Deux semaines ont passé depuis qu'Amé m'a demandé d'être son cavalier. Quelle idée stupide j'ai eu, d'accepter de l'accompagner à son bal. Je sais que ça lui fait plaisir, mais je vais devoir me coltiner plus d'une centaine d'étudiants excités et alcoolisés. Je me suis arrangé pour fuir les humains pendant des années, autant dire que j'appréhende cette fameuse soirée. Nous sommes mercredi et le jour J est dans deux jours. Deux maudits petits jours.
Je fouille mon armoire à la recherche de mon superbe costume noir. Ah, le voilà ! Une pièce collector. Un petit bijou de mode. Une fois vêtu de mes plus beaux habits, je prends quelques minutes pour m'admirer. Hum... Y a pas à dire, je suis vraiment un beau mâle ! J'observe le teint de mon visage, un peu plus coloré qu'à l'accoutumée. J'ai passé de nombreuses après-midi, dans la cabine à UV d'Anne afin de prendre quelques couleurs, suite à une remarque désobligeante de cette dernière. "Vous êtes blanc comme un cul, vous faites presque peur à voir". Voilà ce qu'elle m'a dit. J'ai pris la mouche et j'ai tenté de remédier intelligemment à ce problème. Et je suis plutôt fier du résultat. Le teint halé me va bien aussi.
Je descends au salon, fier comme un paon, pour montrer mon beau costume aux filles. Je franchis le pas de la porte et je découvre Amé et Anne les yeux rivés sur l'écran de la télévision. Je me racle bruyamment la gorge pour signaler ma présence. Aucune réaction. Elles n'ont pas dû m'entendre, trop concentrées sur leur film. Désolé de vous embêter pendant Titanic ! Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je recommence mon petit manège et cette fois, leurs regards se posent sur moi. La réaction est immédiate, mais ce n'est pas celle que j'attendais. Elles éclatent de rire. Je suis perplexe, qui y a-t-il de drôle ? Je vérifie si j'ai bien fermé ma braguette, au cas où ce serait l'objet de leur hilarité.
— Tu as piqué le costume de ton grand-père ? se moque Amé en riant.
— Vos habits ne sont plus au goût du jour, explique Anne en essayant de contenir son rire. J'irai vous en acheter un beau demain matin.
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Dracula
VampireCent cinquante ans qu'il erre sur cette terre. Il est lassé, mais il n'arrive pas à mourir,quoi qu'il fasse. L'immortalité peut paraître bien au premier abord. On jouit de la jeunesse éternelle, mais quand on est seul, cela devient vite un cauchema...