Chapitre XI

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Je suis assis devant mon bureau, le regard perdu dans le vide. Je n'arrive pas à me concentrer sur mes mails, je repense à la scène de ce matin. L'image d'Amé au réveil et de son sein apparent reste gravée dans ma mémoire et tourne en boucle dans ma tête. La dernière fois que j'ai vu sa poitrine, cela remonte à il y a plus de dix ans, quand elle se promenait encore en culotte ou en bas de maillot de bain dans le château. Petite, elle adorait courir cul nu dans les couloirs, heureusement cette lubie lui est passée. Je me suis rendu compte, il y a un moment que son corps avait changé et qu'il est maintenant devenu celui d'une femme. La petite fille qu'était Amé a disparu au fil des années.


Le premier choc que j'ai reçu a eu lieu le jour de ses premières règles. Outre mon bouleversement intérieur face au sang, je ne savais pas quoi lui dire, je n'ai jamais vécu ce genre de chose en tant qu'homme. Heureusement, Anne était là. Elle a su comment réagir et trouver les mots qu'elle avait besoin d'entendre. Elle l'a rassurée en lui disant que c'était tout à fait normale pour une fille et que ce n'étais rien de grave, au contraire. Amé a pleuré un moment, elle a eu beaucoup de mal à accepter le changement de son corps. Elle a maintenant une silhouette élancée de femme, avec des formes là où il faut, qui plairait à tout homme. Concernant son cycle menstruel, c'est une plaie. Je sens l'odeur du sang pendant une semaine partout où elle va, et je dois prendre sur moi pour ne pas perdre la tête. Généralement, je passe la majeure partie du temps enfermé dans ma chambre ou dans la cave et j'attends en serrant les dents. Je suis tellement ronchon et aigri à cette période, qu'on pourrait m'accuser d'avoir mes règles.


Quand j'étais encore humain, ce qui remonte maintenant à plus d'un siècle, je n'ai pas fréquenté beaucoup de filles. Je n'étais pas un dragueur ou un homme à femmes. Mon père n'a même pas cherché à me marier au vu de ma santé fragile. J'étais un poids plus qu'autre chose pour lui. Comme il avait l'habitude de dire, "Je n'étais qu'un bon à rien, une bouche de plus à nourrir qui ne lui rapporterait rien", "La honte de la famille" ou "Comment pouvais-je être son fils". Plus jeune, ses mots m'ont beaucoup blessé, puis par la suite, je ne l'écoutais même plus. J'étais passé au dessus de son venin et son avis ne m'importait plus. Je préférais profiter de la vie en m'amusant avec mon meilleur ami et ma sœur. Nous avons fait les quatre cents coups avec Lise et Gabriel.

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