Chapitre 18

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***

*

Je claque la porte de mon immeuble, puis fais rouler ma valise jusqu'à ma droite. Je ressers correctement les lanières de mon sac à dos, mal réglé à mes épaules et replace mon sweater à l'effigie de Linkin Park vers le bas. Mes doigts tapotent ma cuisse au rythme des paroles de la chanson qui tambourine dans mes oreillettes. Je commence à fredonner les paroles sur la mélodie, que je ne me lasserais jamais d'écouter.

Je ferme les yeux et me laisse porter par la puissance de la voix du chanteur du groupe.Elle me donne des frissons, quand je pense à la fin tragique qu'il s'est infligé. Ma tête dodeline doucement de droite à gauche, sur les notes de la guitare électrique.

Un coup de klaxon me ramène brutalement sur terre. Les yeux désormais grands ouverts par la surprise, je peux apercevoir une voiture noire passe-partout, tout de même assez luxueuse, garée devant moi, le moteur tournant.

Je me redresse et débranche mes écouteurs de mon smartphone. Je me dirige vers le coffre pour y mettre ma grosse valise ainsi que mon sac à côté des affaires déjà présente, et je monte à l'arrière, du côté droit du bolide.

Quand ma portière se referme derrière moi, le chauffeur démarre sur les chapeaux de roues en direction de l'aéroport. Le Prince est assis presque à côté de moi, tout sourire.

- Plongée dans sa musique mademoiselle ?

Je roule des yeux déjà agacée. Pourtant, quand je me suis levée ce matin, une certaine joie m'emplissait le cœur. J'allais avoir la chance de rayer un de mes innombrables rêves. Malgré cela, il a suffit que je vois mon protégé pour me faire perdre le sourire qui s'était encré à mes lèvres depuis le réveil.

- On ne dit plus mademoiselle aujourd'hui. C'est considéré comme discriminant.

A son tour de lever les yeux au ciel, néanmoins toujours avec le sourire aux lèvres. Nous ne parlons pas plus et passons le reste du trajet dans le silence, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Alors que je pensais qu'on allait se garer sur le parking dédié à cet effet, le chauffeur s'engage sur une voie qui finit par déboucher sur une piste d'atterrissage. Au milieu de celle-ci, un avion, ou devrais-je dire un jet, est arrêté. Une hôtesse, un steward, et celui que je suppose être le pilote sont postés devant, raides comme des piquets.

Nous sortons de la voiture en même temps que le conducteur, qui se dirige vers le coffre pour sortir nos affaires. Je me dépêche d'aller l'aider alors que Chiago, lui, se dirige directement vers l'oiseau d'acier, sans nous adresser un coup d'œil. L'homme me sourit et me remercie en me signalant tout de même que je n'avais pas à faire cela.

- Vous êtes le chauffeur, pas le larbin de service. Il est normal que je récupère mes affaires et je trouve malpoli que le prince n'en face pas autant...

Je claque la porte du coffre sans délicatesse, une fois la dernière valise sortie. Je lui indique que je me charge des valises et il me remercie une nouvelle fois en se plaçant sur le siège conducteur.

- Ne vous faites pas de soucis pour le Prince. Malgré ses airs sauvages et pourris-gâtés c'est un homme bien au fond. Croyez-en à mes années à son service.

Je m'abstiens de tout commentaire désobligeant et me contente de sourire imperceptiblement, par politesse. Je regarde la voiture s'éloigner, me laissant seule sur le sol de la piste d'atterrissage en compagnie de ce cher prince. Je me mets en mouvements, ma valise au bout d'un bras, mon sac accroché à l'autre, et mon rêve papillonnant dans ma tête. Le steward me les récupère et je fais demi-tour pour aller chercher les dernières restantes, les valises princières.

Alors que je les traine à ma suite, une idée germe dans mon esprit. Je chuchote ma demande à l'oreille du steward en montant dans l'avion privé, et celui-ci récupère les bagages en acquiesçant de la tête.

Je monte les marches guillerette, d'une démarche presque sautillante, et je m'installe sur un des neuf sièges en cuir libres, l'un déjà occupé par le brun ténébreux. Il navigue sur son ordinateur dernier cri, son téléphone portable dans la main droite. Des lunettes fines posées sur son nez, lui confèrent un air assagi, érudit. Sa bouche est tordu vers la droite, et ses sourcils bruns sont froncés. J'en déduis donc qu'il est en intense réflexion. Les doigts de sa main gauche tapent rapidement les touches du clavier, et il retient sa respiration, soudainement. Il lâche un soupir mécontent, presque découragé, et referme son ordinateur d'un geste brusque. Il laisse tomber sa tête en arrière contre le dossier du siège.

- Un problème ?

Il sursaute, ne m'ayant visiblement pas entendu arrivée dans notre moyen de transport. Je m'attends déjà à ce qu'il m'envoie sur les roses en me disant que ce ne sont pas mes affaires, mais étonnamment, il me répond - comme n'importe qui - un brin d'agacement dans la voix.

- Les bourses. Une entreprise à gros potentiel vient de me filer entre les doigts comme de l'eau claire.

- Rétractation ?

Il acquiesce, un nouveau souffle lui échappant.

- A la dernière minute. Bienvenue dans le monde des affaires...

***

*

Ce matin, j'ouvre l'application Wattpad pour aller lire et je regarde ce livre pour voir qu'il y a 120 vues. Alors qu'hier il n'y en avais que 80.
Merci beaucoup 😄

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