Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Je pousse la porte du petit café puis fais signe à la fille Chabaud d'entrer. Elle semble surprise par ma galanterie, mais impossible de savoir si c'est en bien ou en mal.
Si j'ai choisi cet endroit, c'est tout d'abord car il n'est pas énormément fréquenté. Je craignais de croiser quelqu'un en allant ailleurs et je n'ai franchement pas besoin de croiser une ex ou je ne sais qui pour venir foutre en l'air mon plan. Le genre « copine de la Cassandre », je m'en passerais volontiers. Puis c'est aussi parce que je souhaitais amener une ambiance « amicale » entre Laura Ingalls et moi. Après tout, c'est la première étape que je dois réussir.
Tandis que mon élève du jour laisse son regard arpenter la salle, je laisse le mien parcourir son corps. Pas de talons, pas de décolleté, pas de minijupe. C'est bien ce que je disais l'autre fois, il n'y a absolument rien à voir. Ajoutez à cela une quasi-absence de maquillage ainsi qu'une affreuse queue de cheval et vous aurez la sainte à qui je dois donner des cours. Cette nana pourrait être bonne sœur. C'est limite si on perçoit un petit centimètre de sa peau. Sérieux, n'a-t-elle pas un peu d'amour propre ? Comment fait-elle pour porter une robe pareille ? Jusqu'aux mollets en plus ! Même ma grand-mère s'habillait plus à la mode. Ça ne fait même pas fille de riche, juste « haillon ».
Elle se retourne vers moi et hausse un sourcil. Elle semble surprise que je tienne toujours la porte. Moi aussi d'ailleurs. Je relâche aussitôt la poignée et m'avance vers elle.
— La table dans le coin, ça te convient ?
J'ai remarqué qu'elle tiquait un peu avec mon tutoiement. Mais il fallait bien un jour ou l'autre que je casse l'esprit tuteur-élève. Peut-être aurais-je pu le faire plus tard, afin de ne pas la brusquer comme dirait Mathis. Seulement je ne suis pas lui et surtout, Louis ne me donne pas énormément de temps. Il veut du résultat ! Sans oublier qu'à trop attendre, parfois, on rate le bon moment.
— Oui.
Eh ben ! Je sens que ça va être l'éclate, une heure à entendre des « oui » à peine audibles... Comment vais-je faire ne serait-ce que pour devenir « ami » avec elle, si je suis le seul à faire la discussion ? C'est comme foncer tête baissée dans un mur là, c'est même suicidaire.
Une fois de plus, je la laisse passer devant. Durant mon avancée, je remarque une jolie brune, à la table du milieu et lorsque je passe à ses côtés, je ne peux ignorer le regard qu'elle me lance. Je dirais un 7. Elle frôle le 8, mais je suppose que je suis un peu influencé. Quand on voit Laura Ingalls et elle, c'est clair que c'est le jour et la nuit.
Cette dernière ralentit une fois devant notre place. Elle retire son gilet gris en coton. Elle semble beaucoup l'aimer celui-là puisqu'elle le porte pratiquement tout le temps. Du moins elle l'avait à chacune de mes permanences. Tandis qu'elle pose son vêtement sur le dossier de la chaise, mes yeux la détaillent une fois de plus. Tout compte fait, il y a peut-être quelque chose d'intéressant sous ces habits affreux.
