Chapitre 6

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26 Mai 15h26

J'avais besoin d'une sérieuse injection de litres et de litres de café, par intraveineuse s'il vous plaît, on jour dans la cours des grands ici.

Nous avions tourné toute la matinée et encore après, là nous prenions seulement notre repas, et j'étais anéanti, mort de fatigue. Nous n'avions pas arrêté, Kaya – qui ne tournait pas encore – nous apportait à manger. Il faut dire, sous le soleil écrasant, tourner était une véritable épreuve, alors elle se démenait pour nous apporter à boire et de quoi nous rationner, une vraie petite fée.

Nous devions attendre le soir pour tourner la fête célébrant l'arrivée du nouveau au bloc. C'était une scène que j'appréhendais beaucoup car j'allais devoir tourner avec Dylan, juste nous deux. Malgré nos différents, cette scène comptait beaucoup pour moi : elle montrait la première étincelle d'amitié entre Thomas et Newt, et elle était très importante. C'est pourquoi j'avais demandé à Dylan de me rejoindre après la pause pour qu'on puisse discuter de notre situation, je ne voulais pas que les tensions présentes empiètent sur notre travail au sein de l'équipe et gâchent tout. Alors en homme mature, j'avais décidé de parler à Dylan, je lui avais donné rendez-vous dans le fond de la forêt pour être sûrs d'être tranquilles.

Ma collation avalée, je partis discrètement en direction des arbres, je fus surpris de la fraîcheur qui pouvait régner entre les arbres, le choc était violent entre le soleil fracassant du bloc et la douceur des bois.

Mes semelles faisaient craquer les feuilles colorées sous mes pieds, me rappelant le bruit des chips qui s'écrasent sous les dents. Hormis les feuilles que je maltraitais, le silence était maître en ces lieux, cela donnait la sensation de rentrer dans un lieu saint, protégé par une sorte de dieu de la nature. Je secouais la tête, voilà que je divaguais comme un enfant, mon imagination m'avait encore transporté en des lieux inventés de toute pièce. Mais j'aimais bien, et j'aime toujours la sensation que ça peut procurer, un sentiment de plénitude qui n'était en rien désagréable.

Je m'arrêtais entre les arbres, en plein milieu d'un petit cercle de lumière formé par les rayons de soleil qui traversaient les branches des grands arbres. Tels des géants, ils se dressaient au-dessus de leur territoire boisé, le surplombant de toute leur hauteur. Leur écorce était marron foncé sur quelques morceaux, un peu plus claire sur d'autres, toute craquelé, elle faisait penser à la terre fissurée et aride du désert. Un arbre attira mon attention, l'écorce qui se superposait sur le tronc faisait penser à un visage dur, à la fois long, carré et large. Il me rappela Sylvebarbe, l'Ent dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. Je passais mes doigts fins sur le tronc de l'arbre, l'écorce se heurtant à ma peau, une petite écharde se planta dans le bout de mon doigt que je retirais vivement. Des feuilles craquèrent derrière moi, je fis volte-face.

« Ca t'arrive souvent de rentrer en communion avec la nature ?, me dit Dylan qui m'observait, les bars croisés.

- T'es là depuis combien de temps ?, m'écriais-je.

Il haussa les épaules et s'approchant doucement vers moi en regardant le sol.

- Même pas une minute.

Je fis une petite moue et évitait son regard, ou plutôt, je me forçais à l'éviter du regard, même si j'avais une envie folle de poser mes yeux sur lui. J'avais, à la fois, envie de l'admirer pendant des heures durant, mais pas juste le regarde parce qu'il est agréable à regarder, mais parce que j'aimais le voir en mouvement, s'agiter ou se mouvoir dans les activités de la vie de tous les jours. J'aimais juste, l'observer, comme le ferait un scientifique avec une souris de laboratoire, mais pas pour l'étudier, juste, vraiment observer et apprécier la vue qu'il pouvait offrir.

Under the light [DYLMAS] TOMES 1/2 - TERMINÉ Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant