Chapitre XIV

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Il avance lentement et s'installe au bord du lit. Je me redresse et m'assois en tailleur, je suis prête à l'écouter. Il garde le silence pendant plusieurs minutes, ce qui me laisse un peu de temps pour l'observer discrètement de profil. Le regard rivé droit devant lui, il cherche sans doute ses mots. Il a quelque chose de différent par rapport aux autres jours. Il a l'air plus vulnérable. Son teint est très pâle, malgré ses séances d'uv. Je perçois même pour la première fois des cernes sous ses yeux. Il semble très fatigué. Qu'a-t-il fait aujourd'hui et cette nuit pour être à ce point épuisé ? Je me rapproche de lui et pose délicatement ma main sur son épaule. Il tourne doucement la tête et son regard accroche le mien. Ses iris marron me fixent. Tout son visage et son corps expriment la fatigue.


— Tu es blanc comme un linge, affirmé-je, inquiète.


Il esquisse un faible sourire.


— Je n'ai pas dormi la nuit dernière, et j'avais beaucoup de choses à faire aujourd'hui. Ça ira mieux demain, me rassure-t-il.

— Tu veux que je te chante une berceuse ? taquiné-je.


Pour toute réponse, il me fait une pichenette sur le front. Parfois, ce genre d'affection enfantin m'agace, je ne suis plus une gamine au cas où il ne l'aurait pas remarqué. Puis, son sourire s'efface pour reprendre un visage plus fermé et sérieux. J'attends encore quelques minutes qu'il prenne la parole, en vain. Alors devant son silence, je me lance.


— Pourquoi m'as-tu embrassée ? demandé-je de but en blanc.


Les battements de mon cœur s'accélèrent, j'attends avec appréhension sa réponse. Va-t-il encore me sortir l'excuse de l'alcool ? S'il ose encore me prendre pour une idiote, je le pousserai gentiment, mais fermement vers la porte de sortie. Il reste muet quelques secondes avant de répondre.


— Parce que j'en avais envie, dit-il simplement.


Même si c'est la réponse que j'espérais, je ne pensais pas que ces mots sortiraient de sa bouche. J'ai envie de crier "yes" en serrant le poing en signe de victoire, mais je m'abstiens. J'ai besoin qu'il confirme, pour être sûre d'avoir bien entendu et de ne pas avoir halluciné.


— Ce n'était pas à cause de l'alcool comme tu m'as si gentiment dit hier soir ?

— Non, c'était un mensonge. affirme-t-il avec un léger sourire.


Je n'en reviens pas, je n'arrive pas à croire à ses mots. Il l'a fait parce qu'il en avait envie. Il avait envie de m'embrasser, moi, Amé. Une gamine de vingt ans, sans grande expérience auprès de la gente masculine. J'ai envie de me lever pour prendre mon téléphone et appeler Jess. Lui raconter, ou plutôt lui crier dans le portable : "Dra a posé ses magnifiques lèvres sur les miennes et il l'a fait parce qu'il en avait envie ! " Mais je me retiens. Adulte, soit adulte, Amé. Chaque chose en son temp. Je dois également régler un autre problème. Je prends une inspiration et pose une question qui me hante depuis quelques jours.

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