Chapitre 9

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Je n'aime pas l'infirmière, ni l'infirmerie.
C'est comme, une sorte de mini hôpital en fait et j'ai une peur bleue des hôpitaux. Ce n'est pas la maladie en elle-même qui m'effraie non, ce sont les locaux, le personnel et les malades. Vous voyez, rien que l'ambiance qui y règne là-bas, cette sensation d'être lourd, d'être un intrus avec sa bonne santé, les gens branchés de partout, ceux qui pleurent ceux qui hurlent, le personnel qui fait parfois mine de ne pas entendre la sonnette de la chambre 397 parce que personne ne veut retourner voir Mme. Millard se faire pipi dessus ou encore faire face à Mr. Jonns qui met la main aux fesses aux infirmières. Et puis ce blanc partout, mettez de la couleur ! C'est si terne et si vide, le seul son qui résonne entre les murs sont les animaux de dessins animés à la télé et les machines qui répètent constamment le même "bip" en continue.
Bon, je l'accorde, à l'infirmerie c'est pas la même chose, on a pas la télé nous.

Le ventre une fois rempli, je me dirige vers les portes du lycée, je vois quelques têtes connues, mais pas avec lesquelles j'ai déjà sympathisé.
Je n'ai jamais, jamais été très doué pour me faire des amis. J'en avais souvent trois, ou quatre, mais jamais plus. Pas comme tout les autres qui se connaissent tous entre eux.
Ça m'a toujours semblé inutile d'avoir 36 000 amis sur lesquels on ne peut même pas compter. La plupart du temps, la seule chose qu'ils partagent ce sont les soirées, les vomis et les bads.
Je n'ai rien contre l'alcool, je bois, quand je peux. Du moins depuis la rentrée.

Seuls mes pas résonnaient dans le couloir qui me paraissait sans fin, et qui me conduisait vers les deux choses que je détestais le plus. Je commençais déjà à sortir les cours pour l'autre abruti afin de ne pas avoir à rester trop longtemps en sa présence. Je me rends soudain compte que j'avais déjà les cours dans la main et que j'étais planté devant la porte.
Alors quoi ? Tu as peur ? Tu as juste à pousser ça c'est pas la mort ! T'es un bonhomme ou pas ?

"J'suis un bonhomme." Je murmure.

Puis je m'octroie le droit de me faire un facepalm, parler tout seul, non mais c'est quoi ça. Puis avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit la porte s'ouvre en grand devant moi. Dylan se tient debout devant moi, frais comme un gardon et apparemment très content de me voir.

"Qu'est-ce que tu fais avec la main sur ton front comme ça ?

Je remarque qu'il a la voix enrouée.

- Je t'apporte les cours.
- Avec la main comme ça ?

Je lui plaque les feuilles sur le torse.

- Cherche pas, prends-les.

Puis je pars sans me retourner, mon cœur est tout serré, j'ai fui, sans grandes raisons apparentes mais j'ai décidé de fuir, je n'avais pas envie de lui parler beaucoup plus.

- Eh eh eh Thomas ! Attends !

J'entends des pas et je ralenti mais sans me retourner.

- Merci, c'est...sympa de m'avoir apporté les cours.

Je m'arrête et le regarde.

- C'est bon. Pas la peine d'essayer d'être poli, tu l'as jamais été avec moi entre ces murs.

Mon ton est glacial alors que la seule chose dont j'ai envie c'est partir et m'enfermer dans ma chambre et me reposer. Mais non, je reste là comme un con à converser avec lui parce que merde, c'est rare qu'on se parle naturellement comme ça, dans l'enceinte du lycée.
T'es con Thomas, t'es un sacré couillon.
Je regarde Dylan qui garde les yeux baissés, il tord les feuilles dans ses mains.
Bah oui vas-y tord les feuilles comme ça toi, fais-en de la charpie je te dirai rien hein !

- Justement Thomas, à ce propos, je voulais te dire que pour une raison que je dois absolument garder secrète, j'ai agis comme un vrai salaud avec toi alors que bon sang tu vois, t'es devenu ce qui ce rapporte le plus à un meilleur ami pour moi et...Je peux pas te dire pourquoi j'ai agis comme ça parce que moi-même je contrôle pas ça.

Mon cœur bat doucement, pour la première fois depuis longtemps il est calme.

- Et tu vois Thomas, je veux qu'on redevienne amis, pas seulement les amis du vendredi soir, mais des amis aux yeux de tous. Je te demande juste de me croire, je contrôle pas tour ce que je fais.

Il se rapproche un peu plus de moi et je n'ose même pas faire un pas en arrière.

- Je te demande juste de me faire confiance, et pourquoi pas me pardonner.
- Dylan...
- S'il te plaît.

On se regarde dans les yeux, sans gènes, la cloche ne va pas tarder à sonner.

- Je tiens à toi Thomas. Vraiment.
- Moi aussi."

Et chose que je n'aurais jamais pensé possible on se serra dans nos bras, la cloche sonne et les élèves sortent, je sais qu'on nous dévisage et pourtant je sais que rien ne va nous déranger de ce moment de réconciliation. Quand j'entrouve les yeux, je crois apercevoir Lydia qui sourit en nous regardant.

Under the light [DYLMAS] TOMES 1/2 - TERMINÉ Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant