Clémence et Gabin n'étaient pas destinés à se rencontrer. Pourtant, suite à la menace d'un certain Louis, l'étudiant que l'on appelle aussi le « séducteur vengeur », se voit obligé de se mettre sur la route de la jeune femme. C'est désormais officie...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
La main de Gabin ne me lâche pas tandis que nous traversons la zone. Nous nous engageons ensuite dans les escaliers. Je me contente de le suivre, en silence. Il faut dire que depuis midi, je ne suis pas vraiment dans mon assiette.
Quand j'ai quitté Axel, dix minutes plus tôt, puisqu'il devait rejoindre Sofiane pour un projet universitaire à propos des énergies renouvelables, ou quelque chose comme ça, je n'étais pas mieux, si ce n'est pas pire. Pourquoi ? Parce qu'avant l'arrivée de celui-ci, j'ai « croisé » Kevin.
Aujourd'hui, comme il faisait un peu frisquet, Axel et moi nous étions mis d'accord que nous nous retrouverions dans le restaurant, question d'être au chaud. Seulement, cela faisait déjà pratiquement dix minutes que j'attendais, et il n'était toujours pas là. Alors j'en ai profité pour aller faire un tour sur mon courriel et c'est pendant que j'attendais que ma page charge, qu'une voix masculine s'est adressée à moi.
— Salut, qu'est-ce que tu fabriques toute seule ?
C'était Kevin. Son plateau à la main, il m'a fait un léger sourire. Il était accompagné, mais pas d'Axel, ni Sofiane ou Charlène. Il était avec des gars que je ne connaissais même pas de vue, mais qui ne semblaient pas très fréquentables (tant pis si cela ne se fait pas de juger sur la première impression).
— Salut, ai-je répondu.
Je devais être encore pâle car je venais de repenser au message que j'avais découvert dans ma boite aux lettres la veille. Soudainement gênée d'être vue si vulnérable, j'ai rebaissé la tête et fixé mon assiette.
— Bon écoutez les mecs, on se voit plus tard.
Pour le coup, je crois que j'ai été aussi surprise que ceux se trouvant face à moi.
— T'allumes les intellos, toi, maintenant ? a demandé un frère de casquette à Kevin.
— Non c'est une amie, a répondu le concerné en posant son plateau à côté du mien.
C'était désormais certain, il comptait s'inviter à déjeuner avec moi.
— C'est l'ex de mon meilleur pote en fait, a-t-il terminé et j'ai soudainement eu l'impression que sa phrase était la plus puissante au monde puisque les garçons ont tous acquiescé de la tête et se sont excusés à mon attention.
C'était vrai que leur apparence laissait croire qu'il ne s'agissait pas de personnes fiables, de même que leur façon de se tenir, mais j'ai songé que c'était possible que ce ne soit qu'une illusion qu'ils entretenaient.
— Est-ce que tout va bien ?
C'était la première fois que Kevin m'accordait autant d'importance. Nous n'avions jamais vraiment parlé tous les deux. Notre danse de samedi relevait d'ailleurs de l'improbable. En deux ans, c'était la première fois que l'on était resté plus de trois minutes côte à côte.
