5 - La galère financière, il n'y a rien de pire

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La caissière me regarde en haussant un sourcils, tout comme les clients, et moi je me contente de frotter ma carte pour l'insérer pour la deuxième fois dans la machine

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La caissière me regarde en haussant un sourcils, tout comme les clients, et moi je me contente de frotter ma carte pour l'insérer pour la deuxième fois dans la machine. J'essaie d'ignorer les râlements du vieux derrière moi. Je n'ai pas l'intention de me faire entraîner par ses mauvaises ondes. De toute façon, il semble être naturellement grognon. Ce n'est pas que l'incident qui arrive qui le pousse à agir de la sorte.

Les yeux rivés sur l'écriteau, j'attends qu'apparaisse le fameux « paiement accepté ». C'est à chaque fois la même angoisse. Il y a un mois de cela, j'ai carrément dû laisser la totalité de mes articles en caisse. Les gens semblaient me prendre pour un de ces jeunes qui n'a jamais plus de deux euros sur son compte trois jours après la tombée des bourses, ce qui n'est absolument pas le cas.

Seulement payer le loyer, l'électricité, l'eau, l'assurance voiture et plein d'autres choses encore, ce n'est pas facile quand on touche une misère. D'autant plus qu'ayant refusé que ma mère m'aide à payer ma bagnole, j'ai encore le crédit auto sur le dos, pour quasiment un an. Après la perte de son mari, je ne voulais pas lui rajouter des soucis, cette fois-ci financiers. Elle a assez à faire avec le magasin informatique qui ne fait pas de bonnes recettes depuis qu'elle a dû embaucher un informaticien (et doit donc payer un salaire supplémentaire) alors que mon père se chargeait lui-même des réparations...

Les yeux rivés sur la machine, je vois avec soulagement que ma carte passe enfin. La caissière me tend le ticket et me souhaite une bonne journée. Je réponds automatiquement, attrape mes deux poches de courses et quitte les lieux. Une fois dehors, je dresse ma capuche sur la tête. En plus d'être une habitude, il faut reconnaître que cela fait deux jours qu'il pleut pratiquement sans relâche et les précipitations ne semblent pas prêtes de s'arrêter.

J'ai profité de ma fin d'après-midi libre pour acheter quelques bricoles. Je n'avais plus rien à bouffer, comme bien souvent. C'est ça de ne pas rouler sur l'or et de trimer pour gagner sa vie.

Deux minutes plus tard, j'attends sous l'abribus. Je dépose mes sacs à mes pieds puisque de toute façon le car ne passera pas avant cinq bonnes minutes, puis déverrouille mon portable. J'ai reçu un message, de ma mère. Dire que j'ai pensé à elle il y a peu de temps... Elle demande quand son fils aîné viendra lui rendre visite. Elle a bien Célian et Malo avec elle puisque les jumeaux ne sont rentrés qu'en quatrième, mais je sais qu'un enfant ou deux, ne remplacent pas l'autre.

Je devais faire un tour à Ginasservis il y a déjà plusieurs mois déjà. J'avais annulé car j'avais besoin de faire rentrer un peu de fric. Cependant, je me demande désormais si ce n'était pas une excuse. Depuis la mort de mon père, je ne suis que rarement revenu à la maison familiale. Ça ne veut pas dire que je me comporte mal avec mes proches. Je prends souvent de leurs nouvelles, si bien que je sais que Malo a une petite amie depuis six jours et que hormis Célian, personne n'est au courant. Mais revoir le jardin que mon paternel chérissait plus que tout et qui ne ressemble plus à rien désormais, passer à côté de la chambre de mes parents en sachant qu'il n'y a plus que ma mère qui dort dans le lit, c'est douloureux.

Campus, Love & Obsession 1 - Double visage (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant