Assis dans la Ford de maman, je comptais chaque petite seconde qui s'ecroulait et qui me rapprochait un peu plus de ma rupture. La tête appuyé contre la vitre,je repensais à mon petit tête à tête avec Gabriel quelques minutes plus tôt! Je l'avais proposé mon aide pour qu'il se rende dans un centre de désintoxication en république Dominicaine ou en Guyane et il n'avait pas hésité à me cracher sa haine au visage. D'ailleurs sa voix remplie de cassure, dû sans doute à sa récente consommation de Juicy-Lucy, résonnait encore dans mes tympans :
- Bien sûr toi tu t'en sors blanc comme neige comme d'habitude sans la moindre égratignure ! T'en a pas marre de berner tout le monde ? Comment as-tu pus laisse a Ludovic porté seul le chapeau alors que tu étais le premier a l'a sauté... Tu fais le coup du frérot qui foncerait aveuglement pour lui , tu l'as baratiné en l'appelant mon frère, au final tu ne faisait que l'utiliser comme un outil ! T'en avais rien à foutre de lui, t'es qu'un putain acteur et tous tes conseils l'auront peut-être un jour mené en cellule, la preuve il est mort ! Je ne suis pas aussi lâche, j'ai des couilles pour te le dire et le répéter Sebastian Rodriguez je-te-déteste ! ! T'aurais du crever avec ton abruti de Ludovic ! T'aurais dû rester.
Il avait terminé sa phrase en m'envoyant une bouffée de free-basing au visage.
-Je sais, je me dégoute également je veux simplement réparer le Gab que j'ai enrôler dans le chemin de la perdition! Accepte de t'y rendre avec Derreck et je t'aiderai à en parler à ton père. ..
Il avait roulé des yeux de façon exasperante , le regard remplit d'un sentiment de puissance, de confiance en soi et d'euphorie ! Ses pupilles dilatés démontraient parfaitement qu'il me parlait sous l'effet de la cocaïne ! J'avais scruté mon chef-d'œuvre avec peine...Quel Démon avait vécu
en toi Sebastian ? Lequel ! il avait posé ses iris marronnes puis avait inhaler des vapeurs d'alcaloïde en me recracher tout au nez !-Promet d'y réfléchir stp Gab
- Ouais, ouais ,ouais maintenant je peux fumer tranquille ? Parce-que tu me saoule la ! Inutile de me faire souffler dans un alco-test pour le prouver . En rigolant comme un demeuré psychopathe .
J'avais simplement hoché affirmativement la tête et refermé les portes vitrées du luxueux petit bar . Une fois à l'extérieur je me sentais perdu! J'étais plongé dans l'ombre comme sous un nuage recouvrant le ciel et c'est ainsi que je me voyais actuellement.
Le coup de klaxon resonna et me fit retourner sur terre. Les roues de la voiture pénétrèrent dans l'immense cour des sœurs Taylor. Mon cœur se mit à déraper, mes mains étaient moites et ma respiration un peu saccadée. Maman me pressa affectueusement l'épaule, et nous fûmes chaleureusement accueillis par Mme Véronique. Elle nous offrit son radieux sourire en me caressant doucement la joue ..
- Tu vas mieux ?
Elle fesait allusion à la mort de Ludovic, je souris et répondis gentiment
-Ça peut aller. .
Elle nous fit rentrer en nous invitant à la rejoindre sur la galerie au carrelage faites de pierre calcaire de couleurs claire et au plafond élevé. Nous primes places sur l'un de ses meubles en osier dont reposent des coussins magnifiquement tissés en ocre et beige. La femme de service, une belle créole aux longs cheveux crépus toujours retenus en deux nattes nous servit une salade de fruits tropicaux. La mère de Mo s'assit comme un mannequin sur ces nombreux magazines, elle resplendissait de beauté. D'un geste évasif, elle secoua ses beaux cheveux frisés identiques à ses filles pour en remettre un peu d'ordre .Elle enchaîna d'un ton qui confirmait ses inquiétudes!
-On ne s'est pas vu depuis les obsèques de Ludovic! Vous avez des nouvelles de Debhra?
-Non je lui ai laissé des courriels, posté des lettres mais rien.
- La pauvre ! Ça se comprend découvrir tout cela sur son fils et le perdre par le même moment! Franchement c'est cruel...Lorsque j'avais perdu mon mari , je me suis sentie catégoriquement anéanti je n'avais nullement l'envie de vivre...
- Heureusement que tu avais tes deux petites à l'époque pour t'accrocher !
- En plus de Debhra et toi ! Mais bon ne remuons pas les cendres du passé et Debhra sera pour moi l'une de mes meilleurs amis. Elle n'est nullement responsable des choix de son fils !
Maman sourit en arrangeant ses cheveux qui retombèrent en cascade sur ses épaules.
- Sebas mon chéri, si tu veux voir Mo elle est sur la balançoire de la cour arrière ! Sinon si tu souhaites reporter le mariage, je n'y vois aucun inconvénient. Parce-que je sais que t'as besoin de beaucoup plus de temps pour faire ton deuil !
-À ce propos, Sebastian est venue t'annoncer quelque chose ...
-Ah bon lequel ?
-Pour cela faudrait que Moana soit présente !
- Je vais de ce pas la chercher !
Elle se leva hâtivement et se dirige vers le patio , revint quelques minutes plus tard sans Moana.
De ses jambes fuselées, elle emprunta les marches de l'escalier en spirale d'une démarche ferme et assurante. C'est fou ce que Moana avait hérité d'elle! Elle l'était en plus jeune..Mon cœur criait de m'enfuir, tant le stress me taraudait les tripes. J'avais peur
.Moana.
Vêtue d'une belle jupe ethnique bleue nuit fendue des deux côtés jusqu'à la naissance de mes cuisses et d'un haut de bohème assorti me balayant le nombril, je dansais sensuellement le refrain "vèvè lokal" de Niska parmi mes bougies, et les nombreux tableaux d'Haïs réalisé par mes doigts d'artistes depuis qu'il était parti. J'avais le corps en effervescence et mes reins se cassait à chaque rythme vaudou. Brusquement la porte de ma chambre s'ouvrit sur le visage effaré de maman face a l'échiquier mystique qui se déployait devant ses yeux. Elle traversa le vèvè tracé au sol en me dévoilant une expression répugnante puis enchaîna d'un ton glacial .
- Les Rodriguez sont en bas, ils veulent t'annoncer quelque chose!
- Sebas...Sebastian est là?
- Oui!
Je roulai des yeux et déclarai
- M pa vle sendenden sa bó kotem!
-Moana tu descends immédiatement ces marches.
Je cupai et remis ma musique! Avec un accès de colère elle brisa ma stéréo! Je crachai par terre et ajoutai
-Sebastian Rodriguez ne vaut pas mieux que ma salive ! Se ak Haïs mwen vle ye ...se li mwen vle se li ki fem fanm !
- Mais ....quelle absurdité, tu vas bien ? Tu sembles être déphasée ? Ou vas tu avec un vautour comme cette chose que tu m'as ramené ?
Moi: Ou veux tu d'autres ?Menm Kote ou te ale ak papa'm nan!
Elle me gifla rageusement et brusquement se rendit vers ma salle de bain puis aspergea d'eau les vèvè , les et les bougies! Elle prit tout mes tableaux d'Haïs et de motifs vaudou, appela immédiatement la femme de service et ordonna de tout brûler.
Mes yeux s'embuèrent de larmes.- Je t'ai pas élevé ainsi Moana. Maintenant tu vas me faire l'immense plaisir de descendre dignement ces foutues marches et y rejoindre Sebastian .
Son regard était tranchant comme une lame! J'essuyai mes joues du revers de la main et m'executai.J'avais à peine piétiné la dernière marche que je m'évanouie sur le champ, dans mes tympans résonnait uniquement la voix de maman qui criait mon prénom à plusieurs reprises puis plus rien. ..
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That Voodoo You Do
Misterio / SuspensoUn carnaval Trois grandes familles, Des Tchins, des rires.. Puis un grand silence... Un papillon noir.. La mort... Juste parce...