A LA DÉRIVE

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Petit message à la fin de ce chapitre 😊 Désolée pour le vocabulaire utilisé dans certains passages mais là situation est critique et exprime la frustration et le soudain de cette situation toute nouvelle pour Annabeth. J'espère que ça vous plaira 😊😁

J'avance dans les rues de New York. La tête vide, aphone, incapable de fixer mon attention sur quelque chose. J'ai l'impression que ... si je recule, quelque chose d'horrible m'arrivera. J'ai la sensation d'un oiseau à qui on a coupé les ailes. Je me sens comme une pauvre idiote paumée, qui a blessé son meilleur ami. La douleur n'est pas encore insoutenable. En fait, une partie de moi est douloureusement soulagée. Il me hait. Donc il ne peut plus souffrir à cause de moi.

Toutes les histoires d'amour qu'on nous raconte, ces fictions sur de petites filles timides qui trouvent le grand amour. L'Amour avec un grand A. Qu'est ce que c'est l'amour ? Un putain de sentiment de merde qui me tue. Ces derniers temps j'ai constamment l'impression de me plaindre et de porter sur mes épaules un trop grand poids. J'en ai beaucoup trop marre de vivre. Le soleil ne brille plus sur ma tête. Les passants sont trop pressés pour voir les choses qui ne vont pas. L'air vicié qui empeste l'essence, le malheur et la saleté qui souille les grandes avenues de New York, les pauvres gens sans abris qui font la manche sur les bas côtés de la route, les petits commerces cosy qui ferment leur portes pour intégrer de grosses entreprises monetisées, la famine, la soif de connaissance, l'ignorance des jeunes qui fument dans les rues, les dealers aux carrefours, les bagnoles fracassées, aux vitres brisées, la peur qui règne. Le besoin de croire en quelque chose de plus grand, pour se rassurer pour éviter l'inévitable vérité : nous ignorons qui nous sommes. Des putains d'inconnus. Des inconnus cachés derrière des cartables, des écrans, des masques. Le miroir est sombre. Je ne vois pas plus loin que ce que je décide de projeter et je crains un jour devoir essuyer la buée.

J'ai mal à la tête bordel.

Je pars dans tous les sens. Je dérive, je divague. Mes pieds se traînent sur le trottoir crade, je balance d'un côté à l'autre et m'approche dangereusement de la route. Les voitures roulent à toute vitesse, immenses fils conducteurs de vies détachées, dans le maelstrom de mes sens qui m'embrouillent, qui m'enserrent. Mon coeur bat à mes tempes et je me sens fiévreuse. Je suis sur une borne. Et je chavire. Un bateau se tient devant moi.

Dés que le vent soufflera, je repartira
Des que les vents tourneront, nous nous en allerons.

J'ai l'impression qu'un sniper s'apprête à me tirer entre les deux omoplates. Un seul coup. Un tir. Le sentiment de sombrer. Et mon visage qui heurte le béton. Dernier instant. Si je crois en la vie c'est parce qu'elle m'a déjà souri. Si je crois en les autres c'est parce que je crois en certains. Si je ris au nez des cons c'est parce que j'ai peur qu'il aient raison. Si je vois à la télé des malheurs et que je ne peux rien faire, alors c'est l'impuissance. Si un jour je meure, je ne croirais en rien d'autre.

La route commence à rétrécir devant mes yeux. Les voitures commencent à devenir floues. Et je pars à la dérive. Je suis un bateau flouté par le vent tonitruant, la crédulité absurde et littérale de la mer déchaînée. La vérité m'éclate au visage, me gifle, me malmène. Je me sens possédée par un démon capricieux. Au coin de mon oeil, les voitures roulent de plus en plus vite. Je me sens comme entre deux dangers mortels. La route et la vérité. Ma vérité. PUTAIN de vérité qui reste à ce jour la source de tous mes maux, vérité qui continue à me pourrir la vie encore et toujours. Même là. Sur cette autoroute inconnue devant des maisons inconnues, croisant des passants anonymes.

Je cherche un hôtel, désespérément. La nuit commence à tomber et je n'ai toujours pas d'endroit où dormir. Je m'arrête et m'assied sur un porche, ma tête entre les mains. Sans un mot je m'allonge sur le béton froid et colle ma joue droite sur le sol glacé dans l'espoir qu'il apaise le feu intérieur de ma colère. Je ferme les yeux. Et derrière l'épaisseur de mes paupières le soleil transperce ma peau, petit moment de répit ou il me caresse et me couve de son regard étincelant. Ce moment de tranquillité éphémère me rappelle le souvenir douloureux de cette journée au parc avec Percy. La douleur en symbiose avec la joie et l'euphorie n'avait jamais fait meilleur cocktail. Comme moi et Percy. Un mélange non-assorti. Le goût en bouche est disputé par chacun successivement et après, quand ils ont tous deux cessé de se battre, le goût est âcre, il perd toute sq magie.

Je me lève brusquement. Sans raison. Peut être avide de sensations. Un vertige me prend soudain et je me sens tomber en avant. Je ne retiens plus mes pieds et mon corps qui semblent à tout prix vouloir embrasser le sol. Devant moi l'autoroute. La crainte me fait fermer les yeux et j'attends, paniquée l'impact d'une voiture fracassant ma colonne vertébrale.

Euh ...

Hum hum ...

Bonjour ? 😅

Je suis désolée de tout le temps que j'ai mis à sortir ce chapitre 😖 pardon pardon pardon 😢 et ce chapitre peut paraître extrêmement étrange quand on le lit la première fois. J'ai vraiment tenté d'exprimer le désarroi et la douleur d'Annabeth réutiliser les tournures de phrases que j'utilise d'habitude. J'espère que ça vous plaira quand même 😅 j'attends vos avis ou vos impressions sur cette nouvelle façon d'écrire🙇🏽‍♀️ je me mets à l'écriture du prochain chapitre et ... qui sait ... Peut être sortira t- il dans la soirée de noël ou avant 😉

Comment se passent vos vacances ? Je vous souhaite à tous un joyeux noël et de bonnes fêtes de fin d'année 😁😘

Pardonne-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant