Chapitre 19

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Je m'écroule sur le matelas luxueux de l'hôtel dans lequel nous logerons pour la petite semaine à venir. Six jours qui s'annoncent dynamiques.. Mes doigts jouent avec une de mes mèches de cheveux, mes yeux déchiffrent ma montre en cuir, et je relâche un souffle. J'ai sept heures devant moi avant de devoir me présenter au bras du Prince devant une foule de gens riches.

Mes yeux se ferment doucement, la fatigue provoquée par le voyage prend doucement le dessus. Cependant, alors que je commençais à tanguer entre deux mondes, mon ventre me rappelle à l'ordre. Il gargouille si fort que n'importe qui proche de moi l'aurait entendu. Grâce au ciel, je suis seule.

Je me redresse péniblement et quitte ce cocon de douceur qu'avait former la couette autour de moi pour aller enfiler un jogging lâche gris, avec un débardeur noir près du corps. Une tenue largement plus confortable que le jean que j'ai porté tout le voyage. Je glisse mes pieds dans ma paire de baskets basses, la carte de la chambre et mon téléphone glissés dans la poche de mon bas.

Je claque la porte derrière moi et me dirige vers les ascenseurs. Mes pas sur la moquette rouge ne font aucun bruit, le silence plane autour de moi, seulement troublé par ma respiration calme. Mon portable vibre dans ma poche, et je le sors pour répondre. Mon père s'affiche sur l'écran.

- Allo ?

Un soupire bruyant se fait entendre à l'autre bout du combiné. J'entends quelqu'un chuchoter, puis un grésillement.

- Bon sang, Jordan ! Pourquoi tu n'as pas appelé ? J'essaie de te joindre depuis plus de dix minutes !

Mon père continue son sermon pendant quelques instants. Je me maudis instantanément de ne pas avoir pensé à lui téléphoner à peine descendue de l'avion. Cela m'aurait évité de me faire remonter les bretelles comme une enfant de cinq ans. J'attends qu'il finisse avant de lui raconter mon trajet, décrire l'hôtel, et enfin lui confier le tour que j'ai joué à Chiago.

Il rit plusieurs fois, me questionne et me fait promettre de le rappeler demain, sans fautes. Je jure, et le salue.

- Je t'aime papa, passe un bisou à maman de ma part, à demain.

Il raccroche en premier et je verrouille mon téléphone pour le ranger dans mon pantalon. Je m'arrête dans une boutique alimentaire au coin de la rue, où j'achète une bouteille de soda, un paquet de chips, ainsi qu'un sandwich jambon - cheddar.

J'ouvre l'appli d'Apple Pay pour régler mes achats quand je réalise que j'ai laissé mon portefeuille dans la chambre. Je ne pensais pas que cette chose me servirait un jour. Mon ventre remercie la nouvelle technologie...

Alors que je commence à me nourrir peu sainement, mon téléphone sonne, une nouvelle fois. Je coince mon sachet de chips avec mes dents pour qu'il ne tombe pas, et le reste de mes courses sous mon bras droit, pendant que j'attrape mon cellulaire, rangé dans ma poche. Je décroche et le bloque entre mon épaule et une oreille. Je reprends mon paquet de chips dans ma main, une voix me déchire le tympan.

- Bon sang, Jordan où es-tu ? Je toque à ta porte depuis au moins un quart d'heure ! Le gala est dans moins d'une demi-journée, il faut que j'achète des nouvelles chaussures, et pour couronné le tout, un incapable à égarer mes bagages ou j'avais précieusement rangé mon costume !

Je peine à retenir mon rire. S'il savait...

- En quoi ça me concerne ?

Je n'entends plus rien de l'autre côté, même pas sa respiration. J'attrape mon téléphone comme je peux pour voir que la communication à été coupée.

Je ne m'en préoccupe pas et je continue de manger tranquillement en retournant à l'hôtel. J'observe les paysages autour de moi, et seulement à ce moment-ci, je réalise que je suis enfin en Grèce.

Depuis le nombres d'années que j'en rêvais, à tanner mes parents avec ce pays des que j'en avais l'occasion, j'y visitais enfin !

Ma nourriture prend un autre goût. Celui du bonheur, d'un soupçon d'accomplissement, et surtout, celui de la satisfaction. Même si je ne sais pas ce qui va m'arriver ce soir et pour les prochains jours, maintenant, je profite un maximum. Je peux désormais barrer ' Mettre un pied en Grèce ' de ma liste de rêves puisque je n'y ai pas mis qu'un pied mais également des bagages, temporairement.

Je passe ma carte dans la serrure de la porte de ma chambre et un bruit de déverrouillage m'indique qu'elle est ouverte. J'envoie faldinguer mes chaussures quelques parts dans la petite entrée, vite rejointes par mon jogging.

Je me dirige vers la salle d'eau pour prendre un bain, mais avant, je récupère des sous vêtements dans ma valise, pas défaite. Je me redresse et me retourne.

Un cri de frayeur m'échappe quand j'aperçois un corps, affichi sur mon lit, deux perles d'eau fixées sur mon corps à moitié dénudé.

Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant