Chapitre 15 : Imprévu sanglant

2.3K 241 60
                                    

Sting ne se souvenait plus exactement quand est ce que ça avait commencé à déconner. A vrai dire, il aurait été incapable de dire à quel moment ils avaient senti que quelque chose n'allait pas. Par contre, si il y avait un truc qu'il savait bien, c'était que tout le monde était dans une merde pas croyable. Pourtant, tout avait si bien débuté...

Le micro passait de main en main dans la salle, les questions fusaient par dizaine, on tapait sur les claviers et les flashs crépitaient. Cobra prenait la pose, Lyon était pour une fois sérieux en répondant, Midnight menaçait de s'endormir, Kinana s'échinait à l'empêcher de plonger, Minerva jouait avec un crayon... Maintenant que Sting y pensait, d'ailleurs, Anna regardait les portes de la salle avec insistance. Peut être avait elle pressentit quelque chose ? Pourtant, même lui n'avait pas vu, parmi la foule, cet homme se lever d'un air louche pour "aller aux toilettes". Le jeune homme s'en voulait. Il était garde du corps, des cas de ce genre il en avait déjà vu, il aurait dû remarquer les tics de l'inconnu qui témoignaient d'un stress ou d'une gêne évidente.

Pourtant il n'avait rien relevé de suspect, et c'était Cobra, entendant Dieu savait comment le déclic d'une arme qu'on charge, qui avait donné le signal d'alerte. Ensuite, tout était allé très vite. Trop vite.

Bondissant du couloir, l'homme s'était posté devant la porte, fusil à pompe en main. Un second énergumène dans l'assistance avait attrapé une femme dans les cinquante ans par le col et son ami lui avait lancé un simple revolver. Une si petite arme, mais qui pouvait ôter la vie bien trop facilement. De nouveaux cris d'horreur avaient retentit. Acnologia avait eu le réflexe salvateur de donner un coup de pied dans la table, qui avait basculé devant eux.

- Tous accroupis ! avait hurlé l'ancien général de corps d'armée en profitant de la confusion qui s'était emparée de la salle pour créer un rempart de fortune.

Un tir avait fusé. Dans les projecteurs. L'ampoule avait explosé, mais le bruit de verre brisé était couvert par les hurlements horrifiés de l'assistance, qui voyait, malheureusement avec raison pour certains, sa dernière heure arrivée. Sting croyait être le plus apte à reprendre ses esprits dans une telle situation, mais il se rendit compte qu'il avait tord. Tous avaient été plus utiles que lui. A vrai dire, il avait été surpris, et à sa décharge, il y avait de quoi !

A l'abri derrière la table, malheureusement mince rempart, ils se regardèrent tous en silence. Une indicible frayeur était dans leurs yeux, cependant il y avait aussi quelque chose de différent, d'incroyablement prenant, que Sting n'aurait su décrire. Lorsque ce genre d'événement terrible se produisait (et il en avait vu beaucoup pour son jeune âge), il avait été habitué à ce que les gens qu'il devait garder en vie crient en se cachant derrière lui, pleurent, ou s'évanouissent parfois. Hommes ou femmes, c'étaient des réactions normales. Ceux qui n'avaient pas peur de la mort étaient fous. Mais là, dans cette salle de projection, il observait certes la peur, mais aussi une sorte de colère brûlante. Il ignorait l'origine de ce ressentiment qui pourtant côtoyait la terreur dans les yeux de chacune des personnes accroupies derrière la table, mais ça l'impressionna.

Cependant, il crut halluciner lorsque Midnight, l'air à présent parfaitement réveillé, sortit des plis son long manteau à galons un revolver. Le même que celui que tenait Cobra.

- Mais... D'où est ce que vous sortez ça ? Vous êtes fous ? chuchota furieusement le blond, son propre flingue en main.

Il eut le droit à un regard grave des deux hommes qui, sur un signe de Kinana, s'élevèrent un instant au dessus de leur muraille improvisée pour viser d'un même élan le projecteur au dessus d'un des deux malfrats. C'était un tir rapide, précis, et ils ne s'étaient pratiquement pas exposés, aussi lorsque l'objet explosa dans un crissement désagréable les deux tarés se regardèrent ils, désemparés. Personne n'avait vu d'où venait les balles. Sting ne chercha même pas à mesurer le risque que venaient de prendre les deux acteurs, il se contenta de les interroger du regard, cherchant à comprendre pourquoi ils se trouvaient en possession d'une arme et surtout par quel moyen étrange savaient ils s'en servir. Le jeune homme savait reconnaître du travail de pro quand il en voyait, et clairement c'en était.

- Certaines choses ne s'oublient pas, murmura Kinana en saisissant le six coups que lui tendait Lyon, le même modèle en main.

- Mais... Qu'est ce que vous comptez faire, tous ? Il faut réfléchir, pas se faire tuer ! Ils ont prit un otage, ils veulent sûrement de l'argent, où bien l'un d'entre vous, c'est déjà un avantage. On pourrait juste attendre comme des gens normaux et censés ne possédant pas d'armes capables de tuer que les forces de l'ordre arrivent. Ces types sont tarés ! chuchota avec force Sting, ayant du mal à se remettre de la vision qui s'offrait à lui.

Depuis quand les acteurs et autres membres d'une équipe de tournage cachaient ils un pistolet dans leur poche ?! Et surtout depuis quand savaient ils s'en servir ? Sting était quasiment sûr qu'à part Acnologia, Anna et lui, personne n'avait permission de porter une arme.

- Evidemment qu'on va attendre, qu'est ce que tu crois ! intervint Minerva, la seule qui n'avait pas d'arme en main. On est pas dans un jeu vidéo, notre but n'est pas de jouer les héros en arrêtant les deux tarés, mais si ça se transforme en champ de bataille, il faut bien être capable de se défendre. Quitte à crever, autant essayer de se battre avant. Aucun d'entre nous n'a pour objectif de finir ses jours ici !

- Alors pourquoi tu n'as pas de flingue ? interrogea Sting en fronçant les sourcils.

- Tu crois que c'est pratique pour désarmer quelqu'un, une arme ? Je fais du taekwondo et du kempo depuis que je sais marcher. Je suis ceinture noire, ça suffit largement à mettre une brute sans cervelle à terre. Et puis, l'Orphelinat du Paradis et l'errance ont laissé des séquelles suffisamment graves sur les autres pour qu'ils se méfient de tout. Moi, je n'ai pas ces cicatrices là, chuchota la jeune femme en lui envoyant un regard étonnamment sévère.

- Une brute sans cervelle je n'en doute pas, mais une brute sans cervelle armée ? répliqua le jeune homme en serrant les dents alors qu'un coup de feu suivit d'un cri retentissaient.

- Ne doutes pas de sa force gamin, elle te tue quand tu veux, intervint Acnologia en sortant un panel impressionnant d'armes.

Les chuchotements discrets se turent pour faire place à un véritable silence. Anna laissa échapper un soupir excédé en attachant ses cheveux. Les regards étaient braqués sur tout ce qu'il y avait devant l'homme aux cheveux bleus. Ce dernier souriait comme un gamin. Cependant, ses jouets étaient bien trop dangereux. C'était à se demander comment il avait fait pour trouver tout ça, enfin surtout pour tout transporter sur lui incognito. L'homme aux tatouages était sans doute prêt à survivre à une guerre en toutes circonstances. Sa longue carrière militaire avait laissé des traces, où était ce juste son caractère totalement égocentrique ?

Anna rechargea le plus discrètement possible son arme de poing, qu'elle avait donné à Acnologia pour qu'il le planque. Il fallait dire que son espèce de cape permettait vraiment de cacher des tonnes de trucs, et étant donné que son costume de mercenaire comprenait un long manteau...

Le silence fut brisé par Lyon, perplexe, qui demanda en montrant du doigt l'objet :

- Je rêve où c'est une grenade ?

- Non tu ne rêves pas gamin. On va bien s'éclater ! ricana sombrement celui qui par ces mots venait de s'attribuer l'étiquette de taré de service.

- Je sais pas si le choix des mots est vraiment judicieux... ? marmonna Cobra, tout de même un léger sourire aux lèvres.

NDA : Alors voilà, j'ai pris mon clavier et je me suis dis : Pika, tu arrêtes la drogue et tu te mets au boulot, écrit un truc sérieux pour une fois ! Je crois que je vais reprendre les champignons hallucinogènes, vu le résultat

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

NDA : Alors voilà, j'ai pris mon clavier et je me suis dis : Pika, tu arrêtes la drogue et tu te mets au boulot, écrit un truc sérieux pour une fois ! Je crois que je vais reprendre les champignons hallucinogènes, vu le résultat...

BodyguardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant