- Jordan ?
La voix grave de mon protégé-sauveur me sors de mon passé pas toujours fleuri. Toujours sous la pluie, mon corps entre ses bras, il nous dirige vers la grotte. L'eau arrête subitement de dévaler sur nos vêtements, pas prévu pour nous protéger des averses grecque inattendues.
Je repose les pieds à terre quand nous sommes enfin à l'abri. Dès que le contact entre nous se rompt, un sentiment étrange m'envahit, je tente malgré tout, tant bien que mal de l'ignorer. Je crois que j'aurais voulu rester contre lui. Cette situation aurait due me paraitre étrange, anormale. Et pourtant, son action m'a parut naturel, comme si nos contacts, nos rapprochements nous étaient imposés par une force de la nature supérieure à notre volonté.
C'est la voix du cœur...
Cette pensée me fait secouer la tête, l'humidité fait vraiment vriller mon esprit !
Je me recroqueville contre un mur, assise au sol. Le creux dans la roche est vraiment étroit, heureusement que nous ne sommes que deux, puisque nous ne serions pas rentrés si nous avions été plus nombreux. Dans la même position que la mienne, le beau brun me frôle dès qu'il exerce un mouvement.
Mon corps tremblotent de froid. Certainement parce qu'il dégage une chaleur impressionnante et à cause de l'ambiance étrangement sereine de l'instant, j'autorise ma tête à rouler sur l'épaule de Chiago. Mon geste le fige complètement, si bien que je songe quelques instants à retirer le poids que j'exerce sur son bras. Avant que je ne me décide à le faire, il ouvre son blouson, et passe son bras gauche autour de mon cou, pour me plaquer contre lui. Aussi ravie que surprise, je me pelotonne contre la source de chaleur qu'il représente. Pour la deuxième de la journée, je sers son buste contre moi, en croisant mes doigts dans son dos, puisque mes bras sont trop courts pour que je puisse serrer mes mains entre elles.
Sa tête se pose sur la mienne, dans le plus grand des silences. Celui-ci n'est pas comme les autres, il est apaisant, apaisé, et serein. Il est aussi spécial que ce moment unique entre nous.
Son pouce trace un cercle sur mon épaule. Voyant que mes tremblements cessent difficilement, à ma plus grande surprise, il passe sa main sous ma blouse, seul parade au froid. L'effet est instantané : les frissons se diffusent à la vitesse de la lumière dans mon organisme, le réchauffant immédiatement pour mon plus grand bonheur.
Bon sang, sa peau contre la mienne c'est vraiment... flippant ! Mais surtout, exceptionnel. J'adore et je déteste cette sensation étrange. Elle est agréable mais à la fois, incontrôlable, et je déteste perdre le contrôle. Lui, me faire perdre tout pouvoir sur mon organisme, il arrête le temps autant qu'il le fait filer à toute vitesse. Il est une contradiction à lui seul, en accord avec ses réactions et ce qu'il me procure : joie, haine, peur, plaisir, désir. Un sacré capharnaüm d''imprévisibilité. Cet homme est imprévisible, représentant tout ce que je hais, mais aussi tout ce que j'aime.
Ca me parait tellement simple et compliqué à la fois que je m'y perds. Et je crois que je m'en fiche. Je crois que si c'est pour lui, alors je me fiche de me perdre, tant qu'il est là, puisqu'il me sers d'ancre dans le lieu tumultueux où il me tire de plus en plus : son monde, son univers.
Ses doigts parcourent ma peau, la frôle, la chatouille, jusqu'à ce qu'il atterrisse à la naissance de ma poitrine, recouverte de mon soutien-gorge bandeau que j'avais mis pour le bal. La dentelle rouge ne couvre que peu de peau et est plus ici à titre d'ornement que de réel soutien.
Sa main se fige quelques secondes, alors que je croyais qu'il allait la remonter, il fait le chemin inverse. Son index frôle mon téton par-dessus mon sous-vêtement. Ma libido monte en flèche. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas revu celle-ci, je me demande comment elle fait pour réapparaître aussi vite quand mon cerveau lui cri que ça va se finir exactement comme quelques heures plus tôt et qu'elle sera d'autant plus frustrée.
Ses doigts continuent de jouer avec mes deux seins, satisfaisant un petit peu mon désir grandissant de jour en jour pour cet amas de perfection, quand soudainement sa voix me ramène légèrement à la réalité.
- Tutoies-moi.
Je fronce les sourcils. Encore cette histoire ?
- Mais bien sûr, et je devrais arrêter quand ? Quand tu auras finis de jouer avec ma poitrine ? Quand on sortira d'ici ?
Il secoue la tête, aucune trace de colère sur le visage après mes paroles, il est vrai, très sèches.
- Non, pas cette fois. Je veux que tu me tutoies sur le long terme, je veux dire, sans date butoir, définitivement.
J'hausse un sourcil. Serait-il entrain de faire un pas dans ma direction ?
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Prince Protection
Chick-LitJordan est une jeune femme au caractère fort qui tente de faire sa place dans un milieu masculin, bourré de macho. Quand une annonce paraît dans le journal pour être le garde du corps attitré du prince, elle n'hésite pas une seconde et fonce tête ba...