UN RAYON DE SOLEIL

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J'avais les yeux fermés. Comme scellées par de la cire, mes paupières lourdes refusaient de se soulever. Je passais la langue sur mes lèvres desséchées. Elles avaient un goût de sel désagréable qui prouvait que j'avais pleuré.  J'observais avec attention les formes que créait l'éternelle trace indélébile des rayons du soleil imprimés sur ma rétine. J'étais épuisée mentalement comme physiquement. Je savais que j'étais allongée mais je ne savais ni où, ni comment.

Les souvenirs remontèrent brusquement à la surface. A la vitesse de l'éclair je me souvins de tout : le film de la vie, mon réveil, la brume noire et Percy. Percy qui me hurlait de rester avec lui. Percy qui me tenait dans ses bras comme si sa vie en dépendait...

Percy qui me disait qu'il m'aimait.

Une immense sensation de bien-être et d'euphorie me traversa et je su que mes craintes n'avaient pas lieu d'être. Notre amitié, cette complicité que nous avions tissé au cours de toutes ces années, en combattant ensemble, en riant, se perdant et se retrouvant ensemble ne serait jamais brisée quoi qu'il arrive. Parce que nous étions la Cervelle d'algues et le Puits de Sagesse, nous étions l'orage et l'océan, le bleu et le gris, Athéna et Poséidon, Annabeth et Percy.

Et malgré le fait que nous soyons différents, que nos parents se haïssent, ça ne pourra rien changer. J'ai déjà perdu ma mère. Rien ne pourra faire que cela change. 

 Rien excepté le fait je me mets à délirer de temps à autre en pensant à mettre fin à mes jours pour que Percy soit heureux.

Cette histoire de malédiction n'avait également aucun sens. Pourquoi moi ? Et qu'Est-ce-que cela signifiait ? Est - il possible de briser cette malédiction ? Et y a t-il un rapport avec mon rêve ?

Le temps nous était compté. La mort rodait de bien trop prêt pour qu'on puisse l'ignorer et ... j'avais peur que ces absences me prennent dans un moment où Percy n'est pas avec moi. Qui sait ce dont je serais capable pour tenter de rejoindre cet abîme si attirant dont l'image était toujours fermement encrée dans mon esprit ...

Avec effort, je parvins à soulever mes paupières. La lumière du soleil m'aveugla un instant. J'étais à Central Park. Je tentais de me lever mais je n'y arrivais pas. Une sorte de force semblait pousser sur ma cage thoracique à chaque fois que je voulais me relever.

Un mouvement au coin de mon oeil à fait pivoter ma tête. La tête de Percy empli peu à peu mon champ de vision. En voyant que j'étais réveillée il sourit et m'aida à me relever.

- Salut ...

Je lui souris.

- Salut ...

Il esquissa un geste vers moi mais se retracta au dernier moment.

- Annabeth je ...

On ne pouvait pas parler de ça maintenant. Le temps nous était compté. Nous avions déjà perdu beaucoup de temps avec cette histoire de malédiction. Il fallait qu'on aille chez Sally et que Percy contacte ... Rachel.

J'essayais à tout prix de ne pas penser à ce qu'il avait dit. Il m'aimait. Il m'aimait. Pour de vrai ... Mais je ne pouvais pas y penser maintenant. Nous avions une mission, et il fallait qu'on la termine. L'amour attendra.

- On ne peut pas ... Percy on ne peut pas en parler maintenant je suis ... désolée. Il faut qu'on aille voir ta mère.

Il détourna le regard ayant l'air de comprendre. Je posais ma main sur sa joue et lui adressa le plus lumineux de mes sourires auquel il répondit par son célèbre sourire en coin. Nous nous emparâmes de nos sacs et nous marchâmes jusqu'à chez Sally. Je ne savais pas pourquoi Argos nous avait déposés ici plutôt que chez la mère de Percy mais ça n'avait plus d'importance. Je me sentais légère comme une plume ... Je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis que Percy avait disparu. Maintenant que ce poids avait disparu, je me rendais compte à quel point il avait été lourd à porter. Comme si j'avais été enfermée dans une pièce close, sans fenêtres ni issues et que j'avais oublié  à quoi ressemblait le monde du dehors. A présent que j'étais sortie, je redécouvrais le monde, le soleil paraissait plus radieux, les maisons même les plus miteuses plus accueillantes, les rues plus joyeuses, les passants paraissaient nager dans un bonheur incroyable. La vie me semblait juste plus belle. J'humais l'air et il me semblait que c'était un parfum d'une extrême douceur qui emplissait mes narines au point de m'étourdir.


La joie avait repris sa place dans mon cœur et la douleur s'estompait peu à peu. Pendant ces trois dernières semaines mon monde s'était totalement détruit. La solitude m'avait enfermée dans une cage et le désespoir m'avait frappée d'une force telle que l'envie de mettre fin à mes jours m'avait parue envisageable ... pire encore ... j'étais persuadée que c'était la meilleure solution. Mais le temps efface les peines et les problèmes ont tous des solutions. Plus que tout je l'avais compris et de la plus horrible des manières. Quand le malheur est présent, quand on croit que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, on est prêts à tout pour que ça s'arrête. Le monde de rêve qu'on nous promets, la vie parfaite n'existe pas. Les gens viennent et les gens partent. Laissant ceux qui restent perdus, sans attache, sans repères ... Mais la vérité c'est que la meilleure chose à faire c'est de sourire, de continuer à avancer, de rire en se souvenant, de se rappeler des bons moments, de les partager, de courir pour fuir la tristesse. Parce que quand on est persuadés qu'il n'y plus rien à faire ... revenir sur ses pas n'est pas envisageable. La vie est courte et malgré tout mérite d'être vécue. L'important c'est qu'on est présent, ici et maintenant, de ne pas rêver d'être ailleurs.

C'est ici et maintenant, sur terre qu'on sera heureux.



Hey !! Comment allez-vous ??

J'espère que cette partie vous a plu ; )

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Pardonne-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant