Prince Protection

Chapitre 2

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"- En jupe ?"

Le regard du gros monsieur est provoquant, et son sourire, joueur, presque malveillant. Il hausse les épaules, nonchalant. Je tente discrètement d'écarter mes jambes pour mesurer l'espace que j'ai, mais elles ne bougent pas de plus de vingt centimètres, sans que mes fesses soient à l'air. Heureusement que j'ai l'habitude de mettre un cycliste noir en dessous de mes jupes.

Quelques mètres nous séparent de la salle de boxe, où s'entraîne apparemment le prince habituellement.

A peine ai-je passé la porte que je me stoppe net. J'aurais pu être époustouflée par le ring, le nombre de sacs de frappes impressionnant, les gants et autres protections accrochées aux murs,... Oui, j'aurais pu. Seulement, c'est sans compter sur les cinq paires de yeux qui me scrutent intensément et me reluque de haut en bas.

Le conseiller se poste à côté de moi pour me lancer une paire de gants, que je rattrape sans difficulté et me pousse, d'une main, dans la direction des personnes présentes dans la salle.

J'identifie rapidement le Roi, sa femme, la Reine ainsi que leurs enfants, le Prince et la Princesse. Un peu plus loin, un homme, à la carrure impressionnante se tient, les mains croisées dans le dos. Son expression n'a rien d'amicale et ses deux orbites glaciales me font passer un frisson sur la colonne vertébrale.

J'essaye de garder contenance et de ne pas me laisser démonter par cet imprévu de taille, puisqu'à la vue du sourire de mon recruteur, je comprends que me déstabiliser est la seule chose qu'il cherche. Je me cache derrière mon arrogance pour ne rien laisser paraître, je suis la reine à ce jeu là.

« - Vous êtes un traître. Vous pensez que je vais me planter et que de cette manière je serais encore plus humiliée c'est ça ? »

Je chuchote au conseiller, doucement pour qu'il soit le seul à entendre.

Il craque un petit rire, un éclat traversant ses prunelles brunes, simplistes.

« - J'aime de plus en plus votre audace, Jordan. »

Arrivés devant la famille royale, en parfaite synchronisation, nous nous baissons pour exécuter une référence respectueuse. Mon regard se tourne vers le grand baraqué, à l'écart, et je le questionne.

« - C'est contre vous, je suppose. »

Il baisse le regard pour le planter dans le mien, sa taille l'y obligeant. Je me sens d'un coup ridicule du haut de mon mètre soixante-huit, que j'apprécie habituellement pourtant. Pour réponse, je n'ai le droit qu'à un simple hochement de tête, positif.

"- A vous de jouer."

Alors que mon adversaire ferme le velcro de ses gants Venum, je me dirige vers le ring. Je retire ma jupe de tailleur que je déteste par dessus tout, et la dépose au sol, pliée. Je tire sur le bas de mon short pour recouvrir un peu plus mes cuisses musclées par les entrainements et je passe sous les cordes pour enfiler mes gants noirs, simples.

Je foule le tapis rapidement tout en faisant rouler ma tête, pour échauffer légèrement mes muscles et les préparés à l'effort à venir. Une fois que l'objet de mon défi m'a rejoint, je monte ma garde, alors qu'il en fait de même. Une bulle se forme instantanément autour de moi, délimitée par les cordes de notre aire de combat. Les bruits extérieurs ne me parviennent presque plus, et mon attention est concentrée sur l'homme en face de moi.

Nous commençons à nous tourner autour, comme pour nous évaluer.

« - Quel style de boxe ? »

« - N'importe. »

Il sourit, pour la première fois depuis que je l'ai rencontré.

« - T'es sûre ? »

Je lève les yeux au ciel.

« - Moins de blabla, plus de jeu. »

Je lui envoie mon direct droit dans la figure. Pas fort juste de manière à l'aveugler. Juste pour qu'il commence à vraiment taper.

Je pare chacune de ses attaques en l'analysant.

Il a une faille du côté gauche quand il lance son poing droit. Et quand il lance sa jambe gauche, sa jambe droite est bien trop tendu pour qu'il soit assez stable. Vue sa carrure, j'aurais du mal à le balayer, mais cela reste un avantage pour moi, un point faible pour lui.

Lassée de ce petit manège, je laisse volontairement une grosse faille apparaître au niveau de mes appuis au sol, censée m'enlever toute ma stabilité.

Il se rue dessus, sautant au passage, inconsciemment, pieds joints dans mon piège.

Je pare son coup de pied, lancé pour me mettre au sol, en reprenant une bonne garde, et lui lance mes poings, mes coudes, ainsi que mes jambes, à l'occasion. J'enchaîne quelques coups, sans me stopper, puis je finis en beauté par un uppercut droit dans la mâchoire qui le fait tomber au sol.

Je saute sur lui et l'immobilise. Il tente de se débattre mais il comprend rapidement que c'est peine perdue. De cette manière il tape trois fois sur mon bras, signe que le combat est fini. Heureusement pour moi, il aura été rapide. Pour autant, je sens qu'il n'était pas au maximum de ses capacités et que quelque part, il m'a laissé gagner. Je ne peux donc pas, tirer totale satisfaction de ma victoire, méritée qu'à moitié.

Je le libère et me relève, tout de même assez fière. Seulement trois secondes plus tard je suis au sol, bloquée par celui que je croyais avoir battu. La surprise me fait crier, sans que je me contrôle, ou même que j'essaye.

« - OOH! MAIS C'EST DÉLOYAL, C'EST PAS LES RÈGLES. »

Il bloque mes bras mais pas mes jambes, voulant certainement garder une distance de sécurité entre nous ou que sais-je. J'en profite et je lui envoie un coup de genou précis entre les jambes puis me relève, en lui lançant un regard dédaigneux.

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J'plaide coupable, je suis en retard 😅