Prince Protection

Chapitre 28

D'abord doux, notre baiser s'intensifie pour devenir électrique, passionnel, presque violent. Chacun cherche à dominer l'autre sans y parvenir, nous restons à égalité. J'ai l'impression qu'il me suce l'âme, qu'il apaise toutes les questions, les doutes que je pouvais avoir. Il n'y avait plus que lui et moi, et milles sensations délicieuses, addictives.

Nos lèvres se séparent, gonflées par la bestialité de notre échange. Il colle nos fronts, nous reprenons notre respiration en synchronisation. Puis il s'empare à nouveau de ma bouche. Sa langue lèche mes lèvres, que j'entrouvre pour lui laisser libre accès.

Un baiser, et me voilà accro. Des milliers, non, des millions, de frissons m'envahissent et me rendent toute chose sous ses mains.

Cette sensation est enivrante, bien plus que celle provoquée par la vitesse. J'en redemanderai encore et encore. Si j'avais le pouvoir tant convoité de stopper le temps, je ferai en sorte que cet instant dure éternellement.

Mon corps est un havre de paix, aucun tracas, aucune interrogation, aucune source de stress ou d'angoisse. 

Mon cœur à l'inverse est en feu, le sang qui pulse à l'intérieur habituellement n'est que désir. La passion nous lit, si bien que ce capharnaüm d'émotion n'en forme plus aucune. Trop de mélange pour former une entité.

Les mains rugueuses de Chiago brûlent chaque centimètres de ma peau, et passe sous ma blouse. Il passe ses longs doigts froids dans mon soutien-gorge. Il frôle mes seins y laissant une délicieuse brûlure glacée.

Ses lèvres dévorent mon cou, ses dents mordillent ma peau fine, désormais ponctuée de tâches rouges plus ou moins prononcées.

Mes mains minuscules à côté des siennes, jusqu'ici dans ses boucles brunes, descendent vers son torse jusqu'au noeud qui sert son pantalon à sa taille, marquée. Je frôle son V musclé de la pulpe de mon index. Incontrôlable, ivre de passion, boule de désir, je tire sèchement sur la cordelette et le noeud se défait. Ce mec a un putain de corps de dieu. Je ne peux que mieux comprendre toutes ses multiples femmes, fanatiques de son corps.

Ses gestes sont maîtrisés, calculés mais à la fois, sauvages, intenses. Il en connaît un rayon au niveau de l'anatomie féminine. Je sens ses années d'expérience à travers chacun de ses mouvements. Celui de ses hanches sous moi, celui de ses mains sur ma poitrine, celui de sa bouche dans mon cou.

Mes yeux se ferment, je passe dans un autre monde, une autre dimension. Ces émotions m'étaient étrangères depuis bien trop longtemps, voire même pour certaines, inconnues. J'ai l'impression de me redécouvrir, de redécouvrir mon corps sous ses mains expertes.

Mes doigts filent dans son pantalon. Au moment où j'allais soulever son boxer déformé par l'excitation procuré par le moment, ses mains et sa bouche ne touchent plus mon corps. Il bloque ma main avec la sienne, mes yeux s'ouvrent pour me faire revenir sur terre.
Pourquoi me stoppe-t-il ? Pourquoi maintenant alors que mon corps ne demandait que ça ? Le sien aussi d'ailleurs je n'en ai aucun doute...

Mes interrogations doivent se lire dans mes yeux puisqu'il soupire en détournant la tête. Je suis toujours au dessus de lui, toute débraillée.

- Je ne peux pas...

Sa voix n'est qu'un chuchotement. Comme s'il avait peur, ou honte. Mais honte de quoi ?

- Je ne peux pas faire ça là, tu es mon employée, je n'en ai pas le droit. Non, pas le droit.

J'ai l'impression qu'il parle plus à lui même qu'il ne s'adresse à moi. Je reste incrédule quelques secondes avant de me reculer.

Occupée d'un sentiment étrange, comme de la déception, je me replace correctement sur mon siège. Mon cerveau me conduit dans les souvenirs des derniers instants, tellement intenses. Je ressens encore chacun des frissons qui m'ont envahi, chacune des sensations incroyables qu'il m'a procuré.

Je ne comprends pas ce qui l'a bloqué, littéralement. Le fait que je sois une employée à l'air de le déranger, bien plus que ce qu'il devrait d'ailleurs. En quoi, c'est dérangeant ? Cela ne nous engage à rien, seulement à un moment de plaisir commun.

Ça réaction est étrange, elle cache quelque chose, j'en suis sûre. Pourquoi cet homme à la réputation de coureur des jupons refuse des avances ? A moins que ma main dans son froc soit trop subtile comme invitation...