Le Prince a décidé de partir en vadrouille, puisqu'il a, je cite, « envie de profiter de ce dernier jour paisible avant de reprendre les affaires ». J'ai donc appris par la suite, que deux rendez-vous sont prévus demain, et que je vais devoir jouer les assistantes. Écouter des hommes parler affaires et prendre des notes : voilà le superbe programme qui m'attend...
A bord d'une voiture de sport, toujours aussi tape-à-l'œil que la première dans laquelle je suis montée le soir du combat, nous survolons presque les routes grecques dans une direction qui m'est inconnue. Pour une fois, je reste silencieuse, estomaquée par les paysages.
Chiago non plus ne pipe pas mot. Depuis le début de la matinée quand il nous a rejoint dans le hall principal, le couple royal et moi, je ne lui ai pas adressé une parole. Ni même une œillade aimable.
Je me suis contentée d'hocher la tête sans rien laisser paraître. Il m'a tellement remise à ma place hier soir que je n'ai plus envie d'avoir un quelconque rapport avec lui. Pourtant, en totale contradiction avec ça, il m'attire énormément. Je sais que quelque part, se cache sa vraie personnalité qu'il m'a brièvement laisser entrevoir à deux ou trois reprises. Je tourne en rond, autour du pot, sautant d'une opinion à une autre en quelques secondes. Alors je préfère mettre mon cerveau sur off sur tout ce qui le concerne, me concentrant uniquement sur mon rôle, qui est de le protéger.
Malgré ça, l'image de ses dents qui mordent sa lèvre quand il m'a dévisagée, son petit cul parfait, moulé dans son chino, ses orbes bleues dans lesquelles j'ai cru apercevoir une once de regret face à mon mutisme, me hantent. Elles martèlent en boucle mon esprit dès que j'arrive à me résoudre à l'ignorer pour me concentrer sur mon boulot. Elles me rappellent que ça froideur n'est qu'une façade, que ce n'est pas vraiment lui.
Je suis indécise, et ça met mes nerfs à rudes épreuve. Je déteste cette situation. J'aime avoir le contrôle, j'aime quand les choses se passent comme dites. Avec moi, quand c'est noir, c'est noir. Pas blanc, pas gris : noir.
Parfois c'est un défaut, parfois pas. Mais avec le temps, cet aspect de la personnalité s'est un peu estompé puisque j'ai compris que dans mon travail l'imprévu arrive n'importe quand et c'est même ce qui en fait la beauté.
Il faut s'adapter et trouver de nouvelles solutions, de nouvelles stratégies pour avoir le dessus sur l'autre. Et j'adore le stratagème.
- Bon, tu comptes restée muette longtemps ?
La voix de mon protégé me sort de mes pensées. Je le fixe quelques seconde alors qu'il me jette quelques œillades sans détourner la tête de la route. Je finis par hausser les épaules indifféremment, et mon corps reprend sa position initial, orienté vers la vitre. Je joue l'indifférence pour cacher mon débat intérieur sans trêve et il n'y voit que du feu.
Je l'entends soupirer lourdement, comme lassé de mon ignorance. Il tente, à mon grand étonnement ce qui ressemble à des excuses, mais je ne réagis toujours pas. S'il croit qu'en claquant des doigts je reviendrais vers lui, il se trompe de nana.
Il tente alors une nouvelle approche plus personnelle, beaucoup plus personnelle : les chatouilles. Arme fatale.
Une main sur le volant, l'autre sur mes côtes, il agite ses doigts et je me cambre instantanément. C'est une torture cette saloperie. Je commence à rire, puis à suffoquer. Cette sensation est terriblement inconfortable. Je me tortille pour me soustraire à ses conneries mais malgré qu'il doive conduire, il arrive à maintenir sa main contre mon corps. Je finis donc par céder en le suppliant d'arrêter. Laissant ainsi des mots sortir de la bouche.
Satisfait il se retire, et pose sa main sur le levier de vitesse pour passer en sixième. Je regarde le compteur pour regarder notre vitesse : 185 kilomètres par heure. Cet homme est un fou mais c'est pas moi vais m'en plaindre. J'adore plus que tout l'adrénaline que confère la vitesse. L'ivresse qui te parcourt les veines, sans avoir besoin de consommé une quelconque substance aussi bien licite qu'illicite.
Et soudain, une envie me vient. Je veux conduire cette voiture. J'ai envie de faire des choses folles, milles et une chose plus délitantes les une que les autres.
En Espagne, jamais je n'oserais conduire aussi vite que je le souhaiterai. Mais ici, on est Grèce, l'endroit que j'avais le plus souhaité visiter au monde. Alors autant profiter et briser les codes comme j'ai commencé à le faire au bal. Une soirée, et j'y ai pris goût. J'au fais ce que je voulais, me fichant de l'avis des autres et il n'y a pas de meilleure sensation que celle d'être libre comme l'air.
Je veux recommencer, donc je vais me lâcher. Et faire ce que je veux, moi. En plus, je ne suis pas certaine qu'une occasion comme celle-ci se représentera. Une si belle voiture, pourquoi ne pas essayé d'en profiter ?
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Prince Protection
ChickLitJordan est une jeune femme au caractère fort qui tente de faire sa place dans un milieu masculin, bourré de macho. Quand une annonce paraît dans le journal pour être le garde du corps attitré du prince, elle n'hésite pas une seconde et fonce tête ba...