Chapitre 11

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Crochet droit, direct, crochet gauche, uppercut droit, direct, coup de pied, crochet droit.

Je frappe encore et encore, extériorisant toute ma rage sur ce pauvre sac de frappe. Malgré moi, l'attitude du Prince me reste en travers de la gorge, pour je ne sais quelle raison et ses mots repassent en boucle dans ma tête. Habituellement, les critiques rentrent par l'une de mes oreilles et ressortent par l'autre. Avec lui, ce n'est pas le cas. Chacune de ses paroles martèlent sauvagement mon esprit, comme une aiguille de machine à coudre dont la pédale est enfoncée, sans arrêt. Je pense que la seule chose qui pourrait vraiment être nécessaire serait de l'avoir en face de moi et de pouvoir lui balancer ses quatre foutues vérités. Mais comme il me l'a dit, je ne dois malheureusement pas oublié qui il est et ce dont il est capable. Je ne peux me permettre de perdre tout ce pour quoi j'ai sué à cause d'un surplus d'émotions négatives.

Je me trouve dans la salle où j'ai fais la connaissance de la famille qui gouverne avec bienveillance notre pays, à me défouler sur le matériel coûteux mis à disposition pour les gardes de ce palais gigantesque.

Cette endroit est l'idée du roi et de la reine. Ils sont extrêmement à l'écoute de leurs employés, et pour cette raison, se trouvent récompensé de la réputation d'être des personnes généreuses et justes. Ils sont adulés par leur peuple, ce qui n'est pas le cas du prince, qui lui est peu apprécié des personnes âgées de par ses aventures de coureur de jupons, bien qu'il soit très choyé par la gente féminine partout dans le monde pour sa beauté. Il sauve son image lors d'apparition publique, et tente de remonter dans l'estime des gens grâce à son sens développé des affaires qui ne cesse d'enrichir le pays. Malgré son côté collectionneur de femmes, il est un homme travailleur qui semble prendre ses fonctions à cœur. Un peu trop parfois à mon goût...

La princesse elle, est comme ses parents, adorée par le peuple, très engagée dans les causes pour les animaux et les orphelins malgré son jeune âge. A seulement 17 ans, elle a déjà visité la plupart des orphelinats du pays et je dois avouer qu'étant une enfant adoptée, cette cause me tient également très à cœur. Par cet engagement commun, mon respect pour elle et sa philosophie de vie ne cesse de croître chaque jour.

Je suis interrompue dans mon enchaînement de coup lorsqu'une voix qui me semble familière m'interpelle par mon prénom.

- Gamine, les sacs de frappe, c'est pas gratuit.

Je tourne mon corps en direction de la porte en bois, plus simple que celle de la chambre princière. Je hausse un sourcil quand je vois une silhouette robuste se découpée dans l'encadrement. Je détaille rapidement ce grand gaillard, de ses baskets blanches propres, par son jean noir sans un pli jusqu'à son tee-shirt vieux rose soulignant une musculature développée. Quand je croise des yeux noisettes peu communs, je reconnais celui qui était mon adversaire, il y a de cela quelques jours.

"- Je peux savoir comment tu t'appelles ?"

"- Diego Bina pour vous servir gamine !"

Il tire une référence théâtrale, me faisant craquer un petit rire. Cet homme à l'air d'être un sacré numéro. Alors que l'autre jour, il m'avait semblé froid, aujourd'hui se tient devant moi quelqu'un de jovial, au sourire contagieux. Décidément, ici, on dirait bien que la joie est de coutume, seul le prince semble détonner des autres personnes que j'ai croisé. Il affiche au monde une personne froide et peu sentimentale même si durant l'espace d'une soirée j'ai eu l'impression d'avoir le privilège d'entrevoir celui qu'il essaye de cacher. Une personne aux airs taquins, plutôt drôle par moment, bien que toujours arrogante.

"- Au lieu de t'acharner sur des sacs, tu voudrais pas un petit combat, toi contre moi ?"

Je souris franchement, heureuse de pouvoir affronter quelqu'un, dans un combat amical, sans véritable enjeu derrière mise à part peut-être un peu de fierté. Sans gants, nous nous plaçons entre les cordes du ring dominant la salle par son centre.

Nos gardes se mettent en place et je relève la tête afin que nos yeux se cherchent. Un éclat de malice brille dans ses étranges prunelles dorée, et je laisse échappé un sourire en coin. Visiblement, il est tout aussi heureux que moi de se battre.

"- Boxe de rue ?"

"- Boxe de rue."

Et le combat commence.

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Diego Bina en média.

Prince ProtectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant