Chapitre 17

262 14 0
                                    

Je découvre mon salon transformé en vraie cabine d'essayage. Mon canapé a été investi par Rose et ses petites fesses, ma table est recouverte de papiers divers, accompagnés de trois crayons de papiers taillés à l'extrême, déjà bien utilisés à en juger par leur taille insignifiante.

Deux portants sur roulettes ont été montés et supportent une vingtaine de robes chacun, de couleurs, tailles et matières différentes.

- J'adore ton ensemble Jordy, il est sublime.

Le compliment de Rosie me va droit au cœur mais n'allège pas pour autant mon envie de m'enfuir.

Les trois femmes, toutes habillées de robes droites beiges, dont la coupe est sensiblement identique à celles des bonnes-sœurs, et les cheveux relevés en un chignon tiré à quatre épingles s'approchent de moi. Leurs airs presque maternels m'apaisent un peu et je tente de me convaincre comme je peux que ce n'est pas la mort des essayages.

Ce n'est qu'un sale moment à passer, aller après tu seras tranquille, enroulée dans ton plaid, devant un film cucul.

Je redresse les épaules et laisse mes trois bonnes fées entourer ma taille, puis mes hanches, et pour finir ma poitrine d'un ruban pour prendre mes mensurations. Elles virevoltent dans la pièce en silence, tantôt m'observant, tantôt grattant le papier.

Ce manège dure quelques temps avant que l'une d'entre elles n'approche un des portants de moi. Des robes de soie, certaines avec de la tulle, d'autres avec des empiècements en dentelle. L'une d'entre elles est même exclusivement faite de vinyle rouge. Sa coupe me parait d'une divinité absolue, cette matière est un de mes coups de cœur du moment. La seule jupe que contient mon dressing en est composée. Je l'aime tellement d'ailleurs que je l'ai pris en plusieurs déclinaisons, rouge, verte, noire.

Une première robe en mousseline bleue m'est tendue par une des vieilles femmes, elle m'indique de l'enfiler. J'en ouvre la fermeture éclair, cousue sur le côté, cachée par une couture et passe mes jambes dedans. Je fais glisser le tissu contre ma peau, mes bras passent dans les manches longues.

- C'est bien ce que pensais, la coupe n'est pas assez cintrée, on dirait une none.

Le commentaire de la femme qui m'a donné la pièce certainement de haute-couture m'arrache un sourire.

Les robes défilent, sans que je n'ai mon mot à dire. Aucune ne me plaît vraiment, parfois Rosie donne son avis, parfois non. Les deux portants presque vidés de leurs vêtements, le tissu qui m'a tapé dans l'oeil à la première seconde atterrit enfin entre les mains d'une de mes bonnes fées.

Je la prends avec hâte, les yeux certainement brillants. J'ouvre la fermeture éclair avec une grande délicatesse et passe mes jambes à l'intérieur de la robe. Je remonte le tissu contre mon corps et referme le zip. Ma poitrine se moule parfaitement dans la forme du vêtement à l'instar de mes hanches et de mes fesses, pas très développées contrairement à d'autres. Je me déplace jusqu'à ma porte d'entrée pour me poster devant mon miroir sur pied, installé à côté de mon meuble à chaussures.

Le galbe de mes formes est sublimé, ma poitrine remontée, ma silhouette soulignée. Décidément cette robe est vraiment divine, et je ne semble pas être la seule de cette avis :

- Ostía Jordy ! T'es carrément canon là-dedans!

Je remonte mon regard vers la princesse avec un sourire de remerciement. Ses yeux bleus semblent admiratifs, et son sourire est éblouissant.

- Tu vas faire baver un paquet de beau-gosse comme ça!

Ses exclamations émerveillées lui donnent un air enfantin absolument craquant. Un petit rire, presque gêné s'échappe de mes entrailles. Les trois petites femmes me suivent gaiement.

Finalement, si on zappe la partie d'essayage longue, ce n'était pas l'enfer.

Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant