Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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— J'ai découvert ce coin durant ma première année à la fac, m'apprend Gabin.
Les mains derrière la tête, il fixe le pare-brise. Nous sommes tous les deux dans sa voiture. Cette dernière est éteinte et seule l'obscurité nous entoure.
Si j'ai un peu stressé durant le trajet, surtout quand j'ai vu qu'il quittait les routes principales pour des chemins de graviers, mon angoisse m'a désertée lorsque j'ai aperçu l'endroit en question.
— J'y suis énormément venu après la mort de mon père. Je ne saurais pas l'expliquer. C'est comme si être ici m'apaisait. Quand je suis là, personne ne peut me dire ce que je dois faire. Je suis seul avec moi-même.
Ce n'était pas vraiment l'idée que je me faisais d'un premier rendez-vous. Le gâteau qu'il a souhaité me faire découvrir n'était vraiment pas à mon goût. Et le film qu'il avait choisi pour nous, n'a fait que me rappeler à quel point mes souvenirs avec Axel font partis des moments importants de ma vie.
Mais je dois reconnaître que j'apprécie le fait d'être ici. Pas de musique, pas d'alcool, pas de face à face. Juste la montagne Saint-Victoire. Le crâne posé contre le repose-tête, je fixe devant moi.
— J'ai détesté le gâteau arc-en-ciel, avoué-je dans un soupir.
— Moi aussi. Je ne sais pas comment fait Malo pour avaler un truc pareil. Mais d'un autre côté, je me rends compte que j'aurais dû m'en douter. Il adore manger ses pâtes avec de la mayo ! rigole Gabin.
Je me mords les lèvres pour ne pas me joindre à lui. Je ne souhaite pas me moquer de son petit frère. Je l'aime bien.
— T'as laissé ton paquet de popcorn dans la salle de cinéma.
— Ouais je sais, j'ai réalisé qu'une fois dehors. Et j'ai payé deux séances pour rien aussi. Alors que je suis plus ou moins fauché. Contrairement à ce qu'a laissé penser Malo.
Cette fois-ci, un rire m'échappe. Gabin est tellement loin de celui que mon cerveau avait créé au départ. J'en arrive même à me trouver ridicule de l'avoir vu comme un simple collectionneur de filles hautain.
Je gigote pour me tourner vers lui. Parce que la nuit commence à tomber et qu'il a vu que je n'avais pas très chaud quand je suis sortie pour m'aventurer vers le point de vue, il a récupéré une couverture dans son coffre et m'a tenu tête jusqu'à ce que j'accepte de le laisser me couvrir. Même si je suis encore amoureuse d'Axel, et que je pense qu'une part de moi l'aimera toujours, je crois que je commence vraiment à ressentir quelque chose pour Gabin. C'est plus que de l'attachement. J'aime être en sa compagnie. Je crois que je pourrais m'y habituer.
