Chapitre 33

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- Disons que j'accepte. Mais ne te plante pas, je suis du genre rancunière.

Il tourne la tête vers moi, surpris que j'ai repris la parole. Visiblement, mes quelques instants de silence ont suffi à lui faire croire que je ne répondrais pas.

Un sourire apparaît sur ses lèvres, pas assez grand pour creuser sa fossette, mais juste assez pour que son expression détonne de sa froideur habituelle, quand il est caché dans sa tour de glace, où rien ne semble l'atteindre.

Je reprends sa main, qu'il a retiré de mon haut en me parlant, et je plaque sa paume contre mon sein gauche, mes yeux dans les siens.

Il recommence ses mouvements de doigts, je passe ma main dans ses cheveux. Mes lèvres rencontrent les siennes. Mon corps implose, aussi bien sous ses lèvres, que sous ses mains. Il semble aussi doué qu'il est beau.

Nos langues se cherchent, se trouvent, se taquinent, et se défient dans un ballet aussi doux que brutal, aussi sensuel que passionné. Ses baisers sont addictifs.

Cette fois-ci contrairement à la première fois, aucun de nous ne cherche à avoir le dessus à tout prix. Les rôles changent et s'inversent au rythme de l'un, puis de l'autre. Nous ne sommes pas en opposition mais plutôt en cohésion. En parfaite connexion.

Ce baiser est encore meilleur que le premier, il est magique. Il signe le début d'une nouvelle chance. D'un nouveau chapitre. De notre chapitre.

Notre bulle se brise, au moment où des voix nous parviennent. Nos lèvres se détachent. Il colle nos fronts ensemble en soufflant. Nous râlons de concert, frustrés d'être interrompus une nouvelle fois, indépendamment de notre volonté cette fois-ci.

Jamais deux sans trois. Ça arrivera Jordan...

Si ce dicton est vraiment réel, alors dans ce cas-là, je l'adore. J'aurais aimé passer toute ma journée ici, nos corps assemblés, à la découverte de tout un tas de chose. Plus ou moins censurées.

Mais malheureusement, une silhouette féminine se dessine à l'entrée de la grotte étroite.

Très vite, elle prends la parole. Si sa voix est douce, en revanche, ses traits sont durs, tirés. Le contraste est impressionnant. Ses yeux reflètent de la bonté, alors que son visage reflète les épreuves qu'elle a traversé. Je pourrais mettre ma main à couper que sa vie n'a pas toujours été rose, cette femme a dû connaître un sacré nombre de galères.

Je ne comprends pas un mot de ce qu'elle dit, mais au ton de sa voix, ses paroles semblent bienveillantes.

Chiago hoche la tête pour acquiescer ses dires, puis tourne sa tête vers moi. Il se relève et me tends sa main, pour m'aider à son tour.

Ma paume épouse parfaitement la forme de la sienne, des tonnes de frissons m'envahissent quand ma peau entre de nouveau en contact avec la sienne. Le manque que son toucher avait créer est de nouveau comblé.

Bordel, je déteste cette sensation autant que je l'adore.

Une fois sur mes pieds, je ne détache pas mes doigts des siens, et lui non plus. Nous sortons de notre abri, mes pieds crissent sur les feuilles mouillées. Je mesure chacun de mes pas pour éviter de tomber. La pluie a cessé de s'abattre, seules les gouttes tombant des arbres témoignent de l'averse précédente.

Contre un arbre, à l'abri, la monture de Chiago, broute l'herbe humide. Je suis étonnée qu'il soit encore là, après le déluge qui a eu.

- Oscuro, mi hermoso.

La main libre de Chiago caresse la tête de son cheval, apparemment nommé Oscuro. Ce nom lui sied à merveille. Sa robe noire, sombre, fait ressortir ses yeux aussi simples que perturbants. Cet étalon est de toute beauté.

Des bruissements plus loin me font tourner la tête. La tête de ma jument apparaît derrière les feuillages. Oscuro accourt presque vers elle pour aller frotter leur tête l'une contre l'autre. Les yeux fermés, ils semblent profiter de leur marque d'affection, presque humaine.

Les doigts du brun qui m'accompagne se resserrent autour des miens. J'accroche mon regard au sien. Il me désigne son cheval d'un signe de tête. Je ne réagis pas immédiatement, perdue dans le bleu limpide de ses yeux. Comme peu de fois je les ai vus, ils semblent calmes, dépourvus de toute zone d'ombres. Comme si ses démons l'avaient lâcher quelques instants.

Mais ne dit-on pas "Partir pour mieux revenir" ?

***

Oui, un mois jour pour jour que je n'ai pas publié. Comme je l'ai signalé à une lectrice, il y a quelques jours, j'ai été victime de ce que connaisse tout ceux qui écrivent : le phénomène de la page blanche. Les vacances m'ont permis de me poser sérieusement dessus, donc normalement, c'est bon, c'est reparti pour de bon.

Je vous souhaite un dimanche,

- C

Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant