Conséquence jalousie

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« Je plaque mes deux mains de chaque côté de sa tête et elle se retrouve bloquer entre moi et le mur. »
J'aperçois Ophélie serrer les poings avec colère. Pourtant, contredisant sa rage, une lueur de chagrin mêlée à de l'incompréhension dansent dans ses prunelles chocolats. Souvent, je me demande si ça n'aurais pas été plus simple que je ne la rencontre jamais. Cette perspective me fait violemment frissonné. Furieux, je lui crache presque :
- Tu ose me mentir !? Crois tu vraiment que tu vas t'en sortir comme ça ?
De manière presque imperceptible, elle fronce les sourcils.
- Déjà, tu ne hausse pas le ton avec moi ! Et puis, je ne vois pas de quoi tu parle !
Je m'apprête à répondre lorsque Thomas m'attrape vivement par les épaules et me fait faire demi-tour. Méfiant, il demande :
- Il y à un problème avec ma sœur ? Pourquoi est ce que l'on frappe Bébert, je croyais qu'il était sous ta protection...
Ayant profité de mon inattention, elle c'est faufilée et à filée en direction de son petit ami. Ce terme m'arrache une grimace sûrement assez comique à regarder. D'un geste vif, je décale l'un de mes meilleurs amis sur le côté et m'approche d'eux.

PDV Ophélie
Furieusement, je pousse les agresseurs de Robert. Je ne comprends plus rien ! En tout cas, mon ami est dans un sale état. Sa lèvre supérieure est gonflé et il possède un œil au beurre noir terrifiant. Sa tempe est légèrement ouverte, laissant filtrer un léger filet de sang et son monocle est brisé sur le parquet. C'est incroyable qu'il n'ait rien eu de pire avec l'acharnement que les enfants ont eu sur lui. On aurait dit qu'ils n'avaient plus d'âme. A présent, un cercle c'est formé autour de moi, une paire de yeux rivé sur nous. Les regards les plus scrutateurs et intenses sont sans aucun doute celui de Erna, Oscar, Jean, Thomas et de Willy qui arbore un air vicieux, un cigare au coin de ses lèvres fendu un en sourire supérieur. Agacée, je passe un bras sous les aisselles pour le maintenir debout, il est encore sonné. J'avais crus que Oscar était un peu meilleur que je ne le pensais, mais non, il reste toujours aussi abruti ! Tout le monde c'est tut et impérieusement, le Chef des Écorchés et sa bande la plus proche me considère comme des juristes devant l'accusé. Dans un coup d'œil circulaire, je les lorgnes avec du mépris joint à de l'animosité.
- Savez vous au moins pourquoi vous le tabassez ? Vous agissez stupidement sur un ordre ! Au fond, vous n'êtes que des pantins, de vulgaire pantin.
La plus part réagisse en grognant ou en m'épiant méchamment. Ce genre d'attitude mauvaise en enfantine me passe par dessus la tête, je n'en ferais rien. En une fraction de seconde, j'abandonne Mr Lapointe et croisse fermement mes bras contre ma poitrine en plongeant les yeux dans ceux de Oscar.
- Bah oui Stettner, je le défis. Dis nous donc c'est raison inavouable qui te pousse à t'en prendre à lui.
- De quoi tu te mêle toi ! Crache presque Jean.
- Devrais-je en conclure que votre « Chef » n'est pas assez grand pour répondre de ses actes de lui même ?
- La ferme ! Hurle le fils du maire en perdant son sang froid.
- En tout cas, aucun de vous ne le touchera plus. Ai-je été assez claire ?
Oscar se réanime et s'approche en balançant ses épaules de gauche à droite. Il n'est plus qu'à quelques centimètre de nous.
- Ah oui Wank ? Et que risquerons nous autrement ? Crois tu réellement avoir une quelconque autorité ici ?
Pour la première fois de ma vie, la PREMIERE, j'agis sur un coup de tête, ma langue s'actionnant plus rapidement que mon cerveau.
- Je te provoque en duel !
Euh... quoi !? Derechef, tous éclatent d'un rire sadique voir moqueur. Tous sauf un. Thomas me contemple avec inquiétude. « Voilà où nous mène tes gamineries d'enfant gâté, dans une impasse qui pourrait m'être douloureuse ! » Oscar plonge avec sérieux son regard ébène dans le mien.
- N'importe quoi, je ne vais pas prendre ta requête au sérieux !
Ouf ! Je l'ai échappée belle ! Comme quoi, il faut réfléchir avant d'agir dans certaine situation.
- Par contre, ton petit copain sera renvoyé chez ses sales Timpelbachiens.
Mon « ancien » frère me gratifie de ses yeux rond comme des billes.
- Mais de quoi parle tu !? Je m'exaspère de nouveau. Je ne sors pas avec Robert !
- Ce n'est pas ce que dise certaine preuve, menteuse !
- Tu te souviens Stettner ?
Il penche d'à peine un millimètre la tête sur le côté.
- De quoi ?! Aboie t-il.
« Oui, le verbe de parole employée est correcte, aboyé » songeais-Je. Gênée et déjà rouge de ce que je vais avouée, je prends une profonde inspiration.
- Je t'ai confiée que pour moi, la beauté d'une personne se résume à son âme. Hors, Robert est bien trop masochiste et vantard pour me plaire !
Il se tourne vers Willy qui enfonce un peu plus profondément son chapeau sur son crâne.
- Willy ne m'aurait jamais menti ! Toi aussi, tu es une traîtresse !
J'accuse le coup et ne perds pas la face. Étonnement, ses paroles venant de lui m'affecte et brise quelques choses en moi. Qu'est ce qu'il m'arrive ?! Brusquement, je pars en courant et sors en trombe du Lion d'Or. L'air frais vient me percuté de plein fouet, mais ce n'est rien vis à vis de la douleur intérieur. C'est une tempête qui se déchaîne en moi, l'explosion. Mon dieu, pourquoi il me met dans cette état. Il n'est pas comme moi, il est même mon contraire. Ses papillons dans le ventre, cette vulnérabilité face à ses paroles ou ses actes, c'est pas possible ...! Non, non, non pas moi ! C'est incroyable la facilité qu'il a de me faire sortir mes gongs et de me remonté le morale par sa présence même si le premier cas est le plus fréquent. Je le trouve égoïste, méprisant, violent, stupide, froid et pourtant, il a quelques choses. Une petite voix au fond de moi m'ordonne de gratté sous la carapace et à chaque fois que je le fais, cela me mène peu à peu à quelqu'un de meilleur, mais ensuite, il devient un peu plus distant et autoritaire. Mon subconscient me guide vers sa vraie identité, quelques part où ses qualités ressortent et où l'on découvrirait une personne touchante et attachante. Je ne peux pas être... Je ne le veux pas ! Je mets un grand coup de poing devant ce qu'il se trouve face à moi et une atroce douleur fusse le long de mes veines. Je relève la tête et constate qu'il y a un tronc d'arbre devant moi, mais qu'est ce que...

Timpelbach: Le triangle des amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant