Chapitre 3

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« - Il n'y a pas de règles dans la rue, ce n'est pas d'un boxeur que vous êtes censée nous défendre mais de quelqu'un prêt à tout pour nous nuire. »

Je me retourne à demi vers la voix grave qui venait de résonner, un œil sur mon adversaire toujours entrain de se tordre au sol. Je comprends que c'est le Prince qui vient de s'exprimer quand je vois tout le monde tourner son regard vers lui.

« - M'autoriser vous à boire avant de passer aux choses sérieuses ou ça aussi c'est interdit, parce que dans la rue je n'en aurais pas le droit ? »

En plus d'être arrogante et provocante, je suis rancunière. Du genre à souhaiter l'anniversaire de quelqu'un sept moi après s'il ne me l'a souhaité que le lendemain.

Il secoue la tête le sourire aux lèvres, et me fait un signe vers la porte. Je m'approche de mon sac à main et en sors une bouteille d'eau. Je la vide de moitié puis la range.

J'enlève les gants et les lance au conseiller, qui manque de les recevoir en pleine figure. Il me lance un regard noir que je m'amuse à soutenir quelques secondes. Je détache mes cheveux que je secoue, pour enlever la marque de l'élastique, et défaire les possibles nœuds. Je fais signe à mon adversaire de me rejoindre en dehors du ring, puisqu'à ma connaissance, dans la rue, il n'y en a aucun.

« - Comme dans la rue n'est-ce pas ? »

Je lance une œillade en direction du prince qui sourit, arrogant.

« - Allez assez joué, on reprend. »

Sans répit, une droite manque de m'arriver en plein nez. Je la dévie et renvoie le coup, fort. Sa carrure lui donne la force, la mienne, la rapidité et l'agilité. Nous nous feintons, tendons des pièges, jugeons, ce qui fait que le combat devient assez long mais surtout complexe. L'un n'arrive pas à dominer l'autre assez longtemps pour gagner. Jusqu'à ce que ça m'agace et que je tente le tout pour le tout.Ma patience à ses limites. Je laisse passer un coup de poing à travers ma garde et tombe au sol.

Je jette un rapide regard vers notre public et voit le conseiller avec un sourire moqueur sur le visage. Seulement je lui fais un coin d'œil pour lui faire comprendre que ce n'est que du bluff. J'ai l'honore de voir son sourire se faner.

Dans ma chute, je tends ma jambe et pose mes mains au sol pour me maintenir. Je déstabilise mon adversaire, et prend appui sur ma jambe tendue pour envoyée l'autre, en plein milieu de sa figure, avec force. Plié par le choc, j'en profite pour le mettre au sol et l'immobiliser. Je mime de lui tordre le cou et me dégage, sûre que, cette fois-ci, je ne risque plus rien. Un cou tordu ne pardonne pas.

« - Alors ? »

Tournée vers nos spectateurs, je vois le conseiller me sourire, sans moquerie pour une fois.

« - Votre CV ne mentait pas. Vous êtes en période d'essai. »

Je souris franchement, heureuse. Dans ma tête je saute de partout et une danse de la joie se fait sa place. Mais je garde une expression neutre, une fois de plus, travail oblige.

La famille royale prend congé en nous adressant un sourire. J'exécute de nouveau un référence tandis que la porte claque. Je me tourne vers le conseiller qui m'attire dans son bureau.

« - Bien joué la Nouvelle ! »

Je me retourne et fais quelques pas en marchant en arrière pour remercier mon ancien adversaire d'un sourire, bienveillant.

***

*

Le stylo est dans ma main gauche, le contrat coincé sur la table par ma main droite.

Je souris encore une fois et appose ma signature à côté de celle du conseiller - autrement appelé Monsieur Suarez - sur le bout de papier, si petit mais si important.

Mon rêve commence.

***

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Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant