Under the light [DYLMAS] TOMES 1/2 - TERMINÉ Wattys2020

Chapitre 10

Avec cette nouvelle amitié, j'ai oublié le temps d'un instant mon cher anonyme. Alors que je retourne sur l'ordinateur je me décide à lui répondre. Il est 21h30 et Lydia prend sa douche, alors je pense que je devrais avoir une réponse immédiate de sa part.

"Bonjour Thomas, comment vas-tu aujourd'hui?"

Pourquoi pas me dire qui tu es tout simplement ? Non, pour de vrai c'est intriguant, quelqu'un vient vous parler comme ça, vous ne pouvez mettre un nom ou un visage sur la personne qui vous écrit, et cette personne pense être amoureuse de vous. Quelqu'un que vous ne connaissez pas (ou du moins pour l'instant, et si je le connaissais ???) vous aime !
Et dans ma situation, ça réchauffe tellement le coeur. Comme cette sorte de... réconciliation avec Dylan. Il n'empêche que cet étrange retournement de situation me perturbe énormément.

"Qu'est-ce que tu fais ??"

Je sursaute à l'entente de Lydia. Je lui cache mon écran avec mes mains.

" C'est ton anonyme ??
- Oui... pourquoi un garçon s'intéresserait à Moi ?

Elle fit une petite moue avec sa bouche puis s'assoit à mes côtés, me jetant quelques gouttelettes sur l'épaule et la joue.

- Parce que t'es un garçon très séduisant Thomas. Et plein d'imagination.
- Ça ne fait pas tout, ça, ça c'est pas grave."

" Bonjour toi, je suis allé voir ce qu'était le Ventablack."

J'élude volontairement sa question, à quoi bon savoir comment je vais ? Je veux juste lui parler, pas de moi, mais juste lui parler en général, échanger avec lui.

" Oh bien qu'en as-tu pensé ?"

Et sans m'en rendre compte, mes doigts commencent à s'agiter d'eux-mêmes sur le clavier, j'ai besoin de lui parler, pas seulement dans le but de découvrir son identité, juste pour lui parler Comme si notre échange commençait à devenir vital pour moi, comme si ça m'aidait à marcher droit, vivre normalement, comme si quand on parlait le monde réel s'effaçait pour ne laisser que lui et moi en tête à tête. Comme si, l'image nous représentant serait deux personnes se tenant la main en s'avançant au milieu de la foule qui s'écarte pour les laisser passer ; nous ne voulons pas rentrer en contact avec le monde, juste rester ensemble. Je lui répond aussi vite qu'il me répondit.

" WOW ! C'est trop bien ! Même si ça fait mal aux yeux. Mais j'trouve ça géant !
- C'est une grande avancée technique (si je puis qualifier ça de technique), c'est certain.
- Comment as-tu trouvé ça ?
- Les longues heures sur internet.

Son ton me paraît si froid soudainement, mes doigts aussi, va-t-il arrêter de me parler ?

- Ahah, on connaît tous ça.

Sa réponse ne vient pas aussi rapidement qu'auparavant, n'arrête pas de me parler je t'en prie.

- Ça peut mener à des découvertes mais aussi à des bizzareries, il faut l'avouer.
- C'est vrai !

Mon coeur bat si fort, voilà dix minutes sans réponse. Je t'en prie.

- Que dire de plus ? Peut-être à demain pour l'indice suivant, je ne sais pas."

Mes doigts à présent si froids arrêtent de trembler, il vient de mettre fin à la conversation. Pourquoi ? C'est parce qu'il se couche tôt ? Sans le vouloir, je sens les muscles de mon visage se contracter pour me mener à une mine déconfite. L'écran de l'ordinateur devint soudain noir et je peux voir mon reflet; si pâle. On dirait que je viens de perdre toutes mes couleurs. Il a bien raison, les couleurs expriment tout, je suis tout blanc, comme si la fin de la conversation venait de m'éteindre et que la fatigue de la journée me rattrapait. Je crois bien que la seule chose qui me reste à faire c'est dormir, et pourtant, je ne veux pas, je veux qu'il revienne, parle-moi, je me sens vivant avec toi.

Parle-moi parle-moi...