Chapitre 22: Juste un test.

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Plus les jours passaient et plus l'obsession que Jiwoon avait déjà une fois ressentit pour Hyun-Joo s'accroissait. Cette sensation le rendait à égale mesure heureux et désespéré, mais le sentiment qui le marquait le plus, qui s'imprégnait en lui et qui lui faisait beaucoup de mal était celui de ne plus se comprendre, de ne plus se connaître, d'avoir perdu son identité. Tout ce qu'il avait imaginé de sa vie dans le futur, comme se marier -avec une belle et jolie femme- parader à son bras, voir trois jolies petites têtes brunes courir dans le jardin, sans compter être pris au sérieux dans le monde de la danse, était maintenant remis en question s'il suivait aujourd'hui ce que son cœur lui dictait.

Ça faisait une heure qu'il était devant la même page internet à se demander s'il allait enfin composer le numéro de téléphone qui y était inscrit. Il voulait depuis longtemps déjà, prendre rendez-vous au cabinet du médecin Kim Mongi docteur en psychiatrie pour lui parler de son soudain « revirement de bord ». Était-ce normal ? Jiwoon ne savait pas quoi en penser, mais il avait aussi peur de tomber sur une saleté de docteur homophobe, ce pourquoi il délibérait dans sa tête depuis une heure pour savoir s'il allait composé ce foutu numéro ou pas. Le site assurait pourtant que ce médecin était très compétent, avis de malade à l'appui mais lui... est-ce qu'il était malade ? Est-ce qu'aimer soudainement les gens de son propre sexe était considéré comme une maladie? Puis, serait-il en mesure d'être guéri ?

Jiwoon lança soudainement son téléphone portable sur son canapé et rabattit l'écran de son ordinateur. Il se leva et fit les cents pas. Une idée était en train de germer dans son esprit. Il saisit les clefs de son appartement, prit son portefeuille et sortit. Il allait faire un test. Un test que les médecins ne lui auraient certainement jamais prescrit, mais il s'en fichait. Sa méthode était à n'en pas douter meilleure qu'une personne possédant un doctorat ! Il traversa les rues ; ses pas devinrent de plus en plus rapide jusqu'à ce qu'il arrive à destination.

Il s'arrêta quelques secondes devant un club. Il n'aimait pas vraiment les boites de nuit et tous ces genres d'endroit. Ce n'était pas son lieu de prédilection pour rencontrer les filles. Il aimait les femmes pulpeuses mais élégante, pas ces filles dépravées que l'on peut parfois retrouver dans les clubs... mais il fallait utiliser les grands moyens, et peut-être y aurait-il le genre de femme qu'il aimait... enfin qu'il avait un jour aimé ? 

Alors, il ne recula pas et passa les portes.

La musique lourde et forte se fit entendre immédiatement. L'ambiance feutrée qui y régnait mélangée à des rayons de lumières rose et bleu était désagréable. Il déambula dans la salle, regardant toutes les filles qu'il croisait... mais non rien. Aucune ne lui plaisait. Aucune ne lui faisait de l'effet ! 

Il commença à s'inquiéter et se demanda s'il devait aller se payer un verre, mais conclu que c'était une mauvaise idée. Il voulait être sobre. S'il était ivre, il serait certainement capable d'aller peloter toutes les meufs du club et peut-être même les mecs aussi, maintenant qu'il avait l'impression d'aimer les hommes plus que les femmes. Il alla donc s'installer sur une banquette en velours rose. Bon, le rose est une belle couleur mais celui là, il donnait envie de vomir. Ça n'arrêta tout de même pas Jiwoon. Il prit ses aises et passa son temps à regarder toutes les filles qui passaient devant lui, souvent en se dandinant vulgairement. Ce n'était pas ce que lui appelait de la danse.

Après plusieurs minutes a intensément regarder ces jeunes femmes, il eut cependant l'impression d'être un vieux pervers en chasse, mais la fille qui venait d'arriver sur la piste de danse changea la donne. Vêtue d'une robe noir courte et moulante, elle lui faisait de l'effet. Pas de doute, il n'était pas gay !

Elle avait les cheveux coupé très court, un visage fin et ovale. Sa bouche était peinte en un rouge très prononcé, mais Jiwoon n'arrivait pas à dire quelle sorte de rouge la décorait à cause des lumières qui se jetaient sur elle. Cela semblait être du bordeaux.

Une Fille au MasculinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant