Du bruit, semblable à un aboiement me fait grogner. Un souffle, chaud et fétide, me chatouille le visage à rythme régulier. Une source de chaleur, humide me passe sur le visage. Sa matière rugueuse me rappe un peu la peau.
Je me recroqueville en boule, sous les draps. Un poids insistant sur mon corps me fait émerger. C'est pas vrai, qui est l'abruti qui m'a réveillée ?
Je sors d'un coup ma tête de la parure de lit. Furibonde, je secoue des jambes pour me lever du matelas. Mes yeux parcourent la suite rapidement, pour se stopper à mes pieds, sur une petite boule de poil recroquevillée en boule. Mon visage s'adoucit dans l'immédiat, mon coeur guimauve face au chaton. Je me baisse et le prends dans mes bras. Au contact de ma peau et de la chaleur que je dégage, il se met à ronronner en se pelottonnant contre mon corps.
Mes doigts à travers son pelage noir, mes yeux scrutent les siens, gris. Ce petit chat est absolument trop mignon !
Plus loin, brisant le silence qui régnait, un aboiement féroce, surprend la petite bête. Il se cache derrière ses pattes, la queue entre les jambes. Des bruits de pas s'approchent de nous, par la porte ouverte.
Étrange, hier soir pourtant, je suis sûre qu'elle était close. Un molosse fait son apparition, la langue pendante. Ses deux billes vertes perçantes fixent le chaton entre mes mains, d'une manière féroce. Je dépose la boule de poil, devenue une boule de peur face au canidé, sur le lit, et je m'approche du chien.
Doucement, ne voulant pas l'effrayer, j'amène ma main ouverte vers sa tête pour le carresser. Il a un mouvement de recul, et lâche un aboiement grave.
- Tout doux mon beau, je ne te veux pas de mal.
Je retente une approche, cette fois-ci, concluante. Tranquillement, je promène ma paume sur son pelage beige, je lui chuchote des mots pour le calmer. Il finit au bout de quelques temps par se poser sur ses pattes arrières. Le chaton s'approche doucement, un peu peureux. Le chien ne bronche toujours pas, il reste toujours aussi immobile à profiter de mes caresses affectueuses.
Le petit chat se frotte dans mes jambes, pour s'y cacher. Il tend son museau vers le canidé, pour le renifler. Cette scène est mignonne. Le gros matou baisse petit à petit la garde, et se laisse faire. Sa tête finit par se frotter à celle de la petite boule de poil.
- Agon ! Antha !
Une voix féminine répète plusieurs fois de suite ces deux mots. Le bruit s'approche, et un petit bout de femme blonde s'arrête sur le pas de la porte de ma chambre de la nuit, figée. Ses orbes brunes détaillent la scène avec stupeur. Elles finissent par se porter sur ma personne. La jeune femme, habillée d'un jean noir et d'une chemise en soie vert canard, rehaussée de sublimes talons chairs, me scrute avec attention de haut en bas, et s'arrête sur ma poitrine avec des yeux interrogateurs.
Je baisse le regard sur mon corps et un juron m'échappe. Je me retrouve en sous-vêtements, en dentelle rouge sexy, devant une inconnue. Son regard sur mes formes se fait insistant, la gêne apparaît chez moi. Nos yeux se connectent finalement et elle détourne très rapidement son visage de moi, les joues rouges, sûrement de gêne.
J'attrape d'un geste brusque le drap pour me l'enrouler autour du corps et nous sortir par la même occasion de cette situation terriblement gênante.
- Alors tu es la fameuse fille dont tout le monde parle depuis le gala, la veille ?
L'incompréhension doit se lire sur mon visage. Comment cela, la fille dont tout le monde parle ?
- Tu es bien celle qui portait la robe en vinyle rouge, celle qui détonait de toutes les autres nanas moi comprise, hier soir ?
J'hoche la tête franchement, ma tenue brisait les règles de la haute société et j'ai adoré cela. Je ne suis pas une princesse, ni une fille dont les parents sont richissimes ou quoi que ce soit d'autres. Je suis celle qui vient de l'autre côté, du monde réel, sans artifice.
- Et bien félicitations, on peut dire que tu as fait une entrée dans le monde médiatique, fracassante. Je m'appelle Athanasia, je suis le dernier membre de la famille royale grecque,..
- Héritière du trône, je lui coupe la parole. Jordan, garde du corps attitrée du gars détestable qui sert de Prince à l'Espagne.
Ma présentation lui arrache un sourire.
- Je t'aime bien toi, mais je t'assure, il..
- Ne me dites surtout pas qu'il est différent de ce qu'il montre, s'il vous plaît, je lui coupe la parole une seconde fois. Cette homme peut bien montrer ce qu'il veut, à qui il veut, il n'en reste pas moins quelqu'un de froid et bipolaire.
Elle rit brièvement et m'adresse un clin d'œil.
- C'est une habitude de couper la parole aux autres chez toi ? Allez je t'emmène, je vais te donner de quoi te changer, et pendant le chemin, tu m'expliqueras pourquoi tu te retrouves dans une des chambres du château, dans l'aile opposée de celle de Chiago sans vêtements de rechange.
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Prince Protection
ChickLitJordan est une jeune femme au caractère fort qui tente de faire sa place dans un milieu masculin, bourré de macho. Quand une annonce paraît dans le journal pour être le garde du corps attitré du prince, elle n'hésite pas une seconde et fonce tête ba...