Chapitre 5

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Je gare ma petite Audi A1 dans l'allée et me dépêche de sonner à la porte d'entrée en verre de la maison de mes parents, achetée il y a de cela 4 ans quand nous sommes arrivés dans la région, pour nous rapprochés de la famille.

La porte s'ouvre instantanément, et une petite femme au corps menu me saute dessus. Sa chevelure rousse bouclée me chatouille le visage. Ses bras, contre toute apparence, musclés par ses heures hebdomadaires de fitness, me compressent contre sa poitrine, où bat un cœur un or pour qui je serais prête à tout. Son odeur musquée s'infiltre dans mes voies respiratoires par mes narines et réchauffe mon être.

Des pas précipités se font entendre dans l'escalier, et une puissante étreinte nous entoure, ma mère et moi. Une odeur boisée, purement masculine s'ajoute à celle de la femme de ma vie, et m'apaise un peu plus encore. Un bien-être inégalable habite mon enveloppe charnelle et mon esprit.

« - Bonjour » chuchotai-je à leur intention.

Mon père me pousse dans la cuisine, séparée de l'entrée par un mur et reliée au salon. La luminosité ambiante de la pièce apporte une certaine quiétude à la pièce, décorée dans les tons blancs et bleus. Mon regard se pose sur le mur en face de moi, bleu pétrole, orné de plusieurs cadres. Des photos de famille, des souvenirs de vacances, ma remise de diplôme, et un bon nombre d'autres évènements s'y rassemblent. Ce mur représente le bonheur et l'espoir. Quand j'ai un coup de mou, j'aime bien venir m'installer sur le fauteuil en face de ce dernier, et admirer toutes les choses que nous avons vécues et accomplies. Grâce à ça, je reprends du poil de la bête et retrouve la fois de me battre, pour tout retourner sur mon passage et refaire les choses à ma sauce.

Ma mère passe de l'autre côté du bar pour attraper trois bières, alors que mon père me pousse sur une chaise, prêt à me faire passer un interrogatoire. Elle pose nos boissons sur la table, et s'assoit sur un tabouret à l'opposé de ma place. Calé contre le mur à proximité, sa Heineken à la main, l'homme de la maison m'observe attentivement en attendant que je parle.

J'ai l'étrange impression d'être une criminelle, qui doit avouer son crime à la police.Décidant sûrement que le silence à trop durer ou alors qu'il est trop lourd, puisqu'il ne le supporte pas, mon père me bombardent de questions. Elles rentrent par une oreille pour ressortir par l'autre, le débit de ses paroles étant bien trop rapide pour que je prétende à retenir ne serait-ce que deux de ses interrogations.

Ma mère intervient vite heureusement pour le calmer.

« - Calme toi, Dany, respire. A ton âge le cœur devient fragile tu sais, il faut que t'absorbe une quantité d'oxygène suffisante. »

Mon père grogne quelque chose et me regarde impatiemment. Mes deux parents ont toujours été comme ça. Ma mère, plus jeune que mon père de six années le chambre très souvent par rapport à son âge et lui, il répond en bougonnant et en grognant comme l'ours en guimauve qu'il est. Je les ai toujours trouvé très mignons tous les deux, avec leurs chamailleries d'adolescence. Leur amour est authentique et se renforce même de jour en jour. Leur couple est la seule raison pour laquelle je crois ne serait-ce qu'un peu à l'Amour avec un grand A.

« - Alors Nanou, dis nous tout. »

"Nanou" un surnom bien original que ma mère m'a toujours donné. Je ne sais pas d'où il sort, mais il m'évoque des souvenirs tendres, j'en ai une vision "rose".

Je prends un air triste, digne de la petite princesse d' Hollywood, et laisse échapper un soupire triste, résigné. Les visages de mes parents se décomposent petit à petit, quand ils comprennent là où je veux en venir.

"- Je n'ai pas été accepté, je suppose qu'ils ont trouvé mon niveau trop médiocre pour protéger l'héritier du trône...

Mon père se lève brutalement de sa chaise et marmonne.

« - Putain de famille royale de mes deux ! S'ils savaient !"

Il continue pendant quelques instants jusqu'à ce qu'un gloussement fasse vibrer mes entrailles. Je souris, heureuse et décide d'enfin leur dire la vérité.

« - Je rigole, j'ai été prise ! »

Mon père se tourne vers moi immédiatement et me fusille du regard. Il jure contre moi puis s'approche de ma chaise pour me claquer une tape de l'épaule.

« - Tapes - en cinq ma fille ! »

Je tape dans la main de mère, une sorte de code entre nous, le sourire nous dévorant le visage. L'ours grognon se rapproche de nous et me frotte la tête affectueusement, ses lèvres légèrement incurvée. Je remets mes cheveux en place doucement, pendant qu'il me félicite d'une voix tremblante.

« - Je suis fière de toi ma fille. »

L'émotion du moment me mets les larmes aux yeux. D'ordinaire, je déteste pleurer devant quelqu'un. Mais là, c'est différent. Mes parents m'ont vu dans les pires situations, et faire tout un tas de choses plus gênantes les unes que les autres.

« - Nous t'aimons plus que tout, même si nous ne partageons pas ton sang. »

« - Je vous aime aussi même si vous n'êtes pas mes géniteurs vous êtes ceux qui m'ont élevée et aimée et c'est le plus important. »

Les larmes montent aux yeux de ma mère tandis que mon père, lui, ne se gêne pas pour pleurer.

C'est une petite guimauve mon petit papa.

***

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Un petit chapitre cette après-midi, puisque je ne suis pas sûre de pouvoir poster ce samedi... En espérant qu'il vous aura plus :)

-C

Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant