Le paysage défilait derrière la vitre. C'était apaisant de voir tous ces immeubles, ces gens, ces maisons ...
Mais je n'avais pas le coeur à la fête. J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi et, pour quelqu'un qui rêve de construire quelque chose de durable, c'était quand même le comble que je ne sache pas préserver l'amitié qui me tient le plus à coeur.
On m'a dit un jour que dans n'importe quelle relation, il fallait avoir une certaine communication, une certaine ... confiance. Or, pour l'instant, dans ce fourgon, la communication s'était flingué.
La confiance, elle, était toujours présente mais les malentendus et les sentiments s'y mêlant... elle restait faible et pas franchement au maximum de ses capacités.
Avec Percy, tout avait toujours paru facile, simple et sans complications, sans ambiguïté.
Nous étions amis, un point c'est tout. Mais je ne voulais plus de cette relation là, je voulais aller plus loin, me jeter en territoire inconnu comme Percy le fait si souvent. Et je devais lui dire en face. Il fallait qu'il le sache.
Dans la vie d'un demi-dieu, rien n'est jamais facile. Les gens meurent et sont blessés très fréquemment. Ils disparaissent et on n'entend plus jamais parler d' eux.
Percy avait failli faire partie intégrante de ces ados qui disparaissent sans laisser de traces.
Mais il était revenu, loués soient les dieux, en vie et en bonne santé.
Je ne pouvais pas garder ses sentiments pour moi, surtout que vu leur ampleur, il finiraient tôt ou tard à me consumer de l'intérieur.
Il fallait que je lui dise. Cette conviction était plus forte que n'importe quoi.
Je tournais ma tête vers lui. Il était toujours aussi beau, toujours aussi rayonnant, toujours aussi magnifique.
Le fils de Poséidon regardait droit devant lui, les mâchoires serrées.
Il avait l'air se se retenir de faire quelque chose.
Il tourna la tête. Et vit que je l'observait.
J'ai eu l'impression qu'il rougissait sous mon regard. Ça devait être l'éclairage.
J'avalais ma salive et me tournais complètement vers lui.
Il écarquilla les yeux.
Je sentais mon corps se couvrir de chair de poule et j'avais la nette impression que si je n'étais pas assise, je me serais effondrée sur place. Sous le regard de ses beaux yeux verts océans.
J'ouvrais la bouche pour parler quand, soudain ... je le vis se pencher vers moi avec une extrême lenteur.
Il avança son visage du mien à la vitesse d'un escargot.
J'étais pétrifiée. Et même si j'aurais voulu esquisser un seul geste, je n'y serais pas arrivée.
Il déposa sa main sur ma joue et je sentis des frissons me parcourir.
Sa main était chaude et douce et, sur le moment, je n'aurais voulu être nulle part ailleurs.
Il caressa ma joue de son pouce et avança son visage un peu plus près du mien.
Je retins ma respiration. Et fermais les yeux.
Mon coeur était comme devenu fou dans ma poitrine et j'avais l'impression qu'il allait finir par me casser les côtes.
Je n'avais jamais été aussi heureuse.
Il colla son front au mien et me murmura à l'oreille.
- J'ai envie de t'embrasser, Puit de Sagesse.
Ses mots me procurèrent un immense frisson. Et je lui murmura à mon tour :
- Qu'est ce que tu attends ?
Il me regardait, bouche-bé.
Je lui souris.
Il me sourit.
Et c'est alors qu'il ... m'embrassa.
Après toutes ces années à se battre côte à côte, après toutes ces semaines à m'inquiéter, à me consumer d'amour pour quelqu'un qui ne reviendra peut être jamais ... nous étions là, à sourire contre les lèvres de l'autre.
Si je ne pensais pas, il y a quelques minutes que je pourrais être plus heureuse, je me suis trompée.
Je n'aurais présentement pas pu être plus heureuse.
VOUS LISEZ
Pardonne-moi...
Fanfiction" Si j'avais pu, j'aurais tout effacé. Pour tout recommencer. Et je ne changerais rien."