Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
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Lorsque j'appelle Yoann lundi soir, après mon footing habituel (ce n'est pas parce que je râle de la manie de mon ami que je ne l'aime pas justement cette manie, la preuve, je l'ai adoptée), c'est pour parler de mon échec cuisant quelques heures plus tôt. Et je réalise rapidement qu'il semble inquiet.
Alors que je me demande quelle peut bien en être la raison, je comprends finalement assez rapidement. C'est vrai que j'ai rarement reçu de vent (pour tout vous dire, la copine à la Cassandre était la première, la première à être violente du moins. En ce qui concerne les refus, j'en ai eu trois en tout, enfin si je ne compte pas le collège) et je suppose que ma voix trahit mon état actuel.
D'habitude, il suffit que je plonge mon regard dans ceux de la demoiselle, que je lâche un petit sourire en coin puis que mes yeux glissent sur son corps de façon explicite pour que cette dernière accoure vers moi et dise amen à tous mes désirs. Elles craquent tout le temps lorsque j'use de mon charme. La séduction, c'est facile avec elles.
En fait, j'ai du mal à comprendre la fille Chabaud et c'est ça qui me fait le plus chier. Elle rougit, elle fuit mon regard, m'envoie des signaux comme quoi je ne la laisse pas indifférente. Pourtant, malgré cela, on dirait qu'elle se bataille pour me fuir. C'est presque comme si elle semblait avoir peur de moi.
— Sérieusement, tu es sûr que ça va ? demande mon meilleur ami.
Je soupire, agacé par sa question. Je n'ai pas envie qu'il joue au psy. J'ai horreur de ça. C'est chiant et ça ne sert à rien. On dit « oui » aux conseils que nous entendons sur le moment puis on reprend la même attitude le lendemain. C'est juste une perte de temps pour se torturer l'esprit en fait.
— Bien sûr que ça va ! C'est juste que... que si elle continue à ne pas suivre mes prédictions, je serais en vacances que je n'aurais toujours pas progressé d'un pouce.
— Laisse-lui la semaine, peut-être qu'elle aura changé d'avis vendredi, on ne sait jamais. Puis au pire, tu as encore la suivante pour la persuader...
Il paraît plus détendu que tout à l'heure désormais. Mais pour ma part, ce n'est pas le cas, du tout. Maintenant que je me suis embarqué là-dedans, je ne peux plus reculer.
— Franchement, je n'arrive pas à y croire, soupiré-je.
— Quoi ? s'empresse de répliquer Yoann.
Merde, je n'ai pas fait gaffe que j'avais parlé à voix haute.
— C'est vraiment et uniquement son refus qui te met dans cet état ?
Évidemment. Quoi d'autre ?
— Il n'y a pas encore une histoire avec Maxine au moins ? continue-t-il du ton qu'il utilise pour questionner les délinquants.
Pourquoi me parle-t-il d'elle ? Ah oui, parce que c'est mon ex et qu'elle ne cesse de m'emmerder.
— Non mais parce qu'elle vient tellement te pourrir la vie que bon, je me suis dit peut-être qu'elle était encore derrière tout ça.
