Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Le 16 novembre
Occupé à alterner entre mes cours, mon boulot, l'élaboration de mon plan sauvetage pour samedi, et d'autres petites choses, à peine suis-je sorti de cette boucle infernale que le vendredi est déjà arrivé.
Tout en relevant la tête de mon bouquin, j'aperçois la fille Chabaud, à l'entrée de ma salle et mon regard se prolonge automatiquement derrière elle. Aujourd'hui, il semblerait qu'elle soit venue seule. Pas d'Axel à l'horizon. D'après les informations que m'a fournies Louis, ils ne se voyaient plus suite à leur rupture. Et franchement, ça m'arrangeait bien. Je ne sais pas ce que cette embrassade signifiait pour eux, mais je suis certain qu'elle ne va pas me faciliter la tâche. Il faudra que je dise à mon bourreau d'apprendre à actualiser ses recherches...
— Bonjour, lance-t-elle en émargeant.
— Salut.
Je crois que quelque chose a changé chez elle. Est-ce qu'elle... elle est maquillée ? C'est bien ça, je n'hallucine pas.
— Ça te va bien le... comment on appelle ça déjà, soupiré-je en m'essayant aux mimes, enfin tu sais, le...
Le mascara. Évidemment que je connais le nom ! J'ai eu des nanas, j'ai une mère et je ne vis pas sur une île isolée de toute civilisation.
— Merci.
Je me demande si elle a compris à quoi je faisais référence ? Pas grave, au moins elle a entendu mon compliment. En plus, mon faux air de mec qui cafouille l'a faite sourire.
Je la regarde partir à sa place. Depuis lundi, je n'ai pas eu de ses nouvelles. Pas de message, rien. Elle n'a pas répondu à mon SMS à propos de l'adresse de Mathis. Je ne sais même pas si elle compte vraiment venir à la fête de demain.
Ce n'est que lors de mon passage entre les tables que je peux lui poser la question. Peu importe que le dernier quart d'heure devrait normalement être consacré à sa dissertation et que des étudiants voient que je m'attarde à sa place. De toute manière, Louis a dit qu'il allait se débrouiller pour me trouver un remplaçant. Je n'aurais plus à donner des cours de tutorat. Tout ça, est fini.
— Ce n'est pas que je veux être lourd, mais, je t'ai parlé l'autre fois d'une fête chez mon ami et comme tu n'as pas vraiment donné de réponse, je me demande... Enfin, c'est question de savoir à peu près combien on aura d'invités, tu sais, pour prévoir avec les boissons et tout le bazar.
Le regard qu'elle m'offre ne me plaît pas. Cela ne s'annonce pas bon pour moi. Pourtant j'ai fait un roman, j'ai essayé de ne pas être trop brusque.
— Ah oui... Je suis désolée. J'avais oublié. En fait, je ne serai pas libre ce jour-là, je dois accompagner un ami à une réunion familiale et...
Et je me doute qu'il s'agit de cet Axel. Ce mec aura tout fait capoter en un claquement de doigt puisque c'est désormais plus qu'évident qu'ils sont retournés ensemble.
