Chapitre XIV

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Tout se passe si vite, je ne contrôle plus rien, pas même mon propre corps. D'un mouvement vif, je plonge sur elle et plante mes crocs dans son cou.


Ils transpercent sa peau avec aisance, tels des lames acérées. Amé ne bouge pas, elle reste immobile, tétanisée. Elle doit être en état de choc. J'aimerais la rassurer, mais à l'heure actuelle, je ne pense qu'à une seule et unique chose : boire son sang. J'aspire ce liquide chaud dans l'espoir d'étancher ma soif. Comme je l'imaginais, il a ce petit goût sucré qui régalent mes papilles. Je n'ai jamais rien bu d'aussi délicieux. Je savoure mon repas digne d'un restaurant gastronomique, aspirant énergiquement et sans la moindre retenue le sang de ma proie. J'aimerais m'arrêter, mais je n'y arrive pas. Impossible. Je suis comme hypnotisé, envoûté. Je vous supplie, que quelqu'un m'arrête. Qu'on arrache Amé de mes griffes ou plutôt de mes canines. Sauvez-la de moi.


Je ne veux pas lui faire de mal et encore moins la tuer dans un acte de folie tel que celui-là. Elle est mon soleil. Je l'aime tellement et pourtant, je ne peux m'arrêter. Je suis écœuré de moi-même et pourtant, paradoxalement, j'éprouve une grande satisfaction lorsque je sens son sang exquis couler le long de ma gorge. Je vais me détester jusqu'à la fin de mes misérables jours et Anne aussi. Ah, Anne. Si seulement elle était là pour me fracasser la tête avec une poêle ou une pelle. Aidez-là. S'il y a un Dieu dans ce monde et qu'il ne m'a pas tout à fait abandonné, qu'il se manifeste pour me foudroyer sur place et sauver Amé.


— Dra ?


Sa voix me ramène instantanément à la réalité. Amé est debout, face à moi et me dévisage inquiète. J'ai le souffle coupé, je suis en apné età deux doigts de la crise d'apoplexie. Je regarde son cou, et je vois avec soulagement qu'il est intact. Pas de trace de morsure. Je m'autorise enfin à respirer à nouveau. Bon sang ! C'était une hallucination, un rêve ! Une part de moi est rassurée, tandis qu'une autre ressent une grande déception. Je suis soulagé, je ne sais pas ce qu'il se serait passé ensuite, si j'avais réellement planté mes crocs dans sa chair. Aurais-je finalement réussi à m'arrêter ? Ou aurai-je tué Amé en la vidant de son sang. Ses grands yeux vert émeraude me fixent avec une telle intensité que j'ai l'impression qu'elle voit à travers mon âme. Je suis chamboulé et troublé. Je soutiens son regard tant bien que mal, je me sens honteux.

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