Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 20 novembre
Mardi matin, c'est limite au galop que je descends les marches de mon immeuble. Je suis en retard, un putain de gros retard !
J'ai passé un peu trop de temps sous la douche. J'ai apprécié l'eau chaude coulant sur mon corps, détendant mes muscles déjà fatigués et je n'ai pas vu l'heure passer.
— Putain de merde, fais chier sa race ! râlé-je quelques secondes plus tard en découvrant ma caisse sur le parking.
Franchement, il ne manquait plus que ça.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Yoann avec qui je suis au téléphone depuis pratiquement cinq minutes.
J'ai du mal à rester soft en voyant l'état de ma bagnole. Il me faudrait franchement plus de deux footings pour me calmer...
— Gabin ? insiste mon ami.
Les poings serrés, je résiste à mon envie de donner un coup sur mon capot, cela ne ferait qu'aggraver la situation.
— Un connard a défoncé mon rétroviseur gauche. Putain j'te jure, si je trouve l'abruti qui l'a déglingué, j'lui coupe les couilles !
Mon regard se pose sur les autres voitures du parking. Pourquoi a-t-il fallu que ce soit sur la mienne que c'est tombé ? Pourquoi a-t-il fallu que l'on abîme celle qui est la plus mal au point déjà ?
— Merde, souffle Yoann.
Qu'aurait-il pu dire de plus de toute façon ?
En arrivant sur le parking hier soir, je me disais bien que l'auto d'à côté était mal garée. J'aurais dû chercher une autre place, plus sécurisée...
Seulement je rentrais d'une journée difficile. J'avais séché les cours pour me rendre à l'hôpital où Sarah, la sœur de Yoann, a été transférée après un nouveau problème pulmonaire. Selon les médecins, l'état de cette dernière risque de se détériorer si elle ne subit pas une opération prochainement. Le problème, c'est qu'elle n'est pas majeure et que ses parents eux, ont peur avec tous les risques qu'elle peut encourir en passant sur le billard, et s'opposent donc à la chirurgie. Résultat, la famille est dans l'impasse.
J'aurais pu faire comme Mathis, qui ne s'est rendu à l'hôpital qu'en fin d'après-midi, après ses cours. Mais j'ai préféré passer du temps avec mon ami, jugeant la santé de sa sœur et la situation qu'il vivait, plus importantes encore que des séminaires que je pourrais récupérer sur le net ou bien par des camarades.
Je crois que je n'avais encore jamais vu Yoann aussi perdu. En même temps, jusqu'à présent, Sarah s'en sortait et que les médecins restaient positifs. Mais cette fois-ci, leur diagnostic s'est assombri.
— Comment tu te sens aujourd'hui ? demandé-je en abandonnant mon pauvre rétroviseur bon pour la casse et en rentrant dans ma voiture.
— Comme quelqu'un qui ne sait pas quoi faire. Comme un grand frère impuissant.
