Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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— Bonne soirée, souffle Clémence dans un timide sourire.
C'est l'instant que choisit Malo pour la prendre dans ses bras. Ah quel comédien celui-là ! Pire que son grand frère...
— À bientôt.
— Bonne soirée, réponds-je à mon tour.
Un pas vers elle et je remarque que ses yeux se tintent de surprise. En même temps, malgré la grande avancée que j'ai fait aujourd'hui, puisque je crois que l'on peut se considérer Laura Ingalls et moi, comme des amis (c'est Louis qui va être ravi de l'apprendre), je n'ai pas encore de place VIP. Mais cela ne m'empêche pas de lui embrasser la joue. La fille Chabaud se fige aussitôt et son souffle se coupe.
C'est un bon point pour moi.
— À vendredi, toute nouvelle amie, rajouté-je quelques secondes plus tard.
Jouer le mec sympa et marrant ? Fait. D'après Mathis, ça dépend l'atmosphère. Tout ce que ça réussit pourtant, c'est à ce qu'elle fuit mon regard et ne réponde rien. Mais ses joues rougies elles, parlent à sa place. Je crois que malgré le fait qu'elle ne soit pas mon genre, ça me plaît de devoir relever ce défi. Il est bien plus difficile que les autres, c'est vrai, seulement c'est amusant. Et si je ne risquais pas gros en cas d'échec, il serait encore plus plaisant.
Alors que je recule pour rejoindre Malo, je jette une œillade à sa résidence. Ça fait vraiment truc de bourges. C'est le parfait opposé de mon immeuble miteux. Tout fonctionne par codes ici. Chez moi, il n'y a aucun portillon. On peut vraiment se considérer chanceux si on trouve une place pour garer notre voiture sur le parking d'en face alors que chez elle, tout le monde a une place attitrée. On croise des rebeus à chaque fois que l'on pousse la porte de mon bâtiment et il n'est pas rare que des SDF squattent le couloir de l'entrée tandis que dans sa résidence, il doit y avoir un tapis rouge. Les inégalités à l'état pur. Le pauvre vs la riche. Pourtant, au final, c'est le pauvre qui gagnera, pour cette partie en tout cas...
C'est les mains dans les poches de mon pantalon que je prends le chemin du retour. Parce que mon frère n'a pas fait que ruiner mon dîner en balançant des anecdotes embarrassantes à mon sujet au lieu de me laisser instaurer une ambiance plus propice à mon but, il a aussi voulu que l'on se gare sur un parking à des kilomètres de la résidence de la concernée car marcher est bon pour la digestion.
J'entends les pas précipités de Malo, signe qu'il me court après. Je ne ralentis pas pour autant. Ça lui fera les pieds à la demi-portion !
— Je l'aime bien ta Clémence.
— Ce n'est pas ma Clémence ! répliqué-je aussitôt en roulant des yeux.
— Et mon cul c'est du poulet ? Bonne soirée, et mouah, un petit bisou sur la joue. À vendredi, toute nouvelle amie, et vas-y que je bats des cils en souriant.
