- AME -
Je fais demi-tour lorsque je me heurte à quelque chose de dur. Le torse de Dracula. Ce dernier ne semble plus fiévreux et semble presque avoir repris quelques couleurs. Je ne sais pas par où commencer. Savoir où il était ou comment va-t-il. Malgré ma curiosité, je préfère me concentrer sur son état de santé.
— Tu as pu te lever ? Tu n'as plus de fièvre ? demandé-je en posant ma main sur son front froid.
Visiblement, non. Sa température corporelle semble revenue à la normale.
— Non, je vais bien, me rassure-t-il.
— T'étais où ?
— Promener, répond-il après une courte pause.
Mon œil oui. Je sais qu'il n'est pas tout à fait honnête à cet instant, mais je décide de passer outre. De toute façon, j'ai des choses à lui dire maintenant qu'il est remis sur pied.
— Il y a eu un nouveau meurtre, lance-je de but en blanc.
Il semble surpris et préoccuper par la nouvelle. Il réfléchit quelques instants avant de prendre la parole.
— Que sais-tu à ce propos ?
— Une étudiante a été vidée de son sang dans les toilettes. Encore. Je crois que c'est un vampire le coupable, informé-je.
Il n'a pas l'air étonné, au contraire. Son silence est plus qu'éloquent. Je ne lui apprends rien, il avait compris depuis le début la nature très particulière du meurtrier.
— Tu le savais, affirmé-je.
— Oui, soupire-t-il. Je l'ai tout de suite compris lors du bal de Noël. Je ne pouvais rien te dire, c'était mon problème, pas le tien.
— Tu te trompe, c'est aussi le mien ! Les meurtres se passent dans mon école au cas où tu l'aurais oublié. Je pourrais très bien être la prochaine victime.
— Ça n'arrivera pas, affirme-t-il. Je te protégerais. Que crois-tu que j'ai fait aujourd'hui, Amé ? Quand j'ai été suffisamment en forme pour me lever, je suis directement allé à ton université. Je t'ai suivi au loin pour m'assurer qu'il ne t'arrive rien.
Je suis choquée. Pas parce qu'il m'a observé une partie de la journée, mais parce que je n'ai rien remarqué. Je ne me suis aperçu de rien. Ce qui m'effraye, c'est que si ce n'était pas Dra, ça aurait très bien pu être l'autre vampire. J'aurais pu être attaqué comme n'importe qu'elle étudiante. Je ne suis pas forte, je ne suis pas plus spéciale qu'une autre. Si ce fou assoiffé de sang s'attaque à moi, j'ai de grand chance d'y rester. A cet instant je me sens plus faible que jamais. J'ai l'impression d'être un insecte qui peut être écrasé d'un moment à l'autre.
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Dracula
VampireCent cinquante ans qu'il erre sur cette terre. Il est lassé, mais il n'arrive pas à mourir,quoi qu'il fasse. L'immortalité peut paraître bien au premier abord. On jouit de la jeunesse éternelle, mais quand on est seul, cela devient vite un cauchema...