Under the light [DYLMAS] TOMES 1/2 - TERMINÉ Wattys2020

Chapitre 12

this inspired me

Le lendemain

Et c'était dans la boîte, enfin, sans mauvais jeu de mots. Nous venions de finir de tourner l'arrivée de Teresa au Bloc, et j'avais été impressionné par le talent de notre actrice brune. Autant je n'étais pas fan du personnage, mais Kaya était une personne adorable.
Je quittais le plateau et le soleil brûlant pour aller me prendre une douche que j'espérais relaxante. J'avais besoin de me retrouver, d'appeler Antonia, pourquoi pas de revoir Devon... Mais aussi de repenser à toute cette histoire.
Un flash des bras de Dylan m'entourant me vint en mémoire, aussi rapide qu'un TGV défilant sous mes yeux, je clignais des yeux tout en marchant. Oui, il fallait vraiment que je réfléchisse. En entrant dans ma loge, je me dirigeais automatiquement vers ma petite commode, j'ouvris mon tiroir à sous-vêtements et en soulevais une pile. L'alliance rentra en contact avec mes doigts. En partant ce matin, Dylan ne m'en avait plus reparlé et j'avais bien fait attention de ne pas la mentionner, à vrai dire, j'avais peur qu'il me demande encore une fois de la lui rendre. Vous pensez que j'aurais dû la lui donner ?
Je me déshabillais et filais sous la douche en prenant soin de poser la bague sur le bord du lavabo.

J'entrais sous l'eau chaude avec plaisir, et après quelques minutes de détente, je compris enfin.
Si je voulais tant garder la bague, c'était pour l'utiliser comme excuse. Comme excuse ? Me diriez-vous. En gardant la bague, j'étais persuadé que Dylan reviendrait pour m'en parler, et de ce fait, je pourrais le revoir.
Parce que intérieurement, j'en crevais d'envie, je voulais le revoir. Même si, au vu la situation dans laquelle j'étais, je n'avais plus aucune excuse pour lui parler : j'avais toutes les réponses à mes questions, pourquoi demander plus ?
Je me frottais le visage et râlais, des gouttes d'eau chaude venaient de me rentrer dans les yeux. Je restais un instant à fixer le vide, perdu dans mes pensées. D'après Dylan - et surtout, d'après ce que j'avais compris - je lui avais manqué, et cette bague aurait dû être pour moi. Mais qu'est-ce qui pouvait me prouver qu'il était sincère dans ses paroles et ses actes ? Je n'avais plus aucune confiance en lui. Rien. Il m'avait fait tellement mal, il avait presque réussi à gâcher ma vie... Mais, à y repenser, si jamais il ne m'avait pas fait virer, est-ce que j'aurais rencontré ma grand-mère ? Et, est-ce que je serais là, à jouer dans un film.
Entre nous, je connais déjà la réponse, mais par fierté, je ne dirais rien, vous n'avez qu'à réfléchir par vous-même.
En parlant de grand-mère, il fallait que je me dépêche de l'appeler.

Je me lavais rapidement, pestant mentalement de l'odeur chimique de mon shampooing et sortit de la douche. J'attrapais ma serviette sur le rebord du lavabo.

Cling, cling, cling, cling...

Oh mon dieu.

Ploc !...

Je ne bougeais plus, ne respirais plus. La bague.
J'avais regardé avec défaite, l'alliance de Dylan voler dans le siphon à cause de ma serviette que j'avais empoigné.
Je m'accroupis et pris mon visage dans mes mains, partagé entre la peur et le choc. Mais quel genre d'abruti pose une bague sur le bord d'un évier SANS METTRE LE BOUCHON ? Oh, eh bien, TOI, Thomas.

Une larme de peur roula sur ma joue, mais qu'est-ce que j'allais faire ?? Qu'est-ce que j'allais dire ?? MAIS POURQUOI SUIS-JE AUSSI MALADROIT ?!

Je me relevais et respirais calmement - enfin, "calmement" est un bien grand mot, je respirais comme un bœuf en rut plutôt - tout en fixant avec horreur le trou de l'évier. C'était trop sombre pour y voir quoi que ce soit. Alors, nu comme un ver, je partis chercher mon téléphone pour utiliser la lampe torche de l'appareil. Tandis que je le soulevais au-dessus du siphon, il se mit à vibrer dans ma main.
Antonia m'appelait, et le temps se suspendit un cours instant, comme si on m'accordait quelques secondes de réflexion. Je remerciais intérieurement Doctor Strange pour ce petit flottement temporel et coupais court à l'appel. Je m'en préoccuperai plus tard. Je sais, frappez-moi si vous en avez envie, je suis un petit-fils très irrespectueux, surtout que j'avais prévu de l'appeler le plus tôt possible.