Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 27 novembre
Mardi matin, alors que je me dirige vers le bâtiment de la fac pour rejoindre ma salle de cours, je reçois un appel masqué. Bien évidemment, je me doute que c'est Louis. Il ne m'a pas contacté depuis un peu (je dirais même qu'il m'a laissé du répit, enfin à sa façon), et je sais que je ne dois pas me rater. Notamment parce que je ne peux pas le rappeler de mon côté et que je doute qu'il prenne en compte mon mail, si toutefois je lui en envoyais un.
— Allô ? soufflé-je en m'arrêtant sur le côté pour fuir la foule d'étudiants se rendant, comme moi précédemment, en cours.
— Tic tac, tic tac, p'tit malin. Je te rappelle que nous arrivons à la date fatidique... Je l'avais dit, le 1er du mois prochain, je sévirai.
Je le déteste. Je ne le supporte plus. Bien sûr, je ne l'ai jamais apprécié, mais là, c'est pire. Son air supérieur, sa façon d'exposer les choses, comme si j'étais son esclave. S'il était face à moi, je perdrais probablement mes moyens et lui foutrait mon poing dans sa sale gueule de fils de bourges. L'imaginer les dents ensanglantées me fait du bien, même si j'aimerais passer du fictif au réel.
— Les choses avancent, réponds-je le plus calmement possible.
Je l'entends rire. Il se fout de moi. Si seulement Yoann avait pu monter une affaire avec ses collègues et ne devait pas enquêter tout seul (en secret), peut-être aurait-il pu localiser l'appel avec un bon informaticien... Ouais, c'est vrai, j'ai sûrement vu trop de série B, ça me monte à la tête.
— Avancent comment ? Tu peux clôturer le contrat ?
Non mais il est sérieux ? Il a cru quoi ?
On ne fait pas ce genre de chose en un claquement de doigt. Quand j'ai aidé Jérémy ou Théo par exemple, c'était du rapide. Ils ne m'avaient pas demandé de devenir le nouveau mec de leur ex, juste de les séduire, leur faire croire que j'étais tout à elles, m'envoyer en l'air avec et une fois ceci fait, de les humilier pour les atteindre dans leur amour propre. Quand c'est ce genre de contrat, bien évidemment, je peux résoudre l'affaire en moins de trois jours. Étude de la cible avec un accent mis sur ses points faibles, transformation de ma personnalité pour qu'elle corresponde au maximum aux attentes de la nana, ensuite vient le jeu de séduction, le sexe et ce que je préfère, la chute. C'est facile.
Mais là, c'est différent. Clémence n'est pas comme les autres femmes. Avec elle, je n'ai pas eu à étudier sur le terrain ou presque car j'avais déjà une tonne de documents qui retraçaient sa vie (ou du moins qui retranscrivaient ce que Louis jugeait important). De plus, elle n'était pas du genre à réagir à un sourire en coin, un contact physique ou des propositions indécentes. Bien au contraire. Et surtout, la consigne diverge de celle que l'on a pu me donner jusqu'à maintenant et les menaces remplacent la rémunération.
