Chapitre VIII

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Après avoir manger, je débarrasse la table pour faire de la place. Comme tous les soirs, Anne sort une grille de mots croisés. Je m'installe sur la chaise d'à côté pour l'aider, c'est notre petit rituel quotidien. J'aime beaucoup passer du temps avec elle, et j'en profite car je sais qu'un jour, elle me quittera. C'est inévitable. Si Dracula lui ne prend pas une ride, ce n'est pas le cas d'Anne où l'ont peut lire le poids des années sur son visage.


Alors qu'elle est concentrée sur sa grille, je prends quelques instants pour mémoriser son visage. Je la regarde, comme pour graver cette image dans ma mémoire, et ne jamais oublier ses traits si doux. Ses yeux marrons sont concentrés sur la feuille devant elle, elle mord son crayon de papier comme pour l'aider à mieux réfléchir. Une paire de lunettes est posée sur son petit nez légèrement retroussé. Depuis quelques années, elle est obligée d'en porter pour sa presbytie. Il ne fait vraiment pas bon vieillir ! Les traits de son visage sont creusés par les rides, ces petites marques de vieillesse qu'elle déteste tant. Afin de cacher ses cheveux gris, elle les teint régulièrement dans les tons châtains avec des mèches blondes. Pour son âge, Anne reste une femme coquette qui aime prendre soin d'elle.


A cause d'une maladie, elle n'a jamais pu avoir d'enfant, ce qui l'a toujours peinée même si elle ne le montre pas. Je pense que si Dra a pris la décision de me recueillir, c'est aussi pour Anne, c'était son rêve jusqu'alors brisé. Il lui a donné l'opportunité d'élever une petite chipie. Elle m'a toujours considérée comme sa propre fille et m'a donné tout son amour. J'ai pleuré de nombreuse fois dans ses bras, elle me répétait "ça va aller, ma chérie" tout en me caressant le dos. Elle m'a aimée pour deux, une mère et un père. Je sais que je peux la perdre à tout moment et ça me déchire le cœur. J'aimerais qu'elle reste auprès de moi pour toujours, mais c'est malheureusement impossible. Les larmes me montent aux yeux, ma vision devient trouble. Je ne dois pas penser à ce genre de choses, ce n'est pas bien. Je me fais du mal pour rien. Anne est toujours là et je compte bien profiter au maximum du temps qui lui reste. Elle doit sentir mon attention sur elle puisqu'elle tourne la tête vers moi. Quand elle aperçoit mes yeux larmoyants, elle me lance un regard surpris.


— Ça ne va pas, ma chérie ? s'inquiète-t-elle en essuyant la larme sur ma joue.

— Ce n'est rien, une petite poussière dans l'œil, mens-je en esquissant un faible sourire.


Elle me sourit à son tour et pose sa main sur la mienne. Elle me la serre, une façon de me dire que ça va aller et qu'elle est là pour moi. Après quelques échanges de regard, nous nous concentrons sur notre grille de mots croisés.


Il est passé vingt-et-une heure lorsque je regagne ma chambre. J'ai hâte d'être en week end demain soir, les grasses matinées vont me faire le plus grand bien ! Ça, ça n'a pas changé depuis le collège, je suis toujours une grosse marmotte. Je me laisse tomber sur la couette, épuisée. J'attrape la télécommande de la télévision sur la table de nuit et allume l'écran en face de mon lit. Je tombe sur un film que je ne connais pas. J'appuie sur la touche "info' et consulte la fiche. "August Rush : Bien qu'il ait grandi dans un orphelinat, August Rush est persuadé que ses parents n'ont jamais voulu l'abandonner. Un jour, il découvre un talent pour la musique et August y voit là le moyen de retrouver ses parents : il est sûr que s'ils entendent ses compositions, ils sauront le reconnaître à travers sa musique."

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