Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 12 octobre
Je n'ai pas croisé pas Axel de toute la semaine. Il faut dire que j'ai évité au maximum les coins où il aime se rendre. Je le connais tellement par cœur que je pourrais suivre son itinéraire les yeux fermés. Enfin ceci dit, pour une fille qui dit le connaître, je me suis tout de même bien plantée sur son orientation sexuelle alors...
Il semblerait que mon ex ait saisi que je ne souhaitais pas lui parler puisqu'il a arrêté de m'envoyer des textos depuis quelques jours, bien que j'ai reçu ma boite de chocolats mensuelle. Ils étaient à l'orange cette fois-ci. Je me souviens de la première qu'il m'a envoyée. C'était le lundi 13 août et il s'agissait de chocolats au citron. Le 10 septembre ensuite, j'ai reçu la deuxième, qui elle, était à la framboise. Même s'il aime dire qu'il souhaite que je mange sainement, il sait que je ne peux pas me passer de mon péché mignon.
Mon cœur se serre. Je crois que quoi qu'il fasse, je ne serai jamais pleinement heureuse. Quand il continuait à m'appeler, je voulais qu'il arrête et désormais, cela me manque. Cependant, je dois reconnaître qu'être sans lui m'a fait comprendre certaines choses. Tout d'abord que tous les « amis » que j'ai pu avoir étaient en réalité les siens. Sur ce point, je crois que j'en avais déjà conscience avant. Mais ce que j'ai vraiment réalisé, c'est que sans lui, je suis une loque. Ma première année à la fac a été en partie sauvée grâce à lui. Et désormais, malgré mon envie de m'en sortir, je ne peux m'empêcher de replonger.
Quand j'ai cru avoir eu le déclic, ce n'était qu'une stupide illusion sûrement causée par l'apparition de ce Gabin. Aussitôt avais-je passé la porte de la salle de cours que j'ai recommencé à broyer du noir. Chaque fois que je crois me relever, je rechute soit tout de suite après, soit après deux jours illusoires.
J'ai même eu envie de rater à nouveau les cours, mais je me suis forcée à être raisonnable et responsable. Je suis en deuxième année de lettres, ce n'est pas le moment de baisser les bras. Le plus gros du boulot m'attend. Malgré ma motivation, déjà douteuse, j'ai craqué jeudi lorsque j'ai aperçu Charlène. Mon cœur s'est mis à accélérer et j'ai paniqué. J'ai eu peur de le voir apparaître lui et ses cheveux châtains. J'ai craint d'entendre sa voix, d'apercevoir son sourire. Alors j'ai couru pour me mettre à couvert. Le pire, c'est que Charlène était seule et que j'ai fait tout ce cirque pour rien. C'est après ce constat que les larmes sont montées et que je suis allée m'enfermer dans les toilettes. J'avais tellement honte de ma réaction que j'y suis restée une éternité.
Aujourd'hui est le dernier jour de la semaine, du moins en ce qui concerne le plan éducatif. Tandis que beaucoup d'étudiants sont heureux d'être en week-end, je suis pour ma part, plutôt angoissée. Passer ses deux jours de repos dans son appartement ne donne pas très envie. Je pourrais essayer de sortir. Seulement quand on est seule et que l'on a tendance à voir tout en noir, croiser des couples, des familles ou des groupes d'amis ne fait que nous rappeler que nous n'avons personne à nos côtés.
