Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 10 décembre
Mon retour sur Aix m'a rendue nostalgique.
Le week-end passé avec mes parents a été formidable et ce, malgré l'instant panique qu'il y a eu après mon annonce concernant Elias. Ni maman, ni papa n'avaient entendu parler de lui, et ils n'ont pas réussi à cacher leur inquiétude me concernant. Ils ont même failli m'entraîner dans leur état de stress. Les voir ainsi m'a fait du mal, car ce que j'avais tant redouté venait d'arriver. Je les inquiétais.
Mais au bout d'un certain temps, ils ont réussi à se calmer. Ils ont voulu que j'explique les choses en détails. J'ai donc commencé par les boites de chocolats, le rôdeur, les lettres, les fleurs, puis j'ai parlé de Jésus. Aussitôt, mon père a dit qu'il irait parler à madame Escorne. Maman lui a fait remarquer, avant même que je ne puisse le faire, que ce serait une mauvaise idée vu la situation. Ensuite sont venues les questions concernant Axel. Ce qu'il en pensait, ce qu'il avait fait pour moi et tout le reste. Puis est arrivé l'instant où ils ont parlé de Gabin, que j'avais cité pour intégrer le frère de Javier dans l'histoire.
J'ai eu le droit à l'interrogatoire en entier pour lui : les études, le logement, les amis, la rencontre, la famille, les connaissances, j'ai eu l'impression de devoir répondre à des flics. Même Daniel n'a pas été aussi intrusif lors de mon dépôt de plainte. C'est pour dire. Mais c'est sûrement parce que je leur ai dit qu'il était mon petit ami qu'ils sont devenus si curieux à son sujet. Et pour cause, ils ont toujours adoré Axel, alors savoir qu'une autre personne que lui s'était rapprochée de moi. Il fallait qu'ils aient de quoi se faire une idée de lui.
Bien sûr, parmi les deux, ça a été papa qui s'est montré le plus intransigeant. Alors que maman semblait charmée par mon ancien tuteur, lui a vu les choses sous un autre angle. Là où ma mère trouvait que Gabin avait été adorable, mon père le trouvait un peu trop observateur, un peu trop dictateur, un peu trop fier et peu trop tout. J'ai assez rapidement compris qu'il n'écoutait pas vraiment ce que je disais à son sujet.
Mais évidemment, je ne lui en ai pas voulu.
Au final, une fois l'instant « évaluation de Gabin » passé, mes parents sont revenus sur la problématique d'Elias. Mon père a promis de tout faire pour que l'enquête à son propos soit tenue. Je ne sais pas comment il compte faire, mais je sais qu'il a des bagages dans ce domaine. Ma mère quant à elle, m'a donné plein de conseils de sécurité. J'ai l'ordre de quitter la ville aussitôt les partiels finis. Ils préfèrent m'avoir à leur côté que me savoir seule dans mon appartement.
— Ah mais moi de toute façon, j'vais tout donner pendant cette semaine !
— Pas moi, j'préfère me préserver pour la suivante.
— Ouais ouais, elle a raison. Faut modérer.
Les étudiants qui attendent devant la salle de cours discutent « révisions ». Tout le monde parle de ça. C'est limite le chant de la fac. Je déteste cette période. Alors que c'est fait pour nous aider, je deviens toujours tendue et suis sujette aux crises d'angoisse.
