NOYADE

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Mes yeux étaient fermés. Ma bouche était ouverte, laissant passer des flots d'eau. Coulant tout sur son passage. Tel un orage destructeur. L'oxygène désertait peu à peu mon être. Dans un élan d'humour morbide, j'imagine alors de petites bulles d'air se faisant littéralement la malle, bouclant de petites valises en désertait peu à peu mon organisme.

J'avais l'impression d'être en impesanteur. Flotter au dessus de tout. Comme si j'étais dans une eau calme, immergée ... A l'écart de tout ... Je me sentais en paix avec moi même. Comme si je n'existait pas. Plongée dans les limbes de mon existence qui me semblait futile. Rien n'était comparable à l'eau. Elle me poussait dans tous les sens, faisant de moi une marionnette dont on tirerait un à un les fils. Comme un spectre sur les flots déchaînés de la mer en furie.

Je me noyais, petit à petit, mon souffle me désertait et je me sentais partir. Tiraillée par la souffrance et le délire.

Le temps à soudain parut s'arrêter. Des doigts se refermerent sur ma nuque et le creux de mes genoux. Comme une délicate caresse m'arrachant aux griffes de la mer. J'eus soudain l'impression d'un regard bleu océan sur moi.

Accompagnés d'un sourire un coin que je connaissais bien. D'une tignasse brune en bataille dans laquelle je rêvais de passer mes mains.

De lèvres que je rêvais d'embrasser.

Pardonne-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant