Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 12 novembre
Après avoir passé une semaine à m'inquiéter à l'idée de recevoir un nouveau bouquet ou mot de la part de l'admirateur secret, je n'en ai finalement pas eu. Je ne peux pas vous dire à quel point j'ai été soulagée. Plus de rôdeur depuis ce fameux vendredi. Et pas de poème non plus... J'en suis même arrivée à me dire qu'il avait peut-être s'agit d'une plaisanterie (après tout, deux envois, ça ne prouve rien ! J'ai peut-être par mégarde dit la date d'anniversaire de ma mère à un voisin qui l'a répété à un autre et ainsi de suite). Je crois que j'aime vraiment cette hypothèse. Elle me rassure.
Dimanche soir, j'ai reçu un message d'Axel, me disant que je leur avais manqué durant leur week-end de sportifs de haut niveau. C'était le premier SMS qu'il m'envoyait depuis la semaine où nous avons repris contact. Ça m'a fait bizarre de revoir son nom s'afficher sur l'écran de mon portable. Et même si j'ai été un peu embêtée à l'idée de lui mentir, je lui ai dit que mon séjour chez ma famille s'était bien passé. En vérité, je suis restée cloitrée chez moi, à bosser sur mes cours.
En parlant de mes parents d'ailleurs, j'ai appris que la nouvelle piste pour l'affaire du restaurant n'avait été finalement qu'un canular, ou du moins n'avait une fois de plus, pas donné suite. C'est le retour au néant. Mais il ne s'agit définitivement pas d'un néant sécurisé.
— Salut.
Tout en accordant un regard à Gabin, je fais un mouvement de tête pour répondre à sa salutation. Nous sommes lundi. Encore trois semaines et nous en serons à la semaine des révisions, puis nous aurons le droit aux examens durant la suivante. Me dire que j'ai fait les trois quarts de mon semestre me stresse un peu. Le temps est passé si vite !
Un soupir me gagne tandis que je m'oblige à penser à autre chose. Si je veux que mon cours me serve, il faut que je sois un peu plus attentive. Et que je repousse mes pensées sombres. Ce n'est pas le moment que je tombe en mini-déprime.
— Alors, prête pour cette dernière semaine de tutorat ?
Parce que j'empêche l'étudiant derrière moi de signer sur la feuille de présence, je me décale.
— Oui, confirmé-je.
Un léger sourire pour celui qui m'a permis de progresser, et je vais à ma place habituelle. Comme toujours, je sors mes trois stylos, mon trieur et note la date d'aujourd'hui dans la marge.
Dès le début du cours, notre tuteur nous donne un exercice commun. Hormis pour la simulation des examens de l'autre fois, nous avions en général des entraînements personnalisés. Même si je trouve par conséquent cette séance moins productrice que les autres, je m'applique à ma tâche.
Au bout d'une bonne demi-heure, il commence son fameux parcours entre les tables, afin d'apporter aide et explication à qui le désire. Lorsqu'il arrive à mes côtés, je suis en train de relire mes notes pour rédiger ma conclusion. Je suis contente d'avoir gagné en vitesse, moi qui étais toujours la dernière les autres fois quand il s'agissait de rendre la copie. J'ai aussi acquit de la rigueur. Je crois également pouvoir dire que je suis plus organisée.
