Moana

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Son parfum signé Hugo Boss m'étouffait les narines, il s'appuya sur le piano et me tendit un verre de vin que je refusai malgré les règles de bienséance ! Il haussa les sourcils et sourit en declarant malignement à mon égard :

- Toujours aussi coincée Mo ? 

Je ne bronchai pas.

-......

Il continua posément :

- Tu as beau être silencieuse, tu m'attires toujours ...

Je gardai ma position initiale en accentuant mon regard vers les guest .Il poursuivit :

-J'avous que je ne m'attendais pas à te voir ce soir. Tu es magnifique !

Je me resignai à lui répondre en espérant qu'il s'éloigne.

- Merci

Il continua de plus bel :

- tu sais souvent je rêve de toi, pourquoi Tu ne me donnes pas une chance ? On se connaît depuis tout petit, on a le même milieu, même rang social, rien ne nous freine ; tu es belle et je suis beau ! En plus tu es presque muette, donc l'image parfaite du dicton "Souris et tais-toi". Nous sommes compatibles ! Tu ne crois pas Mo.

Je lui regardai avec dégoût sans sortir un mot, il me caressa les lèvres du bout des doigts ; je détournai mon visage en le bousculant légèrement ! Il s'apprêtait à dire quelque chose, mais fut interrompu par la voix d'un jeune homme métisse qui prononça son prénom. Il était très chic et son visage paraissait innocent ; il s'approcha de nous en souriant et me salua à peine. C'était Ludovic, son meilleur ami. Il avait l'apparence trompeuse et était une crapule sans cœur, sans chagrin et sans remords ! Il serait capable de retourner sa veste pour quelques salopries, quel qu'en soit le prix ; En gros il était sans scrupules et immoral ! Je le détestais autant que Sebastian.

- Salut Mo, Quoi de neuf ? Déclara-t-il d'un ton posé et détacher

- Rien. Dis-je froidement.

- Ah, moi je vois du neuf, il y a même des progrès...Tu réponds ! Commenta Ludovic d'un air moqueur.

Sebastian rit en tapotant le dos de son ami et reprit la parole envers Ludovic :

- Il est où Gabriel ?

- Sûrement en train de suivre Saodjie comme un toutou ! Répondit son ami.

- Faudrait qu'il s'achète une bonne paire de couilles ! Ajouta Sebastian.

Je levai les yeux au ciel et essayai de les bousculer pour partir. Sebastian me retint par le bras suffisamment pour me faire mal. 

- Ou vas-tu ? Je n'ai pas fini de te parler. Répliqua-t-il sèchement

À ce moment Célia arriva en m'ouvrant ses bras.

- Mo, comment-va-tu ? Je t'ai cherché partout ! Apparemment mon frère n'arrête pas de t'enquiquiner !

Je lui souris en lui souhaitant la bienvenue.

- Salut... Bon retour.

Elle me fit la bise puis declara :

- Merci... Allez viens, je dois te présenter à un peintre qui débute à peine sa carrière !

Je la suis soulagée, j'entendis la voix de son frère s'adresser à moi :

- Je n'en ai pas fini avec toi Mo !

Je l'ignorai et l'évitai du mieux que je le pouvais durant tout le reste de la soirée !

***

Une douce odeur d'effusion de cannelle me chatouilla les narines. Je me levai de mon lit, me douchai et descendis à la salle à manger; ma mère était déjà partie pour son travail et ma sœur était accrochée à son ordinateur pour suivre ses cours. Je me servis une bonne tasse de thé et m'assis sur la dodine se trouvant dans la salle de séjour, en observant les feuilles des arbres qui bougeaient au rythme du vent; la nature me procurait un bien fou... j'ai beau m'intéresser aux autres faunes et flores, celles d'Haïti m'étaient toujours incomparables! Je soupirai en repensant à mes cauchemars; si seulement je pouvais trouver une explication ... j'inspirai puis expirai. La dame de service m'annonça la venue inattendue de Sebastian et de Gabriel, avant même qu'ils aient pu piétiner là où je me trouvais, je m'éclipsai vers le jardin et m'assis sur la balançoire. Ma solitude fut de courte durée, Sebastian prit place à côté de moi en me tendant une fleur d'hibiscus fraîche éclose.

- Tu mérites bien plus ! Déclara-t-il

Je déchirai la fleur et lui donnai dos ; il rit et posèrent ses lèvres dégueulasses sur mon cou ! Je me levai rapidement en lui giflant.

- Laisse-moi tranquille. M'écriai-je

Il ricana, puis répliqua :

- Donc pour que j'entende ta voix mélodieuse ; faut que je t'embrasse... hmm intéressant !

Je tournai vivement les talons mais il me ramena à lui.

- Je te laisserai tranquille, lorsque moi je le déciderai Moana ...et tu as plus intérêt à me gifler sinon tu le regretteras. Tu m'entends . Sortit-il d'un ton menaçant.

Je lui crachai au visage, il me bouscula en s'essuyant du revers de son t-shirt aux manches mi-longs, puis releva ses yeux vers moi en reprenant calmement :

- Dommage que tu ne pourras pas te débarrasser de moi aussi facilement ! Ta mère a invité mes parents, ma sœur et moi pour séjourner avec vous dans son domaine à Jacmel pour le carnaval ...Moana je ne serai jamais loin de toi.

Il se retira en me poussant doucement... j'avais envie de lui cracher toute ma haine au visage; mais lorsque les mots se pendaient au bout de mes lèvres, aucun son ne sortait ! Comme-ci j'étais destinée à parler le moins que possible. Je rentrai en saluant Gabriel brièvement et montai dans ma chambre. Je sentis le regard de Rodriguez me glacer le dos! Il ne faisait pas que me dégoûter, il m'effrayait horriblement !



That Voodoo You DoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant