Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Je n'étais encore jamais allée au restau universitaire avec quelqu'un d'autre qu'Axel. Sans lui, cela m'est déjà arrivé c'est vrai, mais cette fois-ci c'est différent, parce que Gabin est à mes côtés. Et tandis que j'angoisse à l'idée de croiser mon meilleur ami et de voir sa réaction (il m'a brièvement parlé de mon ancien tuteur durant notre retour à Aix et ne semble vraiment pas le porter dans le cœur), je sens le regard du blond sur moi.
Tous les deux assis, face à face, nous mangeons, ou du moins nous devrions manger.
C'est terrible, je ne peux pas m'empêcher de comparer ma relation avec Gabin à celle j'avais avec Axel. L'actuelle est tellement différente. Bien que j'aime encore mon meilleur ami, je me rends compte que notre couple n'en était pas vraiment un. Ses gestes n'avaient rien de romantique. Bien sûr il y avait de l'affection, mais cela n'allait pas au-delà, du moins pour sa part.
Je sais qu'utiliser Gabin pour passer à autre chose n'est pas très honnête et acceptable, sauf que je pars du principe que cette idée vient de lui. Puis je ne pense pas que je me serve complètement de lui. Petit à petit, être à ses côtés me paraît de plus en plus naturel et agréable.
— Tu ne manges pas ?
J'aimerais pouvoir le faire, seulement j'ai des nausées. J'angoisse trop à l'idée qu'Axel puisse se pointer ici car même s'il ne l'a pas dit durant notre réunion mercredi dernier, je sais que pour lui, mon ancien tuteur aurait sa place parmi les suspects. Et j'aurais peut-être été de son avis, deux semaines plus tôt, avant que je découvre qui est vraiment Gabin Larroque.
— Si si, soufflé-je en attrapant mon couvert.
— Tu sais... Moi aussi j'ai reçu un mail de cet Elias, m'apprend Gabin en avalant une bouchée de son plat.
Dire que je m'apprêtais à porter la fourchette à ma bouche... Pour le coup, je repose tout dans mon assiette. Je déglutis difficilement et sens mon cœur accélérer. Si on n'avait aucune certitude comme quoi Elias s'en était pris à lui avec sa voiture, désormais c'est différent.
— Quand ça ?
Comment fait-il pour rester aussi calme ? Comment arrive-t-il à parler de cela et manger tranquillement ? À croire qu'il n'a fait que ça de se retrouver dans ce genre de situation !
— La semaine dernière. Mais comme c'était dans mon courrier indésirable, je ne l'avais pas vu. J'ai tendance à ignorer ce type de mails parce que ça vient souvent de... Enfin peu importe.
Je me mords les lèvres tandis que mon cerveau se met à fonctionner à toute allure.
Après mon entrevue avec Axel et Kevin, je me suis forcée à consulter avec attention le tableau récapitulatif du fan de casquette. Aucun nom ne me semblait familier parmi tous. C'était limite si je n'avais pas l'impression que l'on ne me demandait pas de résoudre une affaire qui n'était pas la mienne. Avec tous ces prénoms inconnus, ces dates, ces détails et ces points d'interrogations à chaque ligne, je n'ai réussi qu'à me récolter une migraine.
