Chapitre XXXI

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- DRACULA -


Une semaine s'est écoulée depuis l'incident. Je pense qu'Amé a accepté de patienter et d'attendre que je sois prêt pour lui dire la vérité, puisqu'elle n'a pas remis l'incident sur le tapis. Elle n'a plus mentionné le mot "vampire" ou le meurtre de l'étudiante non plus. Je vais avoir quelques semaines de répit pour réfléchir en paix. Ma priorité est de trouver le tueur avant dire la vérité et de tout avouer à Amé. Cette dernière tâche s'avoue très compliquée et je l'appréhende énormément. Il y a deux types de personnes dans le monde : ceux qui mangent ce qu'ils préfèrent en premier et ce qu'ils aiment moins en dernier, et les autres qui font l'inverse. Il n'est pas difficile de trouver à quelle catégorie j'appartiens. Je suis évidemment du genre à remettre les choses qui m'embêtent à plus tard. Néanmoins, je commence sérieusement à réfléchir à la façon d'aborder le sujet avec Amé.


Je suis assis à mon bureau, en train de gribouiller diverses idées de scénario sur une feuille. On peut y lire "regarder la saga Twilight ensemble, puis lui dire que je suis aussi fantastique de son Edward". Je relis deux fois la phrase avant de la raturer. Non mais quel idiot ! Comment ai-je pu écrire de telles sottises ? On n'est pas dans le monde des bisounours. Être un vampire, c'est bien et cool dans les films, mais la réalité est plus glauque. Comment va-t-elle réagir en apprenant que je me nourris de sang ? D'animal certes, mais cela reste de l'hémoglobine. Je pousse un long soupir avant de poser mon stylo sur le bureau. Je froisse la feuille de papier dans mes mains et la jette dans la corbeille. Je verrais ça plus tard.


C'est à ce moment qu'on toque à la porte. Quelques secondes plus tard, Amé entre dans la pièce. Elle porte un pull gris à capuche en laine, avec deux ficelles qui se terminent par deux pompons. Une jupe plissée noire qui lui arrive au-dessus des genoux et des collants de la même couleur. Je ne peux m'empêcher de la trouver très jolie. Elle reste silencieuse, plantée devant la porte. Elle à l'air gênée.


— Oui ? dis-je.

— Je.. je pensais aller rendre visite à mes... parents, hésite-t-elle. J'aimerais que tu sois là, j'ai peur d'y aller toute seule. Je n'ai aucune idée de ce que je vais trouver là-bas, ni de la façon dont laquelle je vais être accueillie.

— Je t'accompagnerais et je serais à tes côtés, la rassuré-je.


Je serais également plus tranquille de me savoir auprès d'elle dans cette épreuve. Je ne sais pas si elle sera là, mais si c'est le cas, Amé va voir un sacré choc. Si elle venait à pleurer ou à craquer, je serais là pour la consoler et la soutenir.


— Merci, sourit-elle.

— Quand veux-tu y aller ?

— Je pensais y aller demain après-midi. C'est dimanche et généralement les gens restent chez eux quand il fait un froid de canard.

— C'est une bonne idée. Allons-y demain.

— Et je me demandais... commence-t-elle.


Je sens l'entourloupe venir. Je connais l'oiseau, quand elle commence une phrase comme ça ...


— Demain va sûrement être un jour difficile ...

— Oui, et ?

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