Chapitre I

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Cela fait maintenant un peu plus d'une semaine que je m'occupe d'Améthyste. Anne m'aide beaucoup je dois l'avouer, après tout qu'est-ce que j'y connais moi aux bébés. J'ai découvert que ce n'est pas évident de s'occuper d'un nouveau-né : ça se réveille plusieurs fois par nuit en pleurant, ça pleure les trois-quarts du temps, ça fait caca et pipi tout le temps, ça rote quand ça ne régurgite pas le repas. Bref ce n'est pas du tout amusant mais ça me divertit, ça me change de mon quotidien morose et répétitif. Bon, je suis réaliste, je sais que dans quelques semaines, je passerais le relais à Anne et je sais que ça ne lui déplaît pas.

Je suis assis sur un tabouret de la cuisine en train de lire le journal pendant qu'elle donne le biberon à Amé. C'est moi qui lui ai trouvé cet adorable diminutif. Je suis plutôt fière de moi, d'avoir trouver un si joli prénom.

— Vous avez l'air fatigué, souligne Anne.

Je pousse un long soupir. Je ne me souviens pas avoir aussi mal dormi jusqu'à présent. Toutes les nuits, Amé me réveille plusieurs fois en pleurant pour son biberon. Je dois sûrement avoir de ces cernes sous les yeux. Finalement, je vais peut-être la refiler à Anne dès ce soir.

— Je dors mal et peu, répondé-je simplement.

— Vous voulez que je m'occupe d'Amé ce soir ? propose-t-elle gentiment.

Oui ! Je suis tenté d'accepter sa proposition, mais je ne peux pas. Je suis celui qui a décidé de m'occuper de cette pleurnicheuse alors je m'en occuperais.

— Non, ça va aller, je vais le faire.

Il est hors de question que cette pauvre Anne se lève trois à quatre fois dans la nuit pour donner le biberon. A son âge -bien qu'officiellement je sois plus vieux- elle doit plutôt se reposer et récupérer la nuit. Je replonge le nez dans le journal tout en baillant à m'en décrocher la mâchoire.

— Je vous ai déjà dit de mettre votre main devant votre bouche quand vous baillez, me reprend-elle gentiment.

Je souris. Anne se comporte vraiment comme une maman avec moi, mais j'aime ça. Ça me rappelle la mienne qui est morte depuis plus d'un siècle maintenant. Je secoue la tête pour chasser le souvenir de ma défunte mère. Je tourne les pages du journal d'un œil distrait, rien de bien intéressant comme d'habitude. Quand Amé termine son biberon, je la prend délicatement et l'emporte jusqu'à ma chambre pour faire la sieste. Je la pose doucement au milieu de mon lit et je m'installe à ses côtés. Elle s'endort au bout de quelques minutes et je la suis en sombrant à mon tour dans les bras de Morphée.

Les semaines défilent et Amé grandit petit à petit. Je ne vois pas les jours passer, elle occupe tout mon temps. Je suis en train de la changer, ce qui me rebute toujours autant. Le pipi ça passe, mais la grosse commission... pas du tout ! Elle est allongée sur le ventre, sur un tapis, la couche pleine de caca. Je grimace et me bouche le nez d'une main, de l'autre j'essaye tant bien que mal de lui enlever sans en mettre partout. Anne arrive à ce moment-là et me lance un regard exaspéré.

— Vous faites encore des manières après tout ce temps ? Ça fait déjà deux mois que vous le faites, vous devriez être habitué. Et je vous ai déjà dit de la mettre sur le dos !

— Je ne m'habituerais jamais à l'odeur ! Ma parole, elle a un cimetière dans le cul, me plains-je.

—Vous pensez que le vôtre sent la rose peut-être ? se moque-t-elle gentiment.

Je ne réponds rien car je sais qu'elle a raison, je fais des manières. Mais borde, qu'est-ce que ça pue ! Une fois la couche sale à la poubelle, j'attrape de ma main libre une lingette et essuie comme je peux les fesses de la petite chipie. Le nez toujours bouché par la main gauche bien sûr. J'entends Anna soupirer derrière moi parce que je n'en fais qu'à ma tête.

— Poussez-vous et laissez-moi faire ! Vous nettoyez ça n'importe comment. Ne restez pas dans mes pattes.

Sur ces mots, elle me pousse et prend ma place en replaçant le bébé sur le dos. Je ne proteste pas, au contraire, je suis plutôt content de m'être débarrassé de cette corvée. C'est avec grand plaisir que je la laisse nettoyer comme il faut les fesses d'Amé.

***

Aujourd'hui, nous fêtons quelque chose de particulier. Nous sommes le dix-sept mai et nous célébrons le premier anniversaire d'Amé. Nous avons décidé avec Anne, que le jour de son arrivée parmi nous, serait sa date de naissance. C'est plus simple ainsi. Pour cette occasion, je lui ai acheté une grosse piscine à balles, apparemment les enfants adorent ça. Ça fait maintenant un peu plus d'un mois qu'elle marche, elle trottine à toute vitesse partout dans le château. Un vrai calvaire. J'ai pensé plus d'une fois à l'attacher contre un poteau, je l'avoue. Je la suis comme un toutou pour m'assurer qu'elle ne se blesse pas ou ne casse rien. Si elle par malheur elle brisait un de mes précieux vases qui m'ont coûtés un bras, je n'aurais plus que mes yeux pour pleurer. Elle a aussi prononcé son premier mot : Dra, pour Dracula. J'étais tout ému, j'ai presque eu la larme à l'œil. Les jours sont animés, chaleureux quoique un brin épuisant, mais je ne m'en plains pas. Je suis heureux que ce petit soleil soit entré dans nos vies. J'ai su en l'apercevant devant cette porte que cela transformerait mon quotidien, mais pas seulement. J'ai l'impression d'être redevenu celui d'avant, qui aimait la vie et ses proches. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, aujourd'hui, je me sens humain.

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