Chapitre XXXV

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- AME -


"Rien d'important".

Derrière ces mots, se cache un nouveau mensonge made in Dracula. Je le connais et je sais qu'il m'a menti, le bougre. Il n'y avait qu'à voir sa tête, il avait l'air contrarié et inquiet. Il a brusquement changé de comportement dans le salon de Monsieur et Madame Blanchard. Je ne sais pas ce qu'il a pu sentir ou voir, mais il n'avait qu'une envie : quitter la maison. Pourtant, je n'ai rien vu d'étrange... Je n'ai pas rechigné quand il m'a demandé de me lever pour partir. Je savais qu'il avait une bonne raison. S'il avait pu, il serait parti en courant, mais par politesse, il ne l'a pas fait. Après avoir salué nos hôtes, nous sommes sortis. Je l'ai questionné sur ce qu'il se passait une fois à l'extérieur et Dracula m'a répondu "Rien d'important". Bien, s'il ne voulait pas me dire ce qui le tracassait, je respecterais son choix à condition que je vienne avec lui. J'ai eu beau insister pour l'accompagner, il n'a pas voulu. Je déteste être mise à l'écart comme ça. Aujourd'hui plus qu'un autre jour, j'aurais aimé ne pas être seule. J'avais besoin qu'il soit encore présent à mes côtés.


Je repense à la rencontre avec mes parents. Je ne sais pas quoi en penser. Je me suis imaginée une centaine de scénarios avant de venir, mais aucun n'étaient proche de la réalité. J'ai eu un sacré choc quand Iris a ouvert la porte. J'ai eu l'impression d'être face à un miroir, qui reflétait ma propre image. Une jumelle... Lorsque j'ai vu cette fille, j'ai compris. C'était d'elle que Dracula parlait dans sa lettre qu'il m'a offert à Noël. " Découvrir son existence t'aurait brisé, mais aujourd'hui, je pense que tu peux le surmonter" Les mots "son existence" désignait Iris. Je ne l'avais pas vu venir... Il est vrai que si je l'avais su plus jeune, cette vérité aurait été destructrice pour moi. Comment une enfant ou une adolescente, pourrait accepter que ses géniteurs ai gardé sa jumelle et l'ai abandonnée. Je n'en veux pas à Dra de m'avoir caché la vérité pendant quelques années. Aujourd'hui, je suis plus adulte et plus forte. Malgré tout, le rejet de mes parents à mon égard à été plus fort. Ils avaient eu des bébés et ils avaient choisi Iris. Pas moi. Ça reste dur à entendre et à encaisser, qu'importe l'âge qu'ont a.


Autre surprise, j'étais à mille lieux du comportement et de l'attitude de ma mère. Elle avait l'air sincère et étrangement, je n'ai pu m'empêcher d'éprouver de la compassion envers elle. J'ai clairement perçu dans sa voix et ses yeux, son chagrin et sa tristesse. Le passé a l'air aussi douloureux pour elle, que pour moi. Elle doit vivre dans ses regrets et ses remords depuis des années, ce qui expliquerait sa surprotection envers sa fille. Elle doit vouloir inconsciemment racheter ses erreurs de jeunesse en gâtant un peu trop Iris. Je crois même, qu'elle a un peu ému cet aigri de Dracula. Je pensais qu'elle allait m'accueillir comme une pestiférée, à l'instar de mon père. J'ai toujours imaginé mes parents biologiques comme des gens méchants et sans cœur. Au contraire, elle avait l'air douce et gentille. Un peu sensible, comme moi. Je me surprends à aimer d'avoir un point commun avec elle. Mais visiblement, les gènes ne se sont pas transmis à mon ignoble sœur.


Nom d'un petit bonhomme, comment quelqu'un peut-il être aussi méchant ? Elle n'a fait que bouder comme une gamine de cinq ans et cracher son venin. Et dieu sait, qu'elle n'y ait pas allé de main morte. Elle a suggéré d'horribles accusations totalement infondées sur Dracula. Comment a-t-elle pu pensé qu'il m'avait violé ou abusé de mon corps ? Un homme aussi respectueux et gentil que lui, ne ferait jamais une chose aussi abjecte. C'est l'homme le plus merveilleux que j'ai jamais rencontré. Bon je dois admettre que je ne suis peut-être pas très objective vu l'amour que je lui porte. Cette garce était jalouse que notre mère puisse s'intéresser un tant soit peu à quelqu'un d'autre qu'à sa petite personne. Quelle égoïste capricieuse ! La gifle de son père lui a fait le plus grand bien, je pense qu'elle aurait dû l'avoir il y a des années. Peut-être que s'ils s'étaient montrés un plus sévère et moins laxiste avec elle, elle ne serait pas la garce qu'elle est aujourd'hui.


Mon père, la personne la plus énigmatique de la famille. Je n'arrive pas à le comprendre, il reste un mystère. Il a eu des mots très durs envers moi, mais malgré tout, il n'a pas hésité à remettre ma jumelle à sa place quand elle m'a insulté. J'ai vraiment du mal à le cerner. Il est vraiment différent de moi à l'instar de ma mère. Néanmoins, je peux entendre qu'il n'ai pas d'attachement pour moi, après tout je n'en ai pas pour lui non plus. Il est peut-être un peu maladroit dans sa façon de s'exprimer et un peu trop franc. Peut-être arrivé-je à le comprendre un jour ?


Je vais devoir réfléchir à la proposition de Suzanne. Vais-je accepter de les revoir ? Ai-je envie de garder contact et d'apprendre à les connaître ? Iris, je pense que la réponse sera et restera toujours non. Je n'ai pas envie de fréquenter une personne aussi méchante, mais ce n'est pas la même histoire pour mes parents et plus particulièrement pour ma mère. Au fond de moi, je ressens ce besoin d'en savoir plus pour elle, car après tout, elle reste la femme qui m'a mise au monde. Je me surprends même à me demander si nous avons d'autres points communs que notre sensibilité. Je vais me laisser quelques jours pour étudier la question de plus prêt avant de donner une réponse à Madame Blanchard.


Avant toute chose, je dois raconter cette après-midi riche en émotion à Anne. Je sais qu'elle attend impatiemment mon retour. Je suis sûre qu'elle s'est inquiétée toute l'après-midi et qu'elle s'est posée une tonne de questions. J'ai eu beau lui dire plusieurs fois qu'elle restera toujours ma seule et unique maman, elle n'a pas réussi à déstresser. Je pense qu'elle a peur que je la délaisse au profit de ma famille biologique, ce qui n'arrivera jamais. Elle restera toujours la seule maman dans mon coeur.


La pluie qui s'abat violemment sur le pare-brise me sort de mes pensées. Quand on est sorti de chez les Blanchard, le déluge s'était arrêté. Le soleil était même revenu parmi nous, mais visiblement, il est déjà reparti pour laisser place au déluge. Je pousse un long soupir. Il ne pouvait pas pleuvoir des cordes après que je sois rentrée à la maison ? Je déteste conduire sous ce temps encore plus qu'en je vois à peine devant moi. Le vent commence à se lever. J'agrippe fermement mon volant, ce n'est pas le moment d'aller au fossé. Il manquerait plus que de gros grêlons s'abattent sur la voiture, ça serait le pompon. Le regard fixée droit devant, je regarde attentivement la route devant moi. Je suis entourée de forêt, il ne faudrait pas qu'une biche ou un autre animal déboulent devant mes phares. 


Les essuie-glaces balaient le pare-prise, vitesse maximum. Je ralentis légèrement l'allure, je roule maintenant à soixante kilomètres sur une voie à quatre-vingt. Soudain, une forme noire apparaît au loin. Qu'est-ce que c'est ? Il y a quand même pas un bélier qui se promène au milieu de nul part sous ce déluge ?! Mon dieu ! J'ai des hallucinations maintenant ? Je cligne rapidement des paupières, mais la masse est toujours là, sur la route, à quelques mètres maintenant. Mes yeux s'écarquillent. Enzo ?!


Merde !


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J'espère que ce chapitre vous aura plus :) 

Je vous dit à la semaine prochaine.

Joyeux Fêtes ! J'espère que vous serez gâtés :)

Bisous

Hanna

Dracula Où les histoires vivent. Découvrez maintenant