Après être rentré à l'appartement, j'ai passé une éternité sur internet à chercher des informations sur Jésus Escorne. Mais c'était comme partir à la recherche d'une épine dans une botte de foin. En même temps, on m'a bien fait comprendre qu'il était un pro et n'était pas du genre à faire des erreurs.
Cependant, j'ai avancé sur un point. Je comprends mieux désormais pourquoi il a voulu que je me rapproche de Clémence. D'après ce qu'a dit Daniel, le commerce de madame Chabaud a été vandalisé récemment et même si la police n'a pas réussi à trouver de preuves concernant la ou les personnes qui ont tout cassé, il y a des chances que ce soit ce Jésus le responsable. Je me demande juste ce qu'il réserve au père.
En tout cas, maintenant, ne reste plus qu'à coincer celui que la police surnomme le fantôme pour l'empêcher de nuire plus longtemps. Le problème, c'est que d'après Daniel, ça ne va pas être facile. Et surtout, si l'enquête ouvre, Jésus va être mis au courant.
Allongé sur mon canapé-lit, la nuque posée sur mon avant-bras, le visage tourné vers mon plafond, je réfléchis à ce que cela veut dire. S'il n'y a plus de Louis, enfin de Jésus plutôt, il n'y aura certainement plus d'Elias. Donc je ne serais plus obligé de sortir le grand jeu pour Clémence. Je serais libre. Ma mère ne rencontrera plus de soucis avec le commerce de mon père et peut-être même qu'après des mois difficiles, nous arriverons à rouvrir.
Le soulagement me gagne. Je crois que je vois enfin le bout du tunnel. Tout cela sera bientôt derrière moi. Mais avant de pouvoir m'acheter une nouvelle vie, ou presque, il faut que je retrouve du boulot et tant que Jésus n'est pas derrière les barreaux, cela risque d'être compliqué. Yoann a raison, il va falloir que je fasse le tour des offres d'emploi en ville. Peu importe de quoi il s'agira, j'accepterai. J'ai besoin de fric. Je refuse de dire à ma mère que je suis dans la merde. Hors de question que je l'inquiète !
Mon portable vibre dans la poche de mon jeans. Tout en rouspétant que celui qui vient de m'envoyer un SMS rompt mon instant détente, je déverrouille mon écran. C'est Clémence, qui répond à mon message d'il y a une heure. J'ai bien cru qu'elle allait me laisser ainsi, sans même prendre la peine de m'envoyer ne serait-ce qu'un mot. Ce ne serait pas la première fois après tout... Dans un « pff » bien sonore, je roule des yeux en voyant qu'elle me conseille de me pommader pour éviter d'être balafré.
« C'est bon, je m'en branle d'avoir un œil au beurre noir. Mais dis-moi, t'as vu l'heure qu'il est ? Et tu n'es pas encore au lit ? »
Elle met deux petites minutes avant de me répondre, deux minutes durant lesquelles mes yeux ne lâchent pas mon écran :
« Ça va, il n'est pas tard. Puis qui te dit que je ne suis pas dans mon lit ? »
C'est plus fort que moi, j'éclate de rire. J'adore quand elle veut se la jouer caractérielle. Je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer dans son appartement de bourge. Je suis certain qu'elle porte les vieilles chemises de nuit, comme à l'ancien temps. Ou bien peut-être qu'elle met des pyjamas en flanelle avec des licornes en guise de décoration ? Franchement !
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Campus, Love & Obsession 1 - Double visage (Terminée)
RomanceClémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...