ADIEU ... PUIT DE SAGESSE

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PDV PERCY :

J'avais envie de tout casser. Pire, j'avais envie de me détruire. J'avais envie de me ruer contre le mur et de frapper de toutes mes forces jusqu'à ce que la douleur physique soit plus forte que la douleur intérieure.

Mais rien ne pouvait me faire plus mal.

Elle n'avait pas le droit de me faire ça ... Je nageais en plein cauchemar ... Mes yeux rougis par les larmes m'irritaient et je voulais les arracher pour éviter de voir ce putain de crépuscule magnifique. Je ne voulais plus rien voir, plus rien ressentir. Je voyais le mur devant moi qui se recouvrait peu à peu de sang. Je voyais aussi la chair à vif de mes poings serrés. La douleur était incomparable, incroyable. Je ne savais pas qu'on pouvait autant souffrir. J'avais l'impression qu'on me serrait la gorge, qu'on me tuait à petit feu, et c'était elle qui me tuait ... Elle me serrait de plus en plus fort et la seule putain de chose que j'arrivais à penser c'était que même en mode psychopathe elle était magnifique. Je voulais m'arracher la peau pour la faire sortir de mon être. Depuis que je la connaissais, elle s'était profondément encrée en moi. Elle faisait partie intégrante de mon corps et de mon âme et elle m'avait trahi ... Je voulais qu'elle meure ... Ma rage, ma colère, ma haine ... n'avait d'égal que l'amour que j'éprouvais à son égard. Je veux la faire souffrir. Mais par dessus tout, je veux me punir. De ne pas être à la hauteur, d'avoir espéré comme un enfant que tout ce bordel était possible, et par dessus tout, de m'être ainsi fait avoir.

D'être tombé amoureux d'une garce, une peste arrogante qui ne pense qu'à sa petite personne et de m'être entiché de ... cette fille tellement incroyable ...

Putain ... Je suis vraiment con ...

Même après toutes ces horreurs qu'elle m'a lancé à la figure, je l'aime encore.

Je l'aimerais toujours. Mais l'amour ne suffit pas.

Je baisse mon regard sur mes poings. Le sang rouge vif me fait mal aux yeux, si bien que je détourne le regard. Ma vision est obscurcie par un voile de colère et mes yeux mouillés de larmes m'empêchent de discerner les objets avec précision. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie ...

Mes pieds me guident d'eux mêmes vers l'escalier de secours. Je le descends comme dans un rêve. Ou plutôt un cauchemar. Ma raison et mon contrôle ne sont toujours pas réapparus et je sais que je suis sur le point de faire une énorme connerie. Une voix me hurle de retourner en haut. Il ne faut pas que ma mère me voit comme ça mais je ne pouvais plus m'arrêter. Mes pas allaient directement, sans me demander mon avis vers la fenêtre de ma chambre.

Elle n'était pas là. Surement redescendue faire la causette à ma mère pendant que je mourais sur le toit. Jamais je ne l'aurais crue capable de faire une chose pareille. Je ne l'ai pas obligé à m'aimer. On aurait pu simplement être amis ...

Mais il faut croire que c'est vrai, les gens qui nous blessent le plus sont aussi ceux que nous aimons.

Je m'arrête devant le téléphone fixe et compose dans un état second le numéro de Rachel. C'est la seule personne que je souhaite voir pour l'instant. Ses cheveux roux et son rire me manquent énormément et j'espère en secret que celle qui est responsable de ma haine et de ma colère partira pour la colonie. Je ne supporterais pas de faire cette quête avec elle. Rachel décroche et la discussion est joyeuse de son côté et morne du mien. Je raccroche avec peine quand je vois ma mère et ... Je ne dirais pas son nom, déguster des cookies.

Je pense que c'est à ce moment là que j'ai pété les plombs.

Je me souviens vaguement lui avoir parlé. Mon ton était tellement froid et cinglant que j'ai vu le visage de ma mère se décomposer. Jamais, au grand jamais je n'avais parlé à cette garce comme ça.

- Tu vas partir.

- ...

- PUTAIN ! T'ES SOURDE OU QUOI ? DEGAGE JE VEUX PLUS TE VOIR !

- Percy je ...

- TA GUEULE ! Pars ... Je n'arrive juste plus à rester avec toi dans la même pièce ... Si t'as ne serait-ce que un tout petit peu de considération tu comprendras que je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. On termine cette foutue quête et après notre amitié tu l'oublies. Je te hais. Je te hais . De toute mon âme, de tout mon cœur je te hais. Tu ne peux pas savoir comme j'ai envie que tu souffres comme moi là tout de suite ...

- ... Percy je suis désolée ...

- Non tu ne l'es pas. Dégage, barre toi.

- ...

- Demain, Times Square, 9h 30. Maintenant dégage.

Elle se lève et il me semble de voir ses yeux briller de larmes mais c'était sûrement un jeu de lumière. J'ai aussi l'impression que ses jambes tremblent, mais c'est sûrement qu'elle le fait exprès.

Et quand elle ferme la porte derrière elle. Je ne peux m'empêcher de courir vers ma mère et de la prendre dans mes bras. Elle ne me rend pas mon étreinte.

- Percy ... Explique toi ...

Je lui raconte tout. Ses yeux bleus sondent mon âme et se remplissent de larmes. Elle me serre encore plus fort contre elle en me murmurant des mots que je ne saisis pas.

Elle m'a tué ... Sans me consulter, sans signes avant-coureurs, rien qui ne puisse présager ce qu'elle allait faire, elle m'a tué. Et j'ai l'impression de n'être à présent que la moitié de moi-même, l'ombre de ce qu'étais, le prélude de mon avenir qui me parait fade sans elle malgré ce qu'elle m'a fait.

Pourquoi tu m'as fais ça ... ? Pourquoi ?

Tu fais à présent partie de mon passé ...

Adieu ...Puit de Sagesse ...

Pardonne-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant