— Bonjour, une place pour "Twilight" s'il vous plaît.
Elle pianote sur son écran et me demande 8,90 e. Je suis estomaqué devant le prix exorbitant. C'est si cher que ça le cinéma maintenant ? Ça coûte un bras ces conneries ! Je soupire et sors un billet de dix. Je le pose sur le comptoir et lui dis de garder la monnaie. Elle me tend le ticket. Je le prends, achète un pot de popcorn et pars en direction de la salle. Je repère rapidement les deux adolescents et m'installe quelques sièges plus haut. Je n'ai aucune idée du film que je vais voir, ça sera une surprise. Je suis plus focalisé sur Amé et l'autre guignol. Ils grignotent du popcorn tranquillement, en tout bien tout honneur. Bon, pour le moment, tout se passe bien.
Les publicités sont interminables, on a compris qu'ils veulent nous refourguer leurs parfums qui puent et nous engraisser avec leurs magnums. Je suis soulagé quand le film commence enfin, mais pas pour longtemps. Je ne sais pas ce qui est le pire : la daube monumentale que je suis en train de regarder à l'écran depuis maintenant plus d'une demi-heure ou alors le bras de l'autre trou duc autour du cou d'Amé. Je comprends rapidement qu'il s'agit d'un film de vampire. Tiens, quelle ironie du sort. Le héros, Edward, est blanc comme un linge. Le cachet d'aspirine aurait vraiment besoin de prendre le soleil. Cerise sur le gâteau, notre cher Edward brille lorsqu'il est exposé à la lumière du jour. Je ne sais pas où les scénaristes sont allés chercher cette idée saugrenue. Il faut sérieusement se calmer sur la bouteille de Whisky.
Le rapport qu'il a avec le sang ne m'est pas inconnu, même si après plus de cent cinquante ans j'arrive à me contrôler. Tous les soirs, entre deux et quatre heures du matin, je me lève discrètement pour aller chercher une bouteille qui contient un liquide rouge très spécial dans la cave : du sang. Anne est bien évidemment au courant, puisque c'est elle qui s'occupe de m'approvisionner auprès de différents bouchers de la ville. Je ne sais pas quelle excuse elle a trouvé, mais cela semble les satisfaire puisqu'ils n'ont, à ce jour, jamais posé la moindre question. Avant qu'Anne ne soit à mon service, j'allais chasser moi-même le gibier en forêt et je dois avouer que je trouvais cela fort déplaisant. Evidemment, Amé n'est au courant de rien, et elle ne risque pas de tomber sur ma petite cachette, car j'ai pris soin de mettre un cadenas à la porte de la cave. Je me trouve plutôt intelligent pour un beau gosse centenaire.
Dometo ou Dimata, je ne sais plus son nom, a toujours son bras autour des épaules d'Amé. Alors que je pensais qu'il ne pouvait rien se passer de pire, je les vois s'embrasser. Je me sens bizarre, j'ai comme un pincement au cœur. Finalement, je n'aurai pas dû venir, c'était une très mauvaise idée. Je ne suis pas son père après tout, je n'ai pas le moindre mot à dire sur ces fréquentations. Je me lève du siège et m'éclipse discrètement de la salle. Lorsque je rentre au manoir, Anne me questionne. Je lui raconte rapidement et monte dans ma chambre. Quelques jours plus tard, Amé nous annonce qu'elle sort avec ce trou du cul.
***
" 15 septembre 20XX
Cher journal,
Cela fait maintenant une semaine qu'Amé est entrée dans une université privée de la ville. Pour des raisons pratiques, elle habite toujours au château et se rend à l'école en voiture. Elle a maintenant vingt ans et n'est plus du tout une jeune fille. Ma douce Amé est devenue une femme. Depuis un peu plus d'un an, mon regard sur elle a changé, elle n'est plus le petit bébé ni l'adolescente rebelle que je voyais en elle. Quand elle se promène en pyjama ou chemise de nuit, je détourne les yeux, troublé. Parfois, j'ai envie une envie folle de planter mes crocs dans sa nuque et de goûter son sang. Est-il légèrement sucré ? Bordel depuis quand suis-je devenu un pervers ? Malheureusement, elle sort toujours avec Dimémachin, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait de l'eau dans le gaz depuis des mois déjà. Je ne suis pas aveugle, je vois bien qu'il ne prend pas soin d'Amé. Si j'avais des pouvoirs magiques, je le transformerais en joli crapaud !
Etre un vampire a ses avantages et ses inconvénients. En points positifs, je peux en citer quatre :
- une ouïe supérieure à la normale, je peux entendre n'importe quels sons à plusieurs mètres. Plutôt classe, notre petite curieuse d'Amé adorerait ce don !
- une force surhumaine.
- se transformer en hibou et plus particulièrement en Grand-Duc d'Europe. Je peux voler où bon me semble, libre comme l'air. J'ai souvent lu ou vu que les vampires se changeaient en chauve-souris, un animal pas très joli. Honnêtement, je ne connais pas d'autre spécimen de mon espèce à part la personne qui m'a mordu, mais je n'ai aucune idée de sa transformation. Alors, je ne sais pas si tous les vampires se changent en hiboux ou si c'est seulement certains.
- la jeunesse éternelle peut être dans les avantages, car je resterais un beau gosse à vie. Mais je la vois aussi comme un inconvénient.
En ce qui concerne les points négatifs, j'en compte trois :
- la soif de sang, franchement, c'est l'horreur ! Je dois en boire quotidiennement pour ne pas ressentir une soif terrible et risquer d'attaquer un humain. Concernant le goût, ça ne me dérange plus, j'ai fini par m'y habituer au fil des années.
- l'eau. Je me suis toujours demandé comment un vampire pouvait craindre l'eau, mais c'est comme ça. Je n'ai pas la réponse du pourquoi, ni du comment. Si j'entre en contact avec, je ressens une électrocution dans tout le corps. Pour l'avoir expérimenté quelques fois, c'est très douloureux. Ça nous affaiblit et nous cloue au lit pendant des jours, voir des semaines en fonction de la quantité et de la durée du contact. Impossible donc de prendre un bain ou une douche, je suis obligé de faire ma toilette avec des lingettes pour bébé.
- la jeunesse éternelle, si je venais à tomber amoureux d'une personne, je serais condamné à la regarder vieillir et mourir tandis que je resterais à jamais sur cette terre, pleurant la mort de cet être.
C'e sont toutes ces choses qui me différencient des hommes et font de moi un vampire. Comme dirait Amé : ça craint un max. "
Voila le chapitre IV est finis, on en apprends plus sur la condition physique de Dracula.
Je n'ai pas pris tous les clichés du vampire (cercueil, pieu en bois, chauve-souris, etc....) au contraire je voulais les casser. Faire quelque chose de neuf et frais ! :DLe prochain chapitre sera consacré au point de vue d'Amé :)
J'espère que ce chapitre vous auras plus, n'hésitez pas à me laisser vos impressions ! Ca me ferait très plaisir :D
Je vous dis à bientôt !
Bisous
Hanna
Edité : Avril 2021
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Dracula
VampireCent cinquante ans qu'il erre sur cette terre. Il est lassé, mais il n'arrive pas à mourir,quoi qu'il fasse. L'immortalité peut paraître bien au premier abord. On jouit de la jeunesse éternelle, mais quand on est seul, cela devient vite un cauchema...